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Le ministère de l’Énergie et des mines lance une étude pour l’élaboration d’un plan d’action

Aziz Rabbah, ministre de l’Énergie et des mines, a donné le coup de starter à l'étude pour l'élaboration d'un programme de valorisation des déchets miniers. Pour l’industrie minière, la Stratégie nationale de développement durable prévoit la protection de l’environnement en visant la réduction de la consommation d’eau et d’énergie, ainsi que des émissions de gaz à effet de serre. Cette étude a été précédée par un projet de revalorisation des déchets miniers générés par l'exploitation du charbon à Jerada lancé en février dernier.

Le ministère de l’Énergie et des mines lance une étude pour l’élaboration d’un plan d’action
Aziz Rabbah, ministre de l’Énergie, des mines et du développement durable, le 4 avril 2018 à Rabat. Ph. DR

Aziz Rabbah, ministre de l’Énergie, des mines a présidé l'atelier de démarrage de l’étude pour l’élaboration d’un plan d’action pour la valorisation des déchets miniers au Maroc. Un communiqué du secrétariat au Développement durable indique que le suivi sera assuré par une commission interministérielle, constituée de représentants des secteurs public et privé, qui veillera au suivi et à la capitalisation sur les actions déjà entreprises, ainsi que l’examen des meilleures options pour une gestion durable des mines au Maroc. Les chiffres 2015 du ministère de l'Énergie et des mines indiquent que le secteur minier contribue à hauteur de 10% dans la formation du produit intérieur brut (PIB) et que les recettes représentent en valeur 23% des exportations. Durant le même exercice, les investissements ont atteint 31 milliards de DH. Dans la présentation de la Stratégie nationale de développement durable, l'accent est mis sur les effets d'entrainement de ce secteur au niveau régional et local et surtout dans les zones reculées ou l’activité minière constitue l’activité économique majeure.

En 2015, le secteur employait 40.000 salariés pour une production estimée à 28,73 millions de tonnes dont 26,3 millions de phosphates. Le chiffre d’affaires du secteur a atteint 54,42 milliards de DH en 2015. Cependant, les objectifs du département, à l’horizon 2025, devraient permettre le triplement du chiffre d’affaires du secteur, la multiplication par 10 du niveau d'investissements. Mais l'essor de ce secteur polluant risque d'impacter irréversiblement l'environnement. «Pour l’industrie minière, la protection de l’environnement et le développement durable se situent parmi les objectifs prioritaires et tout projet minier devrait être inscrit dans une démarche intégrée, respectant les normes environnementales et visant la réduction de la consommation d’eau et d’énergie, ainsi que des émissions de gaz à effet de serre», est-il précisé dans le rapport final de Stratégie nationale de développement durable. Aussi, l'étude lancée mardi dernier à Rabat évaluera de l'ampleur de la pollution et des impacts des déchets miniers sur l'environnement, d’un benchmark des solutions adoptées dans d'autres pays pour les mêmes catégories de mines, du Plan d'action pour la valorisation des déchets miniers au Maroc, et enfin d’une Base de données nationale pour le suivi environnemental des mines abandonnées, réhabilitées ou en cours d’exploitation. Cette étude a été précédée d'un projet de revalorisation des déchets miniers générés par l'exploitation du charbon à Jerada, qui a été lancé en février par le ministère de l’Énergie et des mines et le secrétariat au Développement durable. Ce projet réunit, en plus du ministère, la Fédération des industries des matériaux de construction (FMC), l'Office national des hydrocarbures et des mines (Onhym) et l’École nationale supérieure des mines de Rabat (ENIM). Les résidus de l'exploitation du charbon à Jerada sont estimés à environ 25 millions de tonnes et serviront à la construction de routes et à la production de briques, de ciment et de béton.
En 2016, l'Université Cadi Ayyad Marrakech avait réalisé une étude dans le cadre d'une thèse de doctorat sur la valorisation des rejets miniers dans la fabrication de briques cuites, la caractérisation pluridisciplinaire et l'évaluation technique et environnementale. Yassine Taha, l'auteur de la recherche conclut : «des briques pourront être fabriquées en substituant jusqu'à 30% de l'argile naturelle par les rejets de calamine et les stériles de phosphates et jusqu'à 100% par les stériles de charbon. Cette voie de valorisation, qui représente une solution environnementale prometteuse pour un pays comme le Maroc, permet de réduire les quantités de rejets miniers et de préserver les ressources naturelles non renouvelables, telles que l'argile et le sable, qui sont exploitées intensivement dans la construction». M. Taha a étudié des briques composées de rejets de la mine de charbon fermée à Jerada. 

 

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