Le Maroc pour une coopération triangulaire avec l'Italie au service du continent

Le Maroc est résolument décidé à mettre à la disposition de tous ceux qui le souhaitent les acquis de son expérience singulière dans l'espace africain, a souligné, jeudi à Rome, le ministre délégué chargé de la Coopération africaine, Mohcine Jazouli. S'exprimant lors d'un panel intitulé «Croissance économique et développement durable en Afrique : défis et opportunités», dans le cadre de la deuxième édition de la Conférence ministérielle Italie-Afrique, M. Jazouli a relevé que le Maroc, fort d’une Vision Royale ambitieuse et avant-gardiste, résolument tournée vers l’avenir, est disposé à œuvrer, conjointement avec l’Italie, pour la mise en place d’un cadre et d’une stratégie de partenariats tripartites avec l’implication des institutions publiques et des opérateurs privés des pays africains pour la réalisation de programmes et de projets concrets d’intérêt commun. Après avoir noté que le Maroc a lancé une dynamique sans précédent sur le continent africain, il a fait remarquer que le Royaume continuera à capitaliser sur son expérience dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche, des énergies renouvelables et de la formation professionnelle entre autres, afin d’apporter son expertise et son savoir-faire aux pays frères et amis du continent, pour une projection économique commune et mutuellement bénéfique. «C’est dans ce sens que le Maroc suggère d’œuvrer, conjointement avec le pays hôte, l’Italie, pour la mise en place d’un cadre et d’une stratégie de partenariats tripartites avec l’implication des institutions publiques et des opérateurs privés de nos pays respectifs pour la réalisation de programmes et de projets concrets d’intérêt commun», a-t-il soutenu.
Pour M. Jazouli, la vocation africaine du Maroc, conjuguée aux atouts et au formidable potentiel du continent, constituent autant de facteurs à même d’asseoir une coopération triangulaire dans une logique de partenariat équilibré et durable. Cette coopération triangulaire pourrait «faciliter la diversification des potentialités de notre continent et accompagner l’innovation dans les secteurs porteurs», sur la base d’un développement durable, en particulier l’agriculture, pour assurer la sécurité alimentaire, les énergies renouvelables pour l’électrification qui est indispensable au développement industriel du continent, le secteur de l’eau pour une meilleure gestion de la ressource, le secteur aérien pour un ciel africain ouvert, le secteur portuaire pour accompagner l’augmentation des échanges et le secteur du digital, porté par une jeunesse inventive, créative et audacieuse, a-t-il poursuivi.  Le ministre a rendu hommage au gouvernement italien pour le rôle qui est le sien dans la mise en œuvre, avec les pays africains, d’une stratégie de co-développement qui implique le secteur privé, sur la base d’une responsabilité partagée et judicieuse. Tout en affirmant que l’avenir de l’Europe et de l’Afrique sont intimement liés, il a souligné que «nous avons une responsabilité commune à assumer pour notre avenir et celui de nos enfants». «Dans un tel contexte, l’Italie fait partie des acteurs incontournables pour relever avec succès les grands défis qui sont les nôtres», a-t-il dit.
Les travaux de la deuxième Conférence ministérielle Italie-Afrique ont démarré, jeudi à Rome, avec la participation de délégations représentant 54 pays africains. La délégation marocaine, conduite par M. Jazouli, comprend l'ambassadeur du Maroc en Italie, Hassan Abouyoub, l'ambassadeur-directeur général des Relations bilatérales au ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Fouad Yazough, et le conseiller du ministre délégué, Toufik Sbihi.
La deuxième Conférence ministérielle Italie-Afrique «représente le cadre principal du plus haut niveau du partenariat renouvelé et renforcé entre l'Italie et l'Afrique, lancé avec la première édition en mai 2016». La Conférence de 2018 fournit à nouveau l'occasion d'un fécond échange de vues entre les ministres africains des Affaires étrangères, les représentants de haut niveau des grandes organisations internationales, ainsi que les entreprises, les universités et la société civile italienne, précise-t-on. Les discussions se déclinent autour de trois tables rondes thématiques parallèles se rapportant à la croissance économique et aux bénéfices mutuels, à la stabilité politique et la sécurité, ainsi qu'au développement humain.