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Le Maroc en dessous de la moyenne mondiale en 2018 et 2019

La croissance au Maroc atteindrait 3,2% cette année et l’an prochain, soit 0,5 point de moins que la moyenne mondiale, abaissée à 3,7% par le Fonds monétaire international (FMI) au lieu des 3,9% annoncés en avril dernier. L'Institution reste globalement inquiète pour la croissance mondiale et craint une nouvelle crise financière, en raison notamment de l’augmentation des obstacles au commerce, de l’endettement élevé des entreprises et des ménages.

Le Maroc en dessous de la moyenne mondiale en 2018 et 2019

Contrairement à la tendance observée ces dernières années, le Maroc fera moins que la croissance mondiale. Selon le Fonds monétaire international (FMI), le pays afficherait un produit intérieur brut (PIB) en hausse de 3,2% en 2018 et en 2019, soit un demi-point de moins que la moyenne mondiale. En dépit de ce niveau de croissance, le taux de chômage s’améliorerait au Maroc à 9,5% cette année et 9,2% l’an prochain, après 10,2% en 2017. En revanche, l’inflation devrait tripler à 2,4% cette année pour le Maroc, avant de chuter à 1,4% l’an prochain. Le solde extérieur courant, lui, s’aggraverait à -4,3 et -4,5%, respectivement, contre -3,6% en 2017. Si ces prévisions prennent en considération la conjoncture nationale, notamment les estimations concernant la campagne agricole, principal facteur impactant le PIB marocain, le FMI tient également compte des évolutions à l’international. L’institution de Bretton Woods reste, globalement, inquiète pour la croissance mondiale et craint une nouvelle crise financière. Elle vient d’abaisser les prévisions d’évolution du PIB mondial à +3,7% en 2018 et en 2019, soit 0,2 point de pourcentage de moins que les prévisions annoncées en avril dernier.  

«Des nuages s’annoncent à l’horizon. La croissance s’est avérée moins équilibrée qu’on ne l’espérait. Non seulement certains des risques de dégradation se sont matérialisés, mais de plus, la probabilité de nouveaux chocs sur notre prévision de croissance a augmenté», explique le FMI. Ce dernier fait référence notamment à la montée des obstacles au commerce, des risques pays dans certaines zones ainsi qu’au durcissement des conditions financières mondiales. Pour l’institution, l’endettement élevé des entreprises et des ménages qui s’est accumulé pendant les années de conditions financières favorables à l’échelle mondiale, constitue également une ligne de faille éventuelle. Dans les pays dont le secteur financier revêt une importance systémique mondiale, la dette détenue par l’État, les entreprises et les ménages est passée d’environ 200% du PIB il y a 10 ans à presque 250%. «Les banques sont exposées à ces emprunteurs très endettés», affirme le FMI et «certains établissements d’envergure mondiale détiennent de gros portefeuilles d’actifs moins liquides et plus opaques». Les valorisations restent tendues dans plusieurs secteurs et régions et les normes de souscription se détériorent. En clair, estime l’institution, les risques menaçant le système financier à brève échéance se sont quelque peu aggravés durant les six derniers mois. Les tensions commerciales s’accentuent, l’incertitude entourant les politiques économiques s’accroît dans un certain nombre de pays et une montée des pressions sur le marché financier est observée dans plusieurs pays émergents. «À plus long terme, les risques restent élevés. Certes, à l’issue d’une décennie de réforme et de reprise, le système financier est plus solide qu’avant la crise financière mondiale. Néanmoins, de nouvelles vulnérabilités continuent d’apparaître et le nouveau système financier n’a pas encore fait ses preuves. Des mesures supplémentaires sont indispensables pour renforcer sa résilience», recommande le FMI.

À noter que les révisions à la baisse des prévisions de croissance concernent notamment la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Celle-ci enregistrerait une augmentation du PIB de 2% cette année et de 2,5% en 2019 (après +1,8% en 2017), soit -1,2 et -1,1 point de pourcentage respectivement. Le Maroc fera ainsi mieux que la moyenne de la région MENA et pratiquement le niveau de croissance de toute la région du Maghreb (+3,2 et+3,4%). 

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