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Mustapha Sehimi : «Le prochain Conseil de gouvernement sera électrique»

Une rentrée politique mouvementée. C’est le moins qu’on puisse dire de l’actualité nationale, notamment du côté des partis de la majorité. De la réélection de Mohand Laenser pour un neuvième mandat aux tensions entre le RNI et le PJD, en passant par les enjeux pour la coalition gouvernementale, les interrogations se multiplient. Le décryptage de Mustapha Sehimi, analyste politique, dans le cadre de l’émission L’Info en Face pour Matin TV.

Mustapha Sehimi : «Le prochain Conseil  de gouvernement sera électrique»

Mohand Laenser n’avait d'autre choix que de se porter candidat pour sa propre succession. C’est ainsi que M. Sehimi répond à la question de Rachid Hallaouy sur la réélection du secrétaire général du Mouvement populaire (MP) pour un neuvième mandat depuis 1986. Selon lui, la candidature de M. Laenser était le seul choix pour éviter l’éclatement du parti et pour sauver son unité. «C’est un candidat réélu par défaut. Il a estimé que c’était son devoir de se porter candidat pour ne pas risquer l’éclatement», insiste M. Sehimi avant de noter que cette élection, bien qu’importante pour le parti, n’est pas suffisante pour préserver l’unité apparente du MP, compte tenu des prochaines échéances électorales en 2020 et 2021.
Le parti de l’épi semble également faire face à un autre enjeu identitaire beaucoup plus important. «Le MP a des difficultés à unir les rangs et à se mobiliser autour d’un programme parce qu’il a perdu ce qui était la substance de sa qualité historique, à savoir l’Amazighité et le monde rural», indique M. Sehimi. Ces deux revendications identitaires sont en effet prises en charge à un niveau plus supérieur, celui de l’État, de la Constitution et de la politique nationale, constate le politologue pour conclure que le MP devrait revoir son modèle politique, avec une réflexion novatrice sur les problématiques actuelles du Maroc. Mais dans l’immédiat, il faut voir comment le nouveau secrétaire général du parti va gérer l’élection du bureau politique et du président du conseil national.

Le deuxième axe de débat de L’Info en Face est relatif à la situation actuelle du gouvernement, qualifiée par certains de «fragile et sous haute tension». Un constat partagé par M. Sehimi et la situation ne fait que s’accentuer avec les dernières accusations échangées entre le PJD (Parti de la justice et du développement) et le RNI (Rassemblement national des indépendants). «Les divergences et les tensions montent en effet d’un cran entre les deux partis» après le discours prononcé par Rachid Talbi Alami, appuyé par Aziz Akhannouch et Mohamed Aujjar, d’un côté, et les réactions des membres du PJD, de l’autre côté, et notamment la déclaration de Mustapha Ramid qui exige des excuses de la part du RNI. La situation est «limite gênante» pour ces ministres qui vont se retrouver en Conseil de gouvernement ce jeudi ! «C’est un climat électrique qui va régner lors de la prochaine réunion du Conseil de gouvernement», prédit M. Sehimi. Affaire à suivre note le politologue. La troisième actualité discutée est celle de la participation du Maroc à la 73e assemblée générale de l’ONU, marquée par d’intenses activités du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Sur ce registre, M. Sehimi rappelle que le Maroc a toujours appelé à maintenir le dialogue sur le dossier du Sahara marocain sur la base d’un plan d'autonomie jugé par tous «sérieux, crédible et réaliste». «En avril 2018, le Conseil de sécurité de l’ONU, notamment à l’initiative américaine, a décidé de reprendre ce dossier en main, puis il y a eu la publication d’un rapport sur la Minurso, en septembre dernier», note le politologue. Selon lui, la vision de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Horst Kohler, serait de «concocter une version actualisée du plan Baker et d’appeler les parties à une table ronde, prévue pour décembre, réunissant le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le mouvement séparatiste». Et d’ajouter que le Maroc a toujours appelé au dialogue à condition de le faire avec la participation de l’Algérie, partie prenante du conflit. Sur ce point, l’invité de L’Info en Face a dit douter de l’acceptation du voisin de l’Est de répondre favorablement à l’invitation de l’ONU. 

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