Menu
Search
Vendredi 29 Mars 2024
S'abonner
close
Vendredi 29 Mars 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

Le Maroc a contribué pour 11,9% à la croissance nord-africaine en 2017

L’Afrique du Nord est l’une des régions les plus dynamiques du continent. Elle a réalisé une croissance de 4,9% en 2017 et les prévisions pour cette année sont prometteuses, estime la BAD dans un rapport. Toutefois, la région est confrontée à des difficultés d’ordre structurel qui freinent son développement.

No Image

L’Afrique du Nord a fait mieux en 2017. Sa croissance s'est élevée à 4,9% contre 3,3% une année auparavant. Un niveau supérieur à la moyenne africaine (3,6%), valant à la région deuxième meilleure performance du continent après l’Afrique de l’Est. Cette performance est due en grande partie au volume plus important que prévu de la production et de l’exportation de pétrole de la Libye, lesquelles ont généré une forte croissance du PIB de 55,1% pour le pays, précise la Banque africaine de développement (BAD) dans son rapport «Perspectives économiques en Afrique du Nord 2018», couvrant le Maroc, l’Algérie, l’Égypte, la Libye, la Mauritanie et la Tunisie. La croissance en Afrique du Nord a également bénéficié de l’amélioration du PIB du Maroc (4,1% contre 1,2% en 2016) due principalement à «la hausse de la productivité agricole, résultant des effets positifs combinés d’une bonne saison des pluies et de la mise en œuvre du Plan Maroc vert», souligne le document d'une soixantaine de pages. Le Maroc a ainsi accru sa contribution à la croissance du PIB régional, avec 11,9% après 4,7% en 2016. «Le ministère de l’Agriculture marocain a annoncé en septembre 2017 une production céréalière de 96 millions de quintaux grâce à la hausse substantielle de la productivité agricole, trois fois supérieure au niveau de 2016, qui a accru de 16,1% la valeur ajoutée du secteur agricole, contre une hausse de 3,1% pour le reste de l’économie, portée principalement par le secteur des services», rappelle la BAD. Globalement, c’est l’Égypte qui a contribué le plus à la croissance de la région en 2017 avec plus de 40%, suivie de la Libye (29,7%), l’Algérie (13,4%), le Maroc (11,9%), la Tunisie (2,6%) et la Mauritanie (0,5%). Si la BAD applaudit les performances économiques des pays de l’Afrique du Nord, elle tire la sonnette d’alarme concernant la hausse de la dette publique. Celle-ci a augmenté dans les pays nord-africains, reflétant «une marge de manœuvre budgétaire limitée et une augmentation des besoins pour les dépenses consacrées au développement», avertit l’institution bancaire. La Mauritanie a la dette publique extérieure la plus élevée, estimée à 66% du PIB en 2015, suivie par la Tunisie (64%) et le Maroc (43%). La dette publique extérieure du Maroc a augmenté, passant de 43% du PIB en 2015 à 63% en 2017, selon le rapport. Celle de l’Égypte à titre de comparaison s’élève à 14% du PIB et celle de l’Algérie à 2,5%. Le chômage des jeunes, qui demeure élevé, selon la BAD, représente également un défi majeur pour les pays de l’Afrique du Nord. Il s’élève actuellement à près de 30,5% dans la région, soit deux fois la moyenne mondiale. En Tunisie, plus de 21% des jeunes sont sans emploi, en Égypte, ce pourcentage monte à 22,8%. Au Maroc, le taux de chômage des jeunes entre 15 et 24 ans est de 20,5% (38,6% en zones urbaines et 8,5% dans le rural). Seuls 17% des jeunes femmes et 47% des jeunes hommes sont économiquement actifs en Afrique du Nord, selon la BAD. Environ 25% des jeunes qui travaillent vivent dans la pauvreté et le chômage des femmes atteint 20%. 

Le chômage des diplômés universitaires particulièrement élevé
Le taux de chômage parmi les diplômés universitaires est particulièrement élevé dans la région, avec 60% en Égypte et 31% en Tunisie. «La région de l’Afrique du Nord enregistre le deuxième plus grand écart entre les sexes en matière de chômage dans le monde, après le Moyen-Orient. Le chômage des femmes est environ le double de celui des hommes en Algérie, en Égypte et en Tunisie. Le Maroc est une exception, avec des taux de chômage presque égaux pour les hommes et les femmes», déclare la BAD. 
Autre contrainte à laquelle doivent faire face les pays d’Afrique du Nord, est l’importance du secteur informel. Celui-ci représenterait entre 30 et 40% du PIB en Algérie, en Égypte, au Maroc et en Tunisie. Le faible respect des obligations fiscales parmi les entreprises informelles réduit les recettes publiques, souligne le rapport. Faire entrer davantage d’entreprises dans le secteur formel est donc une étape importante pour augmenter les recettes publiques et stabiliser la croissance. Pour ce qui est des perspectives de croissance pour 2018 et 2019, elles s’avèrent positives compte tenu des réformes entreprises dans tous les pays. Les prévisions de croissance pour la région demeurent favorables en comparaison des autres régions (sauf l’Afrique de l’Est), avec une projection de croissance moyenne de 5% en 2018 et 4,6% en 2019, prévoit l’institution africaine. Pour y arriver, la BAD appelle à l’ensemble de la région dans son ensemble de maintenir des politiques macroéconomiques prudentes afin de réduire les déséquilibres macroéconomiques et de promouvoir une croissance plus inclusive. Il faudra également améliorer la mobilisation des ressources domestiques, réduire et maîtriser les déséquilibres budgétaires et adopter des politiques de taux de change pragmatiques. 


10 millions de pauvres en moins en 20 ans

L'Afrique du Nord a connu l’une des réductions les plus rapides de l’extrême pauvreté ces deux dernières décennies dans le continent. Alors que le nombre de personnes vivant avec moins de 1,90 dollar par jour a augmenté en Afrique, ce chiffre a diminué en Afrique du Nord, passant d’environ 13 millions en 1981 à 3 millions en 2013. La réduction rapide de l’extrême pauvreté, de 13% en 1981 à moins de 2% en 2015, est attribuée en partie à une croissance plus rapide de la consommation par habitant, qui a augmenté à un taux annuel moyen d’environ 3% de 1980 à 2013.

Lisez nos e-Papers