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«Le Maroc a tout le potentiel pour développer son marché de l’immobilier de luxe»

Le marché de l’immobilier de luxe a de beaux jours devant lui au Maroc. En plus de son climat naturel et son histoire, très attractifs pour les étrangers, le climat d’investissement du pays se permet de créer de réelles perspectives pour l’immobilier de luxe. Aujourd’hui, les projets immobiliers de luxe se positionnent au niveau des quartiers les plus chers et les plus prisés sur le territoire national. Les sites choisis pour accueillir ce segment de l’immobilier se trouvent dans des emplacements primes avec des prix de marché élevés et une nouvelle catégorie d’acquéreurs. Le point avec Taoufik Kamil, président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers.

«Le Maroc a tout le potentiel pour développer  son marché de l’immobilier de luxe»

Le Matin : comment la FNPI définit-elle le segment de l’immobilier de luxe au Maroc ?
Taoufik Kamil :
L'immobilier de luxe est défini différemment selon les marchés, car la valeur des propriétés, le revenu médian des résidents et le développement de la région varient considérablement selon les territoires. Il n'existe pas de check-list pour qualifier une propriété de luxueuse, bien que de nombreuses caractéristiques soient communes aux propriétés de luxe dans certains territoires marocains, notamment le choix de la situation, la conception architecturale et l’intégration urbaine, l’architecture d’intérieur, la superficie proposée et le choix des matériaux de finition.

Comment se porte le marché de l’immobilier de luxe au Maroc ?
Aujourd’hui, les projets immobiliers de luxe se positionnent au niveau des quartiers les plus chers et les plus prisés sur le territoire national. Les sites choisis pour accueillir ce segment de l’immobilier se trouvent dans des emplacements primes avec des prix de marché élevés et une nouvelle catégorie d’acquéreurs. Il faut dire que les Marocains deviennent de plus en plus exigeants par rapport aux concepts architecturaux, aux matériaux utilisés et aux certifications du bâtiment, des critères auxquels l’immobilier de luxe répond parfaitement.
L’immobilier de luxe, bien qu’il ne soit pas un chantier prioritaire de l’État, est un segment qui se développe sur l’ensemble du territoire national. En effet, l’on remarque son essor au niveau des grandes villes ayant une vocation autre que la simple habitation. À Casablanca, Tanger et Marrakech, par exemple, où économie, industrie et tourisme fleurissent, l’immobilier de luxe ne peine pas à trouver sa place.

Est-ce que le marché de l’immobilier de luxe a du potentiel au Maroc ? Quelle est votre analyse par rapport à ses perspectives de développement ?
Le Maroc a tout le potentiel nécessaire pour développer ce segment de logement. En plus de son climat naturel et son histoire, très attractifs pour les étrangers, son climat d’investissement se permet de créer de réelles perspectives pour l’immobilier de luxe. Depuis 2016, la gouvernance territoriale a pris un élan considérable avec la politique de régionalisation avancée qu’a connue le pays. Aujourd’hui, l’on se retrouve avec 12 régions qui se distinguent les unes par rapport aux autres par des villes à vocations spécifiques. Ce sont des villes qui ont su se démarquer en tablant sur une richesse naturelle, un patrimoine historique ou une activité économique exceptionnelle, et à travers leurs avantages comparatifs ont pu créer un marché pour l’immobilier de luxe. Parmi ces villes, on peut citer les grands pôles urbains de Casablanca, Rabat, Marrakech, Tanger et/ou encore Agadir.

Quelles sont les contraintes qui entravent le développement de cette activité ?
L’investissement dans l’immobilier de luxe subit les mêmes contraintes de développement que les autres segments de l’Habitat. En effet, la crise économique qu’a connue le pays a eu un impact non négligeable sur le secteur de l’immobilier, toutes catégories confondues. La baisse qu’ont connue les prêts immobiliers, depuis 2010, ajoutée à la rareté et à la cherté du foncier ont causé une chute notable dans les ventes des produits immobiliers.

Qu’en est-il du financement des projets de l’immobilier de luxe ? Comment évaluez-vous l’engagement du secteur bancaire dans le financement de cette activité ?
Comme il est le cas pour les autres segments de l’habitat, le financement bancaire existe pour accompagner l’investissement dans l’immobilier de luxe. Depuis le début de l’année 2018, les indicateurs ont montré que la crise qu’a connue le secteur durant plusieurs années commence à s’essouffler. En avril 2018, les chiffres indiquent que les crédits accordés aux promoteurs immobiliers ont connu une progression de 3%, tous segments confondus. 
Il faut ajouter également que l’immobilier de luxe est un produit plus exclusif et par conséquent plus rare et plus modeste. Cette qualité intrinsèque à l’immobilier de luxe, ajoutée au fait que la clientèle premium est généralement plus solvable, font que les banques appréhendent mieux les résultats d’un tel investissement.
Enfin, il faut dire que l’assainissement qu’a connu le secteur encourage les banques à accompagner le développement de l’immobilier au Maroc, y compris le segment de l’immobilier de luxe.

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