Connexion
Le romancier, qui était l’invité de la deuxième édition de «Mètres de la poésie» (Bohor Al Chiar), dans le cadre de son programme «Un poète d’exil», a émis le souhait de voir les jeunes «venir pour écouter et lire», déplorant le fait que «le drame du Maroc et de beaucoup de pays est que les jeunes lisent de moins en moins». Il est nécessaire de les faire revenir à la lecture et à la culture, a-t-il souligné, saluant cette «très bonne initiative d’installer la culture, notamment la poésie, en pleine plage, où les Marocains viennent se détendre».
«C’est fondamental qu’il y ait cet espace sur la plage pour que les gens puissent aussi bien s’amuser qu’écouter la poésie en arabe, en français, en amazigh et en d’autres langues», a-t-il ajouté.
S’arrêtant sur l’internet et les réseaux sociaux, qui prennent aujourd’hui le dessus sur toute autre forme d’expression, M. Ben Jelloun a souligné qu’Internet «est une technique comme une autre», qu’il faut savoir utiliser à bon escient, sans la condamner. Les réseaux sociaux doivent être «un vecteur de valeurs, de poésie, de bienveillance et de belles choses, et non pas une plateforme de haine, de vengeance et de mauvaises pensées».
Dans son intervention, l’auteur de «La Nuit sacrée» s’est arrêté sur la relation entre le lecteur et l’écrivain, et le rôle de celui-ci dans l’analyse et le diagnostic du quotidien de la société, ses joies et ses maux.
Il s’est notamment attardé sur son dernier ouvrage, «La Punition», qui revient sur une époque douloureuse de la jeunesse de l’écrivain, mais qui a, néanmoins, eu le mérite de le propulser dans l’univers de l’écriture et de la poésie. M. Ben Jelloun s’est également arrêté sur sa relation avec les deux rives de la Méditerranée et sur l’évolution du statut de la femme, un statut «appelé à s’améliorer en permanence».
«Tahar Ben Jelloun est l’un des écrivains arabes les plus connus et reconnus au niveau mondial, grâce à la traduction de ses œuvres dans de nombreuses langues», s’est réjoui Mokhles Essghir, directeur de «Dar Al Chiar» initiatrice de cette manifestation en partenariat avec la préfecture de M’diq-Fnideq et en collaboration avec «Bayt Al Chiar» au Maroc.
«Nous avons tenu à inviter ce grand homme de lettres pour inciter les jeunes à la lecture, et donner l’exemple que tout Marocain peut être un citoyen du monde», a-t-il soutenu.
Ce rendez-vous culturel offre un espace d’expression aux poètes marocains. Il inclut une bibliothèque ouverte au grand public jusqu’au 12 août pour permettre aux estivants, notamment les jeunes, de goûter à la beauté de la poésie et de la littérature. Ouverte vendredi soir, la première soirée de cette manifestation, qui a pu séduire un grand nombre de férus de la poésie, avait débuté par la lecture de poèmes en arabe classique et dialectal, avec la participation de l’éminente poétesse marocaine Ouafae Amrani, de la poétesse du zajal (poésie en arabe dialectal) Touria El Qadi et du jeune poète Othmane Dradbi, accompagnés par les musiciens Driss Nigra et Ali Damoune. Le programme affiche aussi des ateliers d’art plastique et de récitation de poésie avec l’encadrement de plusieurs associations de la société civile locale.
Un espace d’expression des poètes marocains
La deuxième édition des «Mètres de la poésie» (Bohor Al Chiar) permet une échappée poétique et littéraire aux estivants de M’diq. Ce rendez-vous culturel offre un espace d’expression aux poètes marocains et inclut une bibliothèque ouverte au grand public jusqu’au 12 août pour permettre aux estivants de goûter à la beauté de la poésie, a indiqué à la MAP Mokhles Essghir, directeur de «Dar Al Chiar», initiatrice de cette manifestation en partenariat avec la préfecture de M’diq-Fnideq et en collaboration avec «Bayt Al Chiar» au Maroc.
De son côté, le directeur provincial de la Culture à Tétouan, Ahmed Yaalaoui, a souligné que Dar Al Chiar a organisé plusieurs manifestations culturelles et colloques de poésie ayant convié des femmes et hommes de lettres de renom, ajoutant que ce rendez-vous est de nature à consolider l’offre culturelle dans les destinations d’estivage.
Pour sa part, le président de l’institution «Bayt Al Chiar» au Maroc, Morad El Kadiri, a noté que cette initiative permettra la récupération des espaces culturels et la réconciliation avec les espaces publics, faisant remarquer la prise de conscience par les acteurs du domaine de la culture de l’importance de ce genre de manifestation. «Ni le bleu de la mère, ni les rayons du soleil ne peuvent occulter la lumière d’une poésie», a-t-il soutenu.
