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Menaces sur la campagne agricole

Les dernières pluies auront un impact bénéfique sur la campagne agricole 2017-2018, à condition que la vague de froid actuelle s’estompe. Si le climat conditionnait d’une manière étroite la bonne tenue de la campagne agricole, le retour de l’insecte Tuta Absoluta pourrait compromettre la production de tomate dans la région de Souss-Massa.

Comment s’annonce la campagne agricole cette année ? S’il est encore tôt pour se prononcer, les dernières pluies du mois de janvier, considéré comme un baromètre de la campagne, notamment céréalière, devraient sauver la campagne. Pour Saâd Soulaimani, secrétaire général de l'Association des producteurs et exportateurs des fruits et légumes (Apefel), il ne faut pas, toutefois, crier victoire. Selon lui, la situation n’est pas très reluisante pour la filière légumineuse. La campagne a, en effet, commencé par une vague de chaleur qui a duré plusieurs semaines, retardant d’ailleurs le coup d’envoi de la campagne agricole, suivie ensuite par une importante vague de froid, accompagnée d’averses, de rafales de vent… «Cette vague de froid que nous traversons actuellement a eu des impacts négatifs sur le rendement en tonnage et la production. Celle-ci a baissé, faisant augmenter les prix, puisque la demande est plus forte que l’offre», déclare Saâd Soulaimani au Matin-Eco. Cette vague de froid n’est pas près de s’estomper. Ce qui se répercutera davantage sur la production les prochains jours, selon le secrétaire général de l’Apefel. Ce n’est qu’au début février, marquant le retour à des températures plus modérées, que les prix des fruits et légumes devraient revenir à la normale. En parallèle à cette vague de froid, les producteurs font face à une véritable «guerre» contre la Tuta Absoluta, selon les termes de Soulaimani. Cet insecte qui a fait des ravages lors de la campagne agricole 2016-2017, est de retour cette année, chez les producteurs de tomate de la région de Souss-Massa, révèle le responsable de l’Apefel au Matin Eco. Aux côtés de la tomate, produit vedette de la région du Souss, d’autres cultures maraîchères seraient menacées par cet insecte. «Nous menons actuellement des discussions avec le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts pour nous aider contre la Tuta Absoluta. Nous n’avons pas encore évalué l’impact sur les exploitations, mais beaucoup de producteurs ont été considérablement touchés par ce fléau», regrette Soulaimani. Malgré ces risques (vague de froid et Tuta Absoluta), l’Apefel ne semble pas pessimiste et s’attend à une campagne agricole moyenne.

Le ton est, par ailleurs, à l’optimisme chez la Fédération nationale de l'agroalimentaire (Fenagri). Son président, Mohamed Fikrat, aussi PDG de Cosumar, ne cache pas son optimisme pour la suite de la campagne agricole 2017-2018. «Les dernières pluies vont être extrêmement bénéfiques que ce soit pour l’élevage ou les cultures végétales. Les précipitations, notamment la neige, devront alimenter les nappes phréatiques et les barrages dont le niveau est très bas», se réjouit Fikrat. Pour la filière sucrière, le PDG de Cosumar prévoit une campagne identique à celle de l’année dernière. «Nous avons terminé la période de semis des betteraves. Elle a été satisfaisante. Cependant, nous enregistrons un déficit en eau dans la région de Melouya. Les quatre autres régions, à savoir Doukkala, Tadla, le Gharb et le Loukkos, sont bien irriguées», déclare Fikrat. Celui-ci mène des réflexions avec l'Office régional de mise en valeur agricole de Moulouya afin de trouver des solutions pour une meilleure irrigation dans la région. En tout cas, pour Fikrat, la campagne 2017-2018 ne serait pas compromise. Pour lui, le défi se situerait dans la valorisation du produit agricole à travers le développement de l’industrialisation dans l’agroalimentaire. «Un secteur très prometteur qui a besoin d’incitations à l’investissement, d’une lutte plus acharnée contre l’informel et un meilleur déploiement à l’international notamment en Afrique», selon Fikrat.

 

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