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Le Maroc plaide à Vienne pour une responsabilité partagée dans la lutte contre le trafic de drogue

Intervenant lors des travaux de la 61e session de la Commission des stupéfiants, l'ambassadeur du Maroc en Autriche, Lotfi Bouchaara, a affirmé que les pays qui refusent la coopération régionale portaient une responsabilité dans le développement des réseaux criminels transnationaux de trafic de drogue.

Le Maroc plaide à Vienne pour une responsabilité partagée dans la lutte contre le trafic de drogue

Les nouveaux modes opératoires des trafiquants de drogue et les nouvelles réalités de plus en plus complexes des réseaux de criminalité transnationale ne peuvent être appréhendés sans une coopération internationale accrue, a affirmé, mardi à Vienne, l'ambassadeur du Maroc en Autriche, Lotfi Bouchaara, relevant que «les pays qui refusent la coopération régionale portent une responsabilité dans le développement de ces réseaux criminels transnationaux».
«Nous avons besoin, plus que jamais, d'une approche globale axée sur la prévention, le traitement, la lutte contre la criminalité, des programmes de développement alternatif, mais aussi la prise en compte de questions transversales à l'instar des droits de l’Homme», a plaidé M. Bouchaara dans une intervention lors des travaux de la 61e session de la Commission des stupéfiants (CND), notant qu'«il est essentiel que les rapports établis par les Nations unies prennent en compte ces nouvelles réalités».
Tout en notant que le Maroc, de par sa position géographique unique, est aux avant-postes du combat mondial contre les trafics de drogue et de substances psychotropes, il a mis en avant la détermination des autorités marocaines dans leur lutte face à ce fléau, mettant en garde contre les connexions avérées entre groupes criminels et terroristes, et aussi entre trafiquants de drogue et groupes séparatistes.

M. Bouchaara, qui est également représentant permanent du Royaume auprès des organisations internationales à Vienne, a indiqué que les autorités marocaines ont procédé lors d’une seule opération en 2017 à la saisie record de 2,5 tonnes de cocaïne sur le territoire national, réussissant après coup à démanteler un réseau international de trafiquants. À cela, s'ajoutent les saisies régulières et considérables de substances psychotropes à la frontière Est du Maroc, plus d’un million d’unités de comprimés hallucinogènes en 2016 et 2017. La situation sécuritaire dans la zone sahélo-saharienne doit également retenir l’attention de la communauté internationale, a mis en garde le diplomate marocain, déclarant que le Maroc appuie les efforts de la nouvelle force régionale du G5 Sahel visant notamment la sécurisation des frontières dans cette région.

Autre phénomène préoccupant, celui lié au développement des cultures des plantes illicites dans des pays de l’hémisphère nord, a-t-il relevé, estimant que l’ONUDC (Office des Nations unies contre la drogue et le crime) et l’OICS (Organe international de contrôle des stupéfiants) devraient donner des indications chiffrées au sujet des surfaces de ce type de cultures dans ces pays. Présentant en détail les politiques publiques mises en œuvre en matière de lutte contre les trafics de drogue par le Maroc, il a fait savoir qu'elles visent à prévenir très tôt les conduites addictives et ciblent aussi bien l’offre que la demande de produits illicites, toutes catégories confondues. Et de préciser qu'il s'agit d'une stratégie à long terme qui se décline sous forme d’un plan d’action portant notamment sur la prise en charge des soins de santé des usagers de la drogue et du traitement des toxicomanes ainsi que leur réhabilitation et la réintégration sociale, l’éradication progressive des cultures illicites, l'action de prévention et de sensibilisation des conduites addictives, adaptée aux usagers et ajustée périodiquement en fonction de l’évolution des populations concernées, la mise en œuvre dans les territoires concernés par des cultures illicites des programmes de développement alternatif et de projets socio-économiques durables et structurants ainsi que le renforcement de la coopération régionale et internationale pour optimiser l’efficacité des processus de lutte contre les réseaux de trafiquants.

Ce qui positionne le Maroc comme un modèle en Afrique en termes de programmes de traitements de la toxicomanie, disposant à son actif de plusieurs centres d’addictologie mis en place par la Fondation Mohammed V pour la solidarité en partenariat avec les ministères de l’Intérieur et de la Santé. M. Bouchaara n'a pas manqué de souligner que le Maroc considère que le développement alternatif demeure un facteur primordial de la stratégie de réduction de l’offre et de l’éradication de la production des cultures illicites, à même de réduire une demande qui reste en hausse exponentielle. Réitérant l'attachement du Maroc au principe de responsabilité commune et partagée en tant que fondement de la coopération internationale dans la lutte contre le trafic des drogues, il a tenu à relever que «les déclarations incendiaires ne servent à rien, si ce n’est à masquer les propres échecs de ceux qui les prononcent, car seule compte en définitive la volonté politique, l’engagement des uns et des autres à travailler la main dans la main pour relever un défi devenu global, loin de toute instrumentalisation politique». En conclusion, il a affirmé que la lutte contre les trafics de drogue demeure une responsabilité partagée, devant être assumée dans un cadre multilatéral et une coopération internationale renforcée, appelant la communauté internationale à reconnaître à leur juste valeur les contributions et les efforts entrepris dans ce combat sans relâche par le Maroc et d'autres pays concernés. Car «il y va de la crédibilité des Nations unies», a-t-il dit. La Commission des stupéfiants est le principal organe de prise de décisions au sein du système international des Nations unies pour le contrôle des drogues. Les États membres s’y rassemblent pour définir les stratégies, discuter et décider du cadre international de contrôle des substances classées comme stupéfiants, et plus largement des politiques sur les drogues. Cette 61e session qui se prolonge jusqu'à vendredi prochain est le dernier grand rassemblement de la communauté internationale sur les politiques en matière de drogue avant la date cible de 2019 fixée par la Déclaration politique et le Plan d’action de 2009. 

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