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«Le Matin d’Algérie» : La diplomatie de Messahel est la risée du pays

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, est devenu la risée de l’Algérie, tant il faudrait émettre des doutes sur la compétence d’un tel ministre, résultat d’une alchimie plus qu’aléatoire, imposant sa diplomatie à la dévotion du régime algérien, avec son équipe constituée de «hauts fonctionnaires» selon ses humeurs, relève «Le Matin d’Algérie».

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«Le Matin d’Algérie» note que le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, est «ankylosé dans une pensée rétrograde», qui se contente d’être un locuteur d’allocutions et de discours sur des thèmes de portée mondiale, asséchés par ses décisions. Le quotidien observe que ce «calamiteux ministre est plus préoccupé par son temps de parole que par le fond des propositions formulées par des opposants et des analystes politiques». «Il copie la nullité de ses prédécesseurs, au lieu de véhiculer les valeurs de la République», dit-il. Le journal rappelle que dans le cadre des travaux de la 14e conférence des ministres des Affaires étrangères du Dialogue 5+5, organisés le 21 janvier à Alger, le ministre Messahel a convoqué l’histoire pour décrire la situation de la Méditerranée. Il a déclaré sur un ton pseudo ex cathedra que «la Méditerranée a été toujours, au cours de sa longue histoire, une zone de fractures et elle devrait pouvoir devenir un espace de coopération et de prospérité partagé». Messahel a de même ajouté : «Nous voulons bâtir une communauté méditerranéenne au destin commun qui favoriserait l'échange, la mobilité entre les deux rives ancrée dans ce vivre ensemble».

«Le ministre a-t-il emprunté le chemin de l’inculture ?» s’interroge «Le Matin d’Algérie», relevant qu'il se fait presque une fierté d’être incompétent en histoire comme si c’était une marchandise d’importation intellectuelle : le ministre emploie sans retenue ni nuance le terme «toujours». Faut-il rappeler au chef de la diplomatie algérienne que l’usage des mots «toujours» et «jamais» ne détermine pas forcément les relations internationales ? Se demande-t-il encore. Et d’ajouter qu’il est utile de signaler que la résolution de l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne sur l’évaluation du processus de Barcelone, adoptée le 15 mars 2005, mentionne que «le processus de Barcelone constitue une expérience unique en son genre en tant que cadre de concertation et de coopération multiforme». En outre, argue-t-il, les États méditerranéens unis par des relations géographiques, historiques et culturelles ont lancé, en juillet 2008, un partenariat consolidé, l’Union pour la Méditerranée. Le journal estime ainsi qu’au lieu de traiter les questions internationales, le chef de la diplomatie algérienne préfère sous-traiter sa diplomatie, en plaçant une partie de la diplomatie algérienne sous la tutelle de Téhéran. «Il faudrait que le ministre Messahel lise le livre “La Méditerranée, les hommes et l’héritage” de Fernand Braudel et Georges Duby, pour mieux saisir l’impact du bassin méditerranéen sur le développement», suggère-t-il. Il est écrit dans ce livre que «pendant trois ou quatre millénaires, les migrations avaient fait l’histoire et l’unité de la Méditerranée» et que «l’histoire de la Méditerranée, autant que par ces arrivées de peuples nouveaux, a été rythmée par ces expansions successives : grecque, phénicienne, romaine, arabe, chrétienne, ottomane». Plus fondamentalement encore, fait constater le quotidien, l’absence d’une bibliothèque au sein du ministère algérien des Affaires étrangères témoigne de la liaison problématique de Messahel avec les notions de relations internationales.

«Le grand discoureur, mais petit diplomate, a également affirmé lors d’un entretien accordé le 22 janvier à la radio algérienne Chaîne 3, que l'Algérie ne s'impliquera jamais militairement dans les conflits et tout le monde le sait. La lutte antiterroriste pour nous est une priorité dans les pays du Sahel Mali et Libye et nous sommes les premiers concernés», retient-il. Cela, dit-il, est la confirmation que le ministre Messahel n’autorise personne à interpréter l’article 29 de la Constitution, parce que «le régime politique algérien observe la pluralité des analyses comme un danger et la critique comme une menace à sa survie». «Le Matin d’Algérie» explique, à ce propos, que «le statut de diplomate est le cahier de brouillon de toutes les techniques d’abrutissement des fonctionnaires en Algérie, caractérisé par le rétrécissement du champ des études en relations internationales et la destruction programmée des ressources humaines : à défaut d’être doyen des facultés de relations internationales, certains chefs de postes préfèrent occuper le siège de doyen du corps diplomatique où le critère de la nomination est la loyauté à Messahel, un ministre qui emploie des mots tels que “paix, droits de l’Homme, État de droit, démocratie” dignes de tous les magasins d’antiquités du pays».
Pour la publication, il est même envisageable que cet avilissement diplomatique permette à l’opposition politique de remettre en selle un troisième Mazafran (hôtel à Alger où s'est tenue la réunion de l'opposition) consacré à l’intelligence du ministre, car le régime politique tire bénéfice de la division au sein de l’opposition politique. «Il est scandaleux qu’une partie de l’opposition ne personnalise pas les échecs patents de la politique étrangère de l’Algérie», déplore-t-il. Et de conclure que la diplomatie algérienne ne pourra apporter sa pleine contribution à la refonte du pays que si ses efforts s'inscrivent effectivement dans une attaque d'ensemble contre les maux qui affectent encore la région.                                  

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