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Le Maroc renforcera encore son statut de hub entre l’Europe et l’Afrique

Le Maroc renforcera sa position de hub entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne, suite à la réintégration de l’Union africaine et son engagement dans le projet de Zone de libre-échange continentale en Afrique. C'est ce qu'indique une étude publiée par le think tank OCP Policy Center, qui insiste sur l’urgence de repenser le cadre du partenariat entre l’Europe et l’Afrique.

Le Maroc renforcera encore son statut de hub entre l’Europe et l’Afrique
Le Royaume est un poids lourd qui modifie les équilibres et le rôle dominant de quelques États comme l’Afrique du Sud et le Nigeria.

Le Maroc s’imposera davantage comme hub entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne. Une montée en puissance favorisée par la réintégration du Maroc au sein de l’Union africaine (UA), le 30 janvier 2017 et la signature, le 21 mars 2018, de la Zone de libre-échange continentale en Afrique (ZLEC) avec la majeure partie des membres de l’UA (44 pays). C’est ce qui ressort d’une étude qui vient d’être publiée par le think tank OCP Policy Center, intitulé «Le Partenariat Afrique-Europe en quête de sens». Le Maroc jouera, en effet, un rôle important au sein de l’UA, comme le montre cet ouvrage collectif, qui explique que le Royaume est un poids lourd qui modifie les équilibres et le rôle dominant de quelques États comme l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Algérie. «Le Maroc va peser pour une intégration régionale plus forte», note cette étude, dont les éditeurs sont Larabi Jaïdi et Iván Martín. Le Royaume va également renforcer le poids des pays francophones par rapport au poids des pays anglophones, ajoute-t-elle.
D’autre part, le Maroc demeure largement polarisé sur l’Europe, relève l’étude qui rappelle qu’il bénéficie du statut avancé avec l’Union européenne (UE). Ses échanges commerciaux avec l’Afrique s’élèvent à 6% du total de son commerce extérieur, mais ces échanges croissant rapidement notamment du fait de la montée en puissance d’une classe moyenne. Ils sont passés de 1 milliard de dollars en 2004 à 4,4 milliards en 2014. L’Afrique de l’Ouest correspond à la moitié de ces exportations. Le Maroc dispose aussi d’indices d’intégration régionale (16 indicateurs dans 5 domaines commerce, productif, infrastructures, libre circulation des personnes et finance) élevés.
L’essentiel du processus d’intégration régionale résulte des secteurs privé et public marocains. Le Maroc est devenu le second investisseur africain dans le continent et se positionne comme intermédiaire dans la division internationale du travail. Il joue le rôle de hub comme intermédiaire des investissements étrangers, notamment européens, vis-à-vis des pays africains. 1/3 des exportations vers l’Afrique sont à haute valeur ajoutée. Les groupes d’intérêt économique se constituent avec des pays comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire et des joint-ventures se développent.

Par ailleurs, les auteurs de l’étude estiment que les liens entre le Maroc et les pays d’Afrique subsaharienne remettent en question les clivages Afrique subsaharienne et Afrique arabo-musulmane qui caractérisent les découpages internationaux, à commencer par l’UE qui différencie des accords de libre-échange (processus de Barcelone) avec l’Afrique septentrionale et les Accords de partenariat économique (APE) post Cotonou avec l’Afrique subsaharienne exceptée l’Afrique du Sud. Ils insistent aussi sur l’urgence de repenser le cadre du partenariat entre l’Europe et l’Afrique et de proposer des éléments de refondation d’un vouloir-vivre collectif. Et ce, avec la refonte des relations entre l’Union européenne et les pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique), prévue pour février 2020.
«Alors qu’il devait être la pierre angulaire du renouveau du partenariat commercial UE-Afrique, l’APE est devenu le point de cristallisation de tous les malentendus», estiment les auteurs de l’étude. Et d’ajouter que l’Europe continue de faire fausse route en imposant sa mise en œuvre et fait ainsi fi des circonstances nouvelles et exceptionnelles qui sont apparues et changent le contexte régional et global dans lequel l’APE devrait être mis en œuvre.              

 

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