Le Maroc, pays le plus exposé en 2018 après la Chine

Le risque d’impayés reste fort au Maroc. Alors qu’à l’échelle mondiale, les défaillances d’entreprises devraient reculer en moyenne de 1%, elles augmenteraient de 8% au Maroc. C’est la deuxième plus forte hausse de défaillances au monde, après celle prévue pour la Chine, selon Euler Hermes. «En 2018, la Chine (+10%), le Royaume-Uni (+8%), le Maroc (+8%), la Roumanie (+7%) et la Pologne (+5%) enregistreront les plus fortes hausses de défaillances», souligne l’assureur-crédit qui vient de publier les derniers résultats de son Indice global des défaillances. Cette étude prédit l’évolution des défaillances d’entreprises dans 43 pays. Un indice qui vise notamment à aiguiller les entreprises dans le choix de leurs destinations d’export et à les sensibiliser sur le risque d'insolvabilité dans certains pays afin d’adopter une politique de prévention et de couverture des risques. 

Pour le cas du Maroc, le nombre de défaillances continuera ainsi d’augmenter pour la huitième année consécutive, pour toucher environ 8.500 entreprises. «Les secteurs de l’immobilier, du commerce et du BTP devraient être les plus touchés», a déclaré au «Matin-Éco» Hicham Bensaid Alaoui, directeur du Département Risques chez Euler Hermes Acmar. Comparé aux évolutions enregistrées ces dernières années, le rythme d’augmentation des défaillances d’entreprise au Maroc s’améliorerait cette année, après 12% en 2017 et le pic de 21% en 2016. «En 2019, le nombre de défaillances au Maroc devrait encore s’améliorer, mais légèrement. Outre l’effet positif de la pluviométrie sur la prochaine campagne agricole et donc sur l’économie, nous tablons également sur le renforcement du taux d’intégration industrielle dans plusieurs secteurs, entre autres», explique Hicham Bensaid Alaoui. Par rapport à ses régions d’appartenance, le Maroc afficherait en 2018 une hausse de défaillance plus soutenue que la moyenne du continent africain (+6%) ou de celle de la région Moyen-Orient & Afrique du Nord (+6% également).

À l’échelle mondiale, «ce qu’il faut retenir, c’est que le nombre de défaillances d’entreprises se stabilise (+1% en 2017), après 7 années de baisse prononcée», indique dans un communiqué Ludovic Subran, chef économiste d’Euler Hermes. Néanmoins, les défaillances de grandes entreprises ont cru de 21% l’année dernière, affectant particulièrement les services, le commerce de détail, l'agroalimentaire et la construction. Pour les experts d’Euler Hermes, un risque d’effet domino n’est pas à exclure pour les fournisseurs les moins solides. Globalement, «en 2018, les entreprises d’Asie, d’Amérique latine, d’Europe de l’Est et du Royaume-Uni devront être particulièrement surveillées», prévient Ludovic Subran. Chez les principaux partenaires du Maroc, le nombre de défaillances devrait se stabiliser en Espagne (0%), s’améliorer en France (-7%), en Italie (-10%) et en Allemagne (-4%).