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Liberté économique : Le Maroc fait mieux que la moyenne mondiale mais...

Liberté économique : Le Maroc fait mieux que la moyenne mondiale mais...

Le Maroc défend tant bien que mal ses positions dans le classement mondial de la liberté économique. L’édition 2018 d’Index of Economic Freedom publié par l’institution américaine «The Heritage Foundation» montre que le score du Maroc s’est amélioré de 0,4 point par rapport à l’édition 2017 et de 3,6 points depuis 2014, s’élevant à 61,9. Ce qui fait de l’économie marocaine la 86e plus libre de l'indice 2018, sur 170 pays. Soit, toutefois, le même rang qu’en 2017, sur une base de pays plus étendue (86e place sur 180 pays). 
Le Maroc se classe au 7e rang parmi les 14 pays de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, et son score global est supérieur aux moyennes régionales et mondiales, relève le think-tank américain.

Ainsi, le Royaume dépasse de loin l'Algérie qui flirte avec le bas de l’échelle (172e) et la Tunisie qui se classe 99e, ainsi que le Nigeria (104), l'Égypte (139e), l'Iran (156e), et également l’Arabie saoudite qui chute de la 64e à la 98e place entre 2017 et 2018, la Chine (110e) et la Russie (107). En revanche, le Maroc est surclassé par des pays africains comme l’Ile Maurice (21e), le Botswana (35e), le Rwanda (37e), la Côte d’Ivoire (85e), l’Afrique du Sud (77e) et des pays du Moyen-Orient, tels le Qatar (29e), le Bahreïn (50e), la Jordanie (62e) et le Koweït (81e). À l’échelle mondiale, le trio de tête qui domine ce classement reste inchangé (Hong Kong, Singapour et la Nouvelle-Zélande). En bas du tableau figurent la Corée du Nord (180e), le Venezuela (179) et Cuba (178). Pour le Maroc, l’institution américaine note que les succès notables dans l’édition 2018 concernent la stabilité monétaire et la liberté commerciale, alors que les préoccupations ont trait à la liberté de travail, l’état de droit et la santé fiscale.

Dans le détail, le Maroc est bien noté sur la liberté monétaire, avec un score de 82,3 points, le commerce libre (79,4), la liberté financière (70), les dépenses gouvernementales (70,5), la pression fiscale (70,5), la liberté d'affaires (69,6) et la liberté d'investissement (65).  Par contre, le pays fait pâle figure dans la liberté du travail (36), l’intégrité gouvernementale (41,3), l’efficacité judiciaire (44,3) et les droits de propriété (53).  Ainsi, l'amélioration de la note globale du Maroc est reflétée notamment par de meilleurs scores pour les indicateurs de la santé fiscale et des indicateurs gouvernementaux qui compensent la baisse de la liberté d'investissement et de la liberté commerciale.  «Le faible coût de la main-d'œuvre et la proximité de l'Europe ont aidé le Maroc à construire une économie diversifiée et orientée marché. Le gouvernement prend des mesures d'assainissement budgétaire et externe supplémentaires pour stimuler la croissance et améliorer la compétitivité du secteur privé en renforçant les finances publiques et en introduisant un régime de taux de change plus flexible», relève The Heritage Foundation. Toutefois, nuance-t-elle, «une grande partie de la main-d'œuvre reste marginalisée par des lois du travail rigides, et le gouvernement doit encore faire face à d'autres défis de longue date qui nécessitent des réformes plus profondes, en particulier en ce qui concerne la primauté du droit». Index of Economic Freedom montre également que le Maroc a simplifié le processus d'enregistrement et de transfert de propriété, mais, les taux d'enregistrement des titres fonciers et des droits fonciers restent faibles. 

L’institution américaine pointe également du doigt «la corruption et l'influence extrajudiciaire qui ont affaibli l'indépendance judiciaire» et qui sévissent dans d’autres administrations. Concernant l’efficacité réglementaire, The Heritage Foundation rappelle que le Maroc a facilité les procédures de création et d'enregistrement des entreprises privées en 2016, mais il reste difficile de traiter les permis de construire. Elle indique que le marché du travail manque de dynamisme et le licenciement d'un travailleur est généralement coûteux. Elle note que même si le gouvernement a supprimé les subventions aux carburants, il a maintenu des subventions sur les produits de base tels que la farine et le sucre afin de préserver la stabilité sociale. Il ressort aussi de cet indice que le commerce est important pour l'économie marocaine, la valeur des exportations et des importations réunie étant égale à 80% du PIB. Toutefois, note-t-elle, les barrières non tarifaires entravent le commerce.  Du reste, l'ouverture de l’économie du pays à l'investissement étranger est supérieure à la moyenne, le marché financier, dominé par un secteur bancaire compétitif et en expansion, est relativement bien développé par rapport aux autres économies de la région.

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