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Mehdi Qotbi : «Chaïbia Talal, Fatima Hassan El Farrouj et Radia Bent Lhoucine ont ouvert la voie de la liberté à l’art pictural»

À l’occasion de l’exposition «Voyage aux sources de l’art» de Chaïbia Talal, Fatima Hassan El Farrouj et Radia Bent Lhoucine, une conférence de presse a eu lieu, lundi 22 octobre au Musée Mohammed VI, afin de présenter cet événement qui constitue une fierté pour la Fondation nationale des musées et son équipe.

Mehdi Qotbi : «Chaïbia Talal, Fatima Hassan El Farrouj et Radia Bent Lhoucine ont ouvert la voie de la liberté à l’art pictural»
Mehdi Qotbi et Abdelaziz Idrissi présentant l'exposition «Voyage aux sources de l’art».Ph. Kartouch

Le président de la Fondation nationale des musées, Mehdi Qotbi, qualifie l’exposition «Voyage aux sources de l’art» d’exceptionnelle, «car elle donne de la visibilité à des artistes femmes qui ont marqué, par leur parcours, l’histoire de la peinture marocaine. Mais il faut dire que ce projet n’aurait pas pu voir le jour sans l’aide précieuse d’amis et collectionneurs qui nous ont prêté les œuvres de ces peintres. Sans oublier le travail méticuleux du directeur du Musée Mohammed VI et commissaire de l’exposition, Abdelaziz Idrissi, et de toute l’équipe du Musée qui nous offrent une exposition bien morcelée, avec une belle scénique». Mehdi Qotbi a également fait savoir que cette prestation aspire à faire connaître le patrimoine artistique moderne et contemporain marocain, «afin que les visiteurs puissent découvrir ces femmes porteuses de la tradition marocaine, de son oralité et d’un langage de signes d’une richesse infinie». C’est une voie de la liberté qu’elles ont ouverte à l’art pictural, a-t-il dit.

En effet, ces trois femmes, qui sont toutes d’origine rurale, sont liées par un savoir-faire traditionnel en relation avec l’artisanat, le henné, le tatouage et la broderie. «Leur parcours nous montre comment ces femmes issues de ces milieux seront confrontées à la modernité et comment elles vont dépasser cela pour montrer leur culture», explique Abdelaziz Idrissi, ajoutant que quand on étudie le parcours de chacune, on perçoit dans leurs œuvres un retour aux sources à travers une influence remarquable. «Donc, avec cette exposition, le public va redécouvrir ces femmes artistes qui appartiennent à la même génération, sont issues d’un milieu similaire et dont le cheminement les a menées à percer à l’échelle planétaire. Sachant que le Musée a aussi un but éducatif qui ambitionne d'intéresser le public et le faire s'arrêter devant chacune des artistes. Pour cela, il faut toute une réflexion avant chaque exposition, sachant que toute exposition, quelle que soit sa nature, est un choix artistique et thématique que la commissariat doit assumer», précise Abdelaziz Idrissi.

Ainsi, ce dernier a conçu cette exposition à travers un parcours morcelé en fonction des thématiques traitées par ces femmes, dont des scènes de vie, de fêtes et de genre, l’ornement, le portrait, puis le paysage et la végétation. Abdelaziz Idrissi indique, à ce propos, que cette exposition, organisée par la Fondation nationale des musées, réunit ces grandes artistes dans un dispositif autour de la question de l’art spontané. Sachant que toutes les trois ont, par ailleurs, mené une certaine forme de lutte pour l’émancipation des femmes à travers l’art, bien que leur initiation à la couleur et à la matière se soit faite grâce au contact avec des artistes académiques, que ce soit le fils pour le cas de Chaïbia et Radia Bent Lhoucine, ou de l’époux artiste-peintre pour le cas de Fatima Hassan. Ainsi, n’ayant accédé à la formation artistique que de manière discontinue et empirique, leur autodidaxie leur a permis, avec intelligence et finesse, de donner naissance à un art non académique. Ces femmes artistes dépassent la narration vers une transmutation, une caractérisation du réel. Si ces trois artistes avaient une multitude de points en communs, il n’en demeure pas moins que chacune d’entre elles incarnait une sensibilité particulière et se caractérisait par un traitement pictural singulier. Un catalogue leur sera dédié à la fin de l’exposition, afin de créer un autre événement pour renouer avec le public et enrichir le débat. 

 

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