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Le Maroc sollicite la Banque mondiale pour 100 millions de dollars supplémentaires

Après les 200 millions de dollars de 2016, le gouvernement négocie un nouveau prêt de 100 millions de dollars avec la Banque mondiale pour renforcer sa gestion des risques de catastrophes naturelles. Ces négociations interviennent à la veille du lancement du programme national d’assurance contre les risques de catastrophes et de l’activation du Fonds de solidarité contre les événements catastrophiques.

Le Maroc sollicite la Banque mondiale  pour 100 millions de dollars supplémentaires

Les risques de catastrophes naturelles constituent une préoccupation majeure pour le gouvernement. C'est pourquoi il envisage de faire appel, de nouveau, à la Banque mondiale pour l’appuyer dans la gestion intégrée de ces risques, notamment améliorer le niveau d’anticipation, de préparation et de réponse aux catastrophes naturelles. Selon une source officielle, le ministère de l’Économie et des finances est dans la phase finale des négociations avec l’institution de Bretton Woods afin de bénéficier d’un nouveau prêt pour la gestion des risques de catastrophe au Maroc. Le montant en négociation porte sur 100 millions de dollars. Des fonds qui iront au renforcement de la capacité fiscale du pays à gérer l’impact négatif des catastrophes et des risques liés au climat ainsi que l’amélioration du cadre institutionnel de gestion de ces risques. 

Rappelons qu’en 2016, le Maroc avait bénéficié d’un financement de 200 millions de dollars de la Banque mondiale pour améliorer sa préparation aux catastrophes naturelles. Le nouveau prêt, devant être approuvé au premier semestre 2019, s’inscrit dans le nouveau cadre de partenariat liant le Maroc au groupe de la Banque mondiale pour la période 2019-2023. Cette stratégie, en cours de validation par les deux parties, souligne notamment l'importance de renforcer l'adaptation au changement climatique et la résilience aux catastrophes naturelles. Selon le dossier de prêt, dont le «Matin-Éco» détient copie, le Maroc est l'un des pays de la région MENA les plus exposés aux risques liés au climat et aux catastrophes. Le pays subit une perte moyenne annuelle de plus de 800 millions de dollars (7,8 milliards de DH), soit 0,8% de son produit intérieur brut (PIB), due aux catastrophes naturelles. De même, plus de 30% de la population marocaine et 33% de son PIB sont exposés à au moins deux aléas naturels : la sécheresse et les inondations. En effet, en raison de sa position géographique et de sa grande variabilité pluviométrique, le Maroc est régulièrement sujet aux inondations. Ces dernières représentent la catastrophe la plus coûteuse de tous les aléas du pays, avec des pertes estimées à plus de 400 millions de dollars par an. Les sécheresses représentent également une grande partie du risque global, avec une perte annuelle estimée à 300 millions de dollars liée notamment à la chute des rendements des cultures.

En mars 2014, et à l’initiative du ministère de l’Intérieur, la Banque mondiale avait été sollicitée pour accompagner le gouvernement à instaurer une nouvelle approche fondée sur une démarche préventive et d’anticipation. Cette initiative a été consolidée par la mise en place d’un «Programme de gestion intégrée des risques de catastrophes naturelles et de la résilience» ayant fait l’objet de cet accord pour 200 millions de dollars avec l’Institution de Bretton Woods. Ce programme, sur cinq ans, vise à introduire une approche globale en combinant réformes institutionnelles, investissements dans la réduction des risques de catastrophe et couverture d’assurance contre ces risques. Cette initiative a donné lieu à la création d’un programme national d’assurance contre les risques de catastrophe (loi 110-14 instituant un régime de couverture des conséquences catastrophiques), qui devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2019.  
À travers ce programme, le gouvernement envisage de rendre obligatoire une extension de la couverture multirisque en cas de catastrophe au titre des polices d’assurance dommages, automobile et responsabilité civile avec des tarifs fixes. De plus, le projet inclut la création d’un Fonds de solidarité contre les événements catastrophiques (FSEC) visant à indemniser partiellement les ménages non assurés contre les dommages corporels et la perte de résidence principale causés par des événements catastrophiques. Il couvrira 95% de la population marocaine, plus précisément près de 5 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (3,1 de dollars par jour).

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