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Le Maroc en passe de gagner le pari de la réduction de la mortalité maternelle

De bons indicateurs sur la santé maternelle et infanto-juvénile ont été révélés par la sixième Enquête nationale sur la population et la santé familiale 2017-2018 présentée lundi dernier par le ministre de la Santé, Anass Doukkali. Les résultats de cette enquête indiquent que le Maroc a enfin réussi à faire baisser le taux de mortalité maternelle de 112 décès pour 100.000 naissances vivantes durant la période 2009-2010 à 72,6 entre 2015 et 2016. Néanmoins, l’enquête dévoile quelques indicateurs plus ou moins alarmants concernant les maladies non transmissibles, qui constituent désormais un problème de santé publique.

Le Maroc en passe de gagner le pari de la réduction  de la mortalité maternelle

Le Maroc est en passe de remporter le pari de la baisse de la mortalité maternelle, un des principaux objectifs inscrits dans l’Agenda onusien pour le développement durable (ODD). En effet, selon les résultats préliminaires de la sixième Enquête nationale sur la population et la santé familiale (ENPSF) 2017-2018 présentés lundi dernier par le ministre de la Santé, Anass Doukkali, le niveau de la mortalité maternelle a connu une importante baisse en passant de 112 décès pour 100.000 naissances vivantes durant la période 2009-2010 à 72,6 durant la période 2015-2016, soit une réduction de 35%. Cette diminution importante serait le fruit de plusieurs facteurs, notamment l’amélioration du suivi de la grossesse, l’accouchement en milieu surveillé et l’amélioration de la qualité de prise en charge.

En effet, selon le ministre de la Santé, le taux d’accès des femmes aux consultations prénatales qualifiées s’est amélioré de 11 points entre 2011 et 2018 pour atteindre 88,4%, tandis que la proportion des accouchements assistés par un personnel qualifié a connu une amélioration considérable passant ainsi de 74% en 2011 à 86,6% en 2018, soit une amélioration d’environ 13%. Outre ce résultat, l’enquête révèle une baisse de 27% du taux de mortalité infanto-juvénile (enfants moins de 5 ans) sur la même période, en passant de 30,5 à 22,16 décès pour 1.000 naissances vivantes, ainsi qu’une diminution de 38% de la mortalité infantile en passant de 28,8 à 18 décès pour 1.000 naissances vivantes. Les indicateurs relatifs à la mortalité néonatale sont également en baisse enregistrant un taux de 13,56 pour 1.000 naissances vivantes, soit une diminution de 38% par rapport à 2011.
Mais parallèlement à ces résultats encourageants, l’enquête dévoile quelques indicateurs plus au moins alarmants concernant les maladies non transmissibles qui constituent désormais un fardeau supplémentaire qui s’ajoute à celui des maladies transmissibles, toujours présentes au Maroc. L’étude confirme désormais la transition épidémiologique annoncée depuis 2004 avec l’émergence des maladies chroniques qui constituent un grand problème de santé publique.

Selon la morbidité déclarée, note le ministre, la proportion des individus atteints d’au moins une maladie chronique, qui était de 18,2% en 2011, est passée à 21% en 2018. De même, la proportion des individus atteints du diabète est passée de 3,3% en 2011 à 4,8% en 2018, sachant que la proportion des individus atteints d’hypertension artérielle a connu également une augmentation en passant de 5,4% en 2011 à 6,8% en 2018.
Par ailleurs, l’étude, qui s’est intéressée pour la première fois à la santé des personnes âgées de 60 ans et plus, a confirmé le constat selon lequel notre pays vit une transition démographique caractérisée par l’augmentation de la proportion des personnes âgées dans la population totale. En effet, cette proportion représente aujourd’hui 11% et va augmenter pour atteindre un quart de la population à l’horizon 2050. 
Sur ce volet, l’étude apporte quelques indicateurs sur la situation sociale et sanitaire de «nos vieux». On apprend ainsi que plus de 64% de cette frange de la population est atteinte d’au moins une maladie chronique, 20% sont diabétiques et 34% sont hypertendues. L’étude dévoile par ailleurs que 19,2% de cette population est toujours en activité, alors que 15% d’entre eux vivent dans des conditions de logements non convenables.

Selon le ministre de la Santé, ces transitions démographique et épidémiologique que vit notre pays et les défis y afférents imposent d’opérer des changements dans la politique sanitaire, notamment en matière d’adaptation de l’offre de soins. 
Une adaptation qui se focaliserait sur le renforcement des actions de prévention, la promotion des modes de vie sains et le développement de services spécifiques, tout en tenant compte de l’importance du capital humain à développer. 


Plus de 137.000 ménages concernés par l’enquête

La sixième Enquête nationale sur la population et la santé familiale a été réalisée par le ministère de la Santé en coordination avec le Haut Commissariat au Plan, avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé, l’Unicef, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), l’Agence nationale de l’assurance maladie et la Ligue des États arabes. Cette enquête a été réalisée en deux phases. La première, achevée en avril 2017, s’est intéressée à la collecte des données sur la mortalité maternelle auprès d’un échantillon d’environ 121.725 ménages répartis sur les 12 régions du Royaume et les deux milieux urbain et rural. Quant à la deuxième phase, elle a porté sur la collecte des données en utilisant des questionnaires auprès d’un échantillon de 15.300 ménages répartis sur l’ensemble du territoire national.

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