«Une marge budgétaire plus faible que prévu limitera la capacité du gouvernement à absorber les chocs internes ou externes». L’agence de notation financière internationale Moody’s est on ne peut plus claire. Selon elle, le rythme d'assainissement budgétaire du Maroc, plus lent que prévu, reflète un léger affaiblissement de la vigueur et l’efficacité institutionnelle et gouvernementale et expose le Maroc aux risques macroéconomiques.
Une situation certes inquiétante mais qui n’impliquerait pas une dégradation, pour le moment, de la notation du Maroc. «La résilience du Maroc aux chocs budgétaires et externes de ces dernières années nous pousse à penser que la probabilité d'une dégradation de la cote du crédit est limitée au cours des prochaines années. Cela étant dit, la poursuite de la détérioration des finances publiques pourrait entraîner une dégradation de la notation», prévient Moody’s.
L’agence de notation avertit, par ailleurs, le gouvernement sur l’aggravation du déficit de la balance courante qui devrait passer à 4,5% en 2019, contre 3,5% cette année, et ce, malgré la tendance haussière des exportations, notamment celles à forte valeur ajoutée émanant de l’automobile et l’aéronautique. Une hausse qui ne devrait que partiellement compenser l’effet négatif de la hausse des prix du pétrole (75 dollars le baril en 2019), estime l’agence. Rappelons que Fitch Ratings a récemment confirmé l'Investment Grade du Maroc. Comme Moody’s, Fitch a émis des réserves sur la dette publique du pays. «L'objectif annoncé par le gouvernement de réduire la dette publique à 60% du PIB en 2021 ne sera probablement pas atteint. Cette dette s'élèverait à 67,6% du PIB en 2020, contre 65,1% en 2017», a déclaré l’agence. À noter que la dette publique du pays est en perpétuelle hausse, depuis 2008 où elle avait atteint 45,5% du PIB.