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Mobilité durable : encore des barrières à surmonter !

Mobilité durable : encore des barrières à surmonter !
Ph. Saouri

Le Maroc ne compte qu'un petit millier de voitures hybrides, alors même qu’en Europe celles-ci représentent 5% du parc automobile. Même s'ils présentent des avantages indéniables, notamment en termes de consommation, plusieurs barrières freinent encore le passage à ce type de véhicules, à commencer par la barrière psychologique. «Nous sommes dans un marché qui est diésélisé à 96%, avec un consommateur très axé sur le diesel de par la culture marocaine. Et cela fait plusieurs années que nous sommes dans cette dynamique, quand bien même le prix du diesel à la pompe se rapproche de plus en plus de celui de l'essence», explique Selma Moukbil, directrice générale de Toyota Maroc lors d’une table ronde organisée, vendredi 13 avril 2018, en marge de l’Auto Expo. Notons que la différence entre le prix du diesel et celui de l’essence a largement baissé ces dernières années pour atteindre actuellement un peu plus d'un dirham.
Des incompréhensions autour du fonctionnement des véhicules hybrides peuvent également entraver la décision d'achat. «Beaucoup de consommateurs pensent qu'il faut recharger les véhicules hybrides. Ils se posent également des questions sur la durabilité des batteries. On craint d'aller vers une technologie qui par la suite peut être difficile à revendre», souligne la même experte.

Le prix, principal frein à l’achat
Cependant, la principale barrière au développement des véhicules hybrides au Maroc reste leur prix, plus cher de 20% en moyenne par rapport aux motorisations classiques. Parallèlement, l’offre n’est pas pléthorique et demeure incomplète, car seules quelques marques proposent des technologies alternatives au niveau de leurs offres. Pour rappel, des mesures ont été mises en place, tout récemment, au Maroc pour encourager l'achat de l'hybride, à savoir la gratuité de la vignette et la suppression de la taxe de luxe. Cette dernière permet d’ailleurs d’avoir un bénéfice immédiat sur le prix qui va de 5 à 20%, en fonction du véhicule. Cependant, «le marché reste en attente de mesures incitatives beaucoup plus importantes et agressives, à l'exemple de la France qui aujourd'hui, en terme de bonus, est très agressive», explique Wahid El Kadiri, président de Volvo Maroc. En effet, le bonus accordé en France peut aller jusqu'à 10.000 euros, soit la moitié du prix d'une Renault Zoé.
Par ailleurs, le contexte actuel national est favorable au passage aux technologies alternatives. «Le Maroc est très dépendant énergétiquement et le transport représente 41% de la consommation énergétique du pays», a souligné Saïd Mouline, directeur général de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE). Ce dernier rappelle les mesures prises par le Royaume afin de réduire sa facture. En effet, le pays a décidé d’adopter une politique des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique dans tous les secteurs (bâtiment, industrie et transport).
Dans le transport, la politique volontariste des pouvoirs publics se matérialise à travers l’arrêt en partie des subventions aux carburants. D’autres mesures sont à venir, à commencer par le rajeunissement du parc. «Nous avons un parc vétuste. La consommation par véhicule est très importante. La sensibilisation des acheteurs à l’intérêt des véhicules hybrides est primordiale. Il faut encourager la mobilité des flottes captives, comme les taxis, vers l’hybride électrique. L’état doit également montrer l’exemple en intégrant dans son parc auto de plus en plus de véhicules qui consomment le moins possible. C’est cela qui permet de faire évoluer les choses», conclut M. Mouline. Salima Marzak

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