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Le Maroc plaide pour un partenariat renouvelé

Les quelques soixante pays ayant pris part aux travaux de la cinquième Conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement, ont adopté, hier, la déclaration politique de Marrakech. Les responsables de ces pays des deux continents ont également adopté le plan d’action de Marrakech 2018-2020. Un rendez-vous de haut niveau qui a mis en avant l’importance grandissante des questions de migration au niveau mondial en général et dans les relations euro-africaine et intra-africaine en particulier.

Les participants ‒ 27 pays africains, 31 pays européens et deux organisations partenaires, la Commission européenne et la Cédéao ‒ ont souligné aussi, à travers la déclaration de Marrakech, la nécessité d’identifier des réponses adaptées et coordonnées pour la gestion des mouvements migratoires dans tous leurs aspects. Le souci de l’ensemble des États est de faire du «Processus de Rabat» un cadre pragmatique et tourné vers l’action, ainsi que l’a qualifié le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationales, Nasser Bourita.
Lors de la séance d’ouverture des travaux du cinquième Sommet du Processus de Rabat (lancé en 2006), le ministre marocain a adressé plusieurs messages devant être pris en ligne de compte dans la réflexion sur la migration. «Certes, la migration n’est pas une thématique nouvelle dans les relations euro-africaines. Mais alors qu’elle était exclusivement rattachée aux politiques nationales d’asile et d’immigration, la question migratoire s’élève, désormais, au rang de priorité politique, de part et d’autre de la Méditerranée. Dans ce contexte, le Processus de Rabat offre un cadre pragmatique et tourné vers l’action. Il allie rencontres politiques et réunions techniques, et cristallise au mieux l’appropriation du nexus migration-développement par les pays africains et européens», a-t-il déclaré.

À cette occasion, il a décrit toutes les facettes qui montrent l’engagement du Maroc pour la question migratoire. Un engagement très visible en cette année 2018 avec trois grands rendez-vous internationaux en terre marocaine. En effet, en plus de la cinquième Rencontre du Processus de Rabat, il y a la 11e édition du Forum mondial de la migration et du développement, du 5 au 7 décembre 2018, et la Conférence d’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, les 10 et 11 décembre 2018. Des tribunes à travers lesquelles le Royaume a promis et à fait le choix de s’ériger en porte-parole du continent africain.
En effet, Nasser Bourita a expliqué que le Maroc, en appréhendant cette problématique, parvient à comprendre les contraintes qui peuvent être celles de ses voisins européens, tout en étant authentiquement solidaire de ses frères africains. «C’est bien là le sens de l’appel à la mutualisation de la gestion de la question migratoire, que le Royaume appelle de ses vœux. La conviction du Maroc est que la migration est trop riche pour être ramenée à l’immigration irrégulière ; elle est trop complexe pour être réduite aux perceptions stéréotypées associées aux migrants ; et trop utile pour être simplifiée en une équation binaire au postulat erroné et à la somme discriminante», estime-t-il.

M. Bourita a également rappelé, dans ce cadre, les efforts menés par le Maroc en matière de politique nationale d’immigration et d’asile. Une politique lancée depuis 5 ans, qui favorise l’intégration durable des migrants. Elle a permis, notamment, deux campagnes de régularisation des migrants. La dernière s’est close sur un bilan de 28.400 demandes, dont 95% émanant de ressortissants de pays africains. Le ministre a aussi évoqué le mandat de Leader de l’Union africaine (UA) sur les questions migratoires confié à Sa Majesté le Roi. «La présentation de l’Agenda africain pour la migration, lors du 30e Sommet des Chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, fut l’aboutissement d’une approche faisant de la migration un levier du co-développement, un vecteur de solidarité et un pilier de la coopération Sud-Sud. La proposition de création d’un Observatoire africain des migrations, sous l’égide de l’Union africaine, est l’une des principales réponses apportées par l’Agenda. Elle vise à développer la collecte, l’analyse et l’échange de données entre les pays africains, et de favoriser ainsi une gouvernance éclairée des migrations africaines», a souligné M. Bourita.


Ainsi, il a appelé à adopter un cadre stratégique du dialogue et à le faire évoluer en prenant en considération le contexte migratoire en mutation. Un cadre qui constituerait l’incubateur d’une gouvernance nouvelle, à travers un alignement sur les processus internationaux, tels que le Pacte mondial, le Forum mondial sur la migration et le développement ainsi que l’ensemble des instruments qui relient la migration au développement, notamment les Objectifs de développement durable (ODD). Cela passe par un partenariat renouvelé, qui s’appuie sur une solidarité intra-continentale et inter-continentale, une coopération qui puisse concilier l’approche européenne de contrôle des frontières et les priorités du développement et de l’intégration africaine.
«Le partenariat renouvelé que nous appelons de nos vœux appréhende les migrations comme un élément de complémentarité, qui ouvre des perspectives pour les deux continents et qui comporte, en son sein, les prémisses d’un pari triplement gagnant. Le Maroc, qui se fait le porte-voix d’un discours positif sur les migrants, est intimement convaincu que le migrant ne doit plus, dans l’imaginaire collectif, évoquer le danger, attiser la peur et fomenter la haine. Il ne doit plus faire l’objet d’une entreprise politique de construction d’un bouc-émissaire», a plaidé, dans son discours d’ouverture Nasser Bourita.


De leur côté, le coprésident sortant du Dialogue euro-africain sur la migration et le développement, Didier Reynders, ministre fédéral belge des Affaires étrangères et européennes, le nouveau coprésident du Dialogue, le ministre burkinabé de l’Intégration africaine, Robert Tiendrebeogo, le représentant de la Cédéao, celui de l’Union européenne et la représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU, chargée des migrations, se sont relayés pour évoquer les enjeux actuels de la problématique de la migration. Ils ont tous salué le rôle joué par le Maroc pour trouver des solutions à ce phénomène qui constitue une préoccupation mondiale. nBrahim Mokhliss

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