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Le ministère de l'Industrie fait le point aujourd’hui à Rabat

Le démantèlement à Berrechid d'un atelier clandestin de fabrication de sacs en plastique, à deux jours du 2e anniversaire de l'entrée en vigueur de la loi interdisant la fabrication, l'importation, l’exportation, la commercialisation et l’utilisation de tels articles signifierait-elle que la «mika» a la peau dure ? Le ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, tentera aujourd'hui à Rabat d'apporter une réponse à cette interrogation en présidant une rencontre sur l’avancement de la mise en œuvre de cette loi. Mais l'on sait d'ores et déjà, d'après le département de tutelle, que la demande en produits de substitution s'est «considérablement accrue et l’offre des entreprises a suivi le rythme».

Le ministère de l'Industrie fait le point aujourd’hui à Rabat

Cela fait maintenant deux ans qu'il est officiellement interdit de fabriquer, d'importer, d'exporter, de commercialiser et de faire usage de sacs en plastique. Pour marquer l’événement, le ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique organise, aujourd'hui à Rabat, une rencontre sur l’avancement de la mise en œuvre de cette loi. Sur son portail électronique, le ministère de tutelle reconnait que «l’utilisation de sacs interdits persiste dans les souks et le commerce ambulant et non organisé qui s’approvisionnent auprès de réseaux clandestins et de la contrebande», à l'image de l'atelier clandestin démantelé à Berrechid en fin de semaine dernière. Cette opération a permis la saisie de 4.225 kg de polyéthylène, de 1.500 kg de sacs plastiques finis interdits d’usage, près de 1.200 kg de sacs semi-finis et 11 machines utilisées dans la fabrication desdits sacs, avait précisé le ministère dans un communiqué. En deux ans, le département de Moulay Hafid Elalamy affirme que 89,9 tonnes de sacs ont été saisies au niveau des postes frontaliers et 757 tonnes dans des unités et ateliers clandestins, lors des 682.467 opérations de contrôle effectuées. Un total de 3.826 infractions a été constaté par procès-verbaux transmis aux Procureurs du Roi et 757 jugements ont été prononcés avec des amendes d’un montant global de 5 millions de dirhams. En 2016, le ministre avait annoncé avoir mobilisé 200 millions de dirhams pour l’accompagnement des entreprises réalisant plus de 30% de leur chiffre d’affaires dans la production de sacs interdits par la loi.

Les entreprises dont l’activité de production de sacs en plastique représente moins de 30% du chiffre d’affaires qu’elles réalisent seront également accompagnées dans le cadre des programmes d’appui de Maroc PME, avait précisé le ministre. Elalamy a également indiqué que 28 sociétés ont une capacité de production annuelle de 4,6 milliards de sacs en papier, 100 millions de sacs tissés et 120 millions de sacs non tissés. Actuellement et s'il existe des poches de résistance à l'application de cette Loi conçue pour protéger l'environnement (la dégradation naturelle d'un sac plastique peut s'étaler sur 4 siècles), elles se situent notamment dans les souks et le commerce ambulant, selon la même source. Ailleurs, dans la moyenne et grande distribution et du commerce de proximité organisé, «le sac en plastique interdit d’usage est définitivement banni», souligne le ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique selon lequel la production de sacs non tissés (produit alternatif) est passée de 1,8 à 3,2 milliards de sacs et celle des sacs tissés de 1 à 1,2 milliard d'unités. Le programme d’accompagnement à la reconversion des entreprises impactées mis a bénéficié à 25 entreprises éligibles sur 29 candidates avec une prime globale de 65,4 millions de dirhams. Ce programme a permis le maintien des postes de travail dans ces entreprises et en a créé 600. «Dix-neuf autres entreprises ont bénéficié de l’appui du Programme Imtiaz pour la production de solutions alternatives pour un montant global alloué de 52,4 millions de dirhams. 

La soumission à licence des importations de polyéthylène, matière première servant à la production de sacs interdits, a permis de réduire sensiblement le volume importé. 28.495 tonnes ont été importées de janvier à mai 2018 contre 41.368 tonnes durant la même période de 2017, soit une réduction de 31%». Le recours à des matières premières alternatives a été constaté lors des contrôles effectués qui ont mis en évidence l’utilisation par les unités clandestines de plastique récupéré dans les décharges, ainsi que de matières premières hautement toxiques et nuisibles à la santé servant à la base à la production d’emballages de produits industriels divers, conclut le communiqué. Pour faire le point sur l'ensemble des aspects de cette question, la rencontre d’aujourd’hui à Rabat de l'accompagnement à la reconversion des industriels, du rôle que la société civile pourra jouer pour faire respecter cette Loi et des alternatives aux sacs plastiques. 

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