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Moody's passe à l'acte après l'avertissement de mars dernier

Moody's est passé à l'acte. En mars dernier, elle avait prévenu que si le Maroc s'avérait incapable de contrôler le déficit budgétaire et le fardeau de la dette, une détérioration de sa note souveraine serait envisageable. Mardi, l'agence de rating a revu de positive à stable la perspective de la notation du pays, tout en confirmant sa note Ba1, soit le score le plus élevé de la catégorie spéculative.

Moody's passe à l'acte après  l'avertissement de mars dernier

«Une marge budgétaire plus faible que prévu limitera la capacité du gouvernement à absorber les chocs internes ou externes». L’agence de notation financière internationale Moody’s est on ne peut plus claire. Selon elle, le rythme d'assainissement budgétaire du Maroc, plus lent que prévu, reflète un léger affaiblissement de la vigueur et l’efficacité institutionnelle et gouvernementale et expose le Maroc aux risques macroéconomiques. 
Une donne qui a poussé l’agence à abaisser la perspective de la notation du Maroc de positive à stable, tout en confirmant, la note Ba1 (niveau spéculatif) du pays. La situation décrite par Moody's impliquerait une éventuelle aggravation du ratio dette/PIB. «Les données relatives à l'exécution budgétaire pour 2018 indiquent un déficit de 3,8% du PIB contre un objectif de 3%, résultant de recettes fiscales plus faibles que prévu et de la lenteur des décaissements des subventions des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG)», souligne l'agence. Pour le budget 2019, le gouvernement s’attend à un déficit budgétaire «globalement inchangé» à 3,7% (hors recettes de privatisation) et un rythme d'assainissement budgétaire «plus lent que prévu», regrette l’agence. Ce qui contraste avec les attentes de Moody's basées sur un taux d'endettement inférieur à 65% dès fin 2016 et une baisse pour les années à suivre. Pour inverser la tendance, Moody’s appelle le gouvernement à prendre de nouvelles mesures «politiques urgentes» afin de réduire l’aggravation du déficit budgétaire du pays. 

Une situation certes inquiétante mais qui n’impliquerait pas une dégradation, pour le moment, de la notation du Maroc. «La résilience du Maroc aux chocs budgétaires et externes de ces dernières années nous pousse à penser que la probabilité d'une dégradation de la cote du crédit est limitée au cours des prochaines années. Cela étant dit, la poursuite de la détérioration des finances publiques pourrait entraîner une dégradation de la notation», prévient Moody’s.
L’agence de notation avertit, par ailleurs, le gouvernement sur l’aggravation du déficit de la balance courante qui devrait passer à 4,5% en 2019, contre 3,5% cette année, et ce, malgré la tendance haussière des exportations, notamment celles à forte valeur ajoutée émanant de l’automobile et l’aéronautique. Une hausse qui ne devrait que partiellement compenser l’effet négatif de la hausse des prix du pétrole (75 dollars le baril en 2019), estime l’agence. 
Rappelons que Fitch Ratings a récemment confirmé l'Investment Grade du Maroc. Comme Moody’s, Fitch a émis des réserves sur la dette publique du pays. «L'objectif annoncé par le gouvernement de réduire la dette publique à 60% du PIB en 2021 ne sera probablement pas atteint. Cette dette s'élèverait à 67,6% du PIB en 2020, contre 65,1% en 2017», a déclaré l’agence. À noter que la dette publique du pays est en perpétuelle hausse, depuis 2008 où elle avait atteint 45,5% du PIB. 

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