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La musique au service de la valorisation du patrimoine

Sous un ciel étoilé et en présence d’un grand public enthousiaste et enflammé, l’Institut français de Kénitra a organisé, vendredi dernier, en collaboration avec l’Association du Festival de Kénitra-Thamusida et le soutien de la Société «Nassim Al Bahr» immobilier, une soirée musicale riche en rythmes et en couleurs. Elle a été animée par les talentueux musiciens Farid Ghanam et Amine Souikra, deux jeunes artistes qui ont réussi le pari de répondre aux goûts éclectiques d’un vaste auditoire.

La musique au service de la valorisation du patrimoine
La soirée a été animée par les talentueux musiciens Farid Ghanam et Amine Souikra.

Le spectacle avait en arrière-plan le bel édifice historique la Casbah de Moulay Ismaïl, lieu qui a exercé une fascination sur les milliers de spectateurs. Comment pourrait-il en être autrement, alors que ce joyau architectural culmine à 70 mètres d’altitude, sur la rive gauche de l'Oued Sebou, domine majestueusement l’océan atlantique et se situe à proximité de la réserve naturelle de Sidi Boughaba ? Dans une déclaration au «Matin», Pierre-Hubert Touchard, directeur de l’Institut français de Kénitra, a souligné que cet événement s’inscrit dans le cadre du développement d’un centre d’apprentissage de la langue française au sein d’un établissement scolaire de Mehdia. «Compte tenu de leur expérience, précise-t-il, notre institut a sollicité le concours des membres du bureau du Festival Thamusida pour offrir un grand spectacle aux habitants de la Casbah de Mehdia et de Kénitra. Dans une période traditionnellement dédiée au patrimoine, c’est évidemment devant la Casbah de Moulay Ismaïl que ce concert musical a pris place. Cet événement artistique a permis aux jeunes et aux moins jeunes de se rassembler de manière conviviale pour profiter d’un spectacle de rock, de raï et de musique gnaoua.»
En guise de conclusion, le directeur de l’Institut français a adressé ses vifs remerciements à l’un des principaux artisans de cette soirée musicale, le mécène et collectionneur d’œuvres d’art Abderrahmane El Arabi. Il a également tenu à saluer les autorités provinciales et locales, la collectivité territoriale de Mehdia, ainsi que l’ensemble des intervenants. À cet égard, il est à souligner qu’un hommage appuyé a été, en outre, adressé aux éléments de la Sûreté nationale, des Forces auxiliaires et de la Protection civile pour leur contribution exemplaire au succès de cet événement artistique organisé dans un cadre idyllique. Les propos de l’artiste Farid Ghanam résument, en quelque sorte, l’ambiance festive dans laquelle s’est déroulée cette soirée musicale aux dimensions culturelles. «Le public de Mehdia et de Kénitra est à la fois enthousiaste et festif. J’ai déjà eu l’occasion de le connaître lors de la dernière édition des “Nuits du Ramadan” à Kénitra. 
Je saisis cette occasion pour saluer les organisateurs pour le choix de ce beau site historique qui a rendu cette soirée musicale plus belle et plus féerique.» 
Il est à rappeler que le site historique de la Casbah de Moulay Ismaïl remonterait au Ve siècle avant notre ère. Certains historiens y ont vu l’emplacement de Thymiatérion, un comptoir carthaginois. Pendant l’occupation romaine, la ville fut connue sous le nom de Subur. En 1154, le géographe marocain al-Idrissi évoque l’existence d’une ville située à l’embouchure de l’oued Sebou connue sous le nom d’Al Maamora. L’historien Az-Zayani pense que la ville de Mehdia était bâtie par les Bni Ifren, tribus amazighes qui ont régné sur une grande partie du Royaume au Xe siècle. Au XIIe siècle, sous le règne des Almohades, le nom d’Al Maamora est réapparu. Dans son livre «Description de l’Afrique», Jean-Léon l’Africain parle d’une petite ville dite Mahmora-al Maamora, construite par les Almohades à l’embouchure de Sebou. Le Sultan almohade Abdelmoumen y fit installer un arsenal pour la construction de bateaux au XIIe siècle. La ville devint ainsi un centre commercial prospère suite aux échanges entre les commerçants européens et marocains. La ville fut cependant détruite lors de la guerre opposant As-Saïd au roi mérinide Abou Saïd Othman.
En 1515, la ville fut envahie par les Portugais qui y ont construit une citadelle dite «San Jao Da Mamora». En 1614, al-Mahdia fut prise par les Espagnols qui lui ont donné le nom de «San Miguel de Ultramar». L’occupation espagnole a duré 67 ans. 
En 1681, la ville fut libérée et le Sultan Moulay Ismaïl qui lui donna le nom d’Al Mahdia (l’offerte).                                                          

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