Une première Coupe du monde à 48 équipes équivaut à plus de pays représentés, plus de spectateurs et téléspectateurs, et donc à des revenus considérablement nettement plus élevés. En élargissant le nombre de pays participants, la FIFA compte sur le Mondial pour gonfler son chiffre d’affaires quadriannuel. Le Maroc s’engage donc à maximiser la rentabilité de la Coupe du monde, dont la rentabilité optimale devrait s’appuyer sur des dépenses opérationnelles limitées au niveau local, en raison d’un coût de la vie raisonnable.
Le Maroc promet «des investissements limités et sécurisés»
Pour réussir le défi de l’organisation de la plus grande Coupe du monde de l’histoire du ballon rond, le dossier marocain compte sur un appui inconditionnel de l’État et des pouvoirs publics. Ainsi, et selon les affirmations du comité chapeauté par Moulay Hafid Elalamy, l’investissement nécessaire s’inscrit totalement dans la stratégie nationale et dans les plans de développement du football. Il est garanti en totalité par le gouvernement, évitant ainsi tout risque lié à la réalisation des travaux. L’investissement public spécifique à la Coupe du monde de la FIFA, soit la construction des stades et des sites d’entrainement, représente 3 milliards de dollars US courants, soit moins de 1% de la dépense publique du pays sur la période de préparation de l’évènement. Aussi, la passion des Marocains pour le football, associée à la facilité d’accès depuis tous les grands marchés européens, permettra à la FIFA d’atteindre des objectifs ambitieux en matière de revenus issus de la billetterie.
Les recettes sont estimées à 785 millions de dollars, sur la base d’une affluence moyenne de 90% et des prix de billets compris entre 27 et 1.365 dollars. Les revenus de billetterie, de droits de retransmission TV et de sponsoring seront donc optimisés, s’appuyant sur la proximité du Maroc avec l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient, sans oublier les garanties des pouvoirs publics concernant la mise à disposition gratuite de tous les sites de compétition et d’entraînement.La FRMF met la main à la pâte et débourse 57 millions de dollars
La Fédération Royale marocaine de football a annoncé avoir procédé à «une analyse détaillée afin d’élaborer des budgets de dépenses exhaustifs et réalistes, qui rendent compte d’une bonne compréhension de la répartition des responsabilités entre l’Association membre, l’Entité Coupe du monde de la FIFA™, la FIFA et les pouvoirs publics». L’instance fédérale déboursera, dans ce sens, 1,114 millions de dollars lors de la période préalable à la compétition, 22,212 millions de dollars pour la compétition et 34,209 millions de dollars hors évènement. Il convient de rappeler que l’édition 2010 en Afrique du Sud avait coûté près de 3 milliards de dollars, soit dix fois plus que l’enveloppe initiale, alors qu’en 2014, 8 milliards d’euros ont été dépensés par les autorités brésiliennes (dont 90% provenait des deniers publics brésiliens). La Coupe du monde 2018 en Russie est, elle, estimée à 10 milliards d’euros (hausse de 5,4% par rapport au budget initial). Le budget du Maroc pour le Mondial 2026 devrait, selon toute vraisemblance, multiplier celui de la Russie par un taux variant entre 1,5 et 2%.