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Naoufal Mahdar, directeur général d’Almabat et Samab

Le projet de Budget 2019 fait jaser les entreprises de taille intermédiaire. Selon Naoufal Mahdar, directeur général d’Almabat, il handicape les sociétés de taille intermédiaire qui ne bénéficient pas des conditions avantageuses accordées aux groupes internationaux qui s'installent au Maroc. Pour lui, il s'agit de réduire les charges sociales pour encourager l'emploi.

Naoufal Mahdar, directeur général d’Almabat et Samab
«Il faudrait des mesures spécifiques aux entreprises de taille moyenne pour faire face aux groupes étrangers qui vendent à bas prix au Maroc».

Le Matin-Éco : Que pensez-vous globalement du projet du Budget 2019 ? Est-il en rupture avec les lois de Finances précédentes pour redynamiser l’économie et le social ?
Naoufal Mahdar
: Le projet de loi de Finances 2019 est effectivement plus orienté vers la redynamisation des TPE (très petites entreprises) et du social. Néanmoins, la réintroduction d'une hausse de l’IS serait un handicap pour les entreprises de taille moyenne qui souffrent d’une mauvaise conjoncture 2018 et qui font face à plusieurs contraintes : marché ouvert à la concurrence internationale, coût élevé de l’énergie et secteur informel très développé. 
Les grandes entreprises à résultat net supérieur à 40 millions DH ont les moyens de contribuer à la taxe de solidarité, mais les entreprises moyennes souffriraient si cette mesure leur est étendue.

Est-ce que cette loi sert réellement les intérêts de votre entreprise ?
Cette loi handicape les sociétés comme Almabat et Samab, car nous nous trouvons dans le lot des entreprises intermédiaires qui ne bénéficient pas des conditions avantageuses données aux groupes internationaux qui s'installent au Maroc. Nous verrons nos marges se resserrer davantage et notre compétitivité à l’export handicapée par des charges sociales et un taux d’imposition élevés. Il faudrait des mesures spécifiques aux entreprises de taille moyenne pour faire face aux groupes étrangers qui vendent à bas prix au Maroc (souvent en marginal), surtout les entreprises exportatrices qui contribuent à la réserve de devises au Maroc et qui participent à la promotion du label Maroc à l’étranger.

Quelle est la mesure prioritaire que vous auriez souhaité voir introduite ?
Le volet social passe par l’emploi. Il faudrait encourager les entreprises de taille moyenne à créer plus d’emplois en baissant les charges sociales qu’elles supportent. Elles ne bénéficient malheureusement pas des exonérations que beaucoup de groupes internationaux obtiennent. Pourtant, elles sont le premier employeur au Maroc. La baisse des charges sociales permettrait aussi au secteur informel de déclarer beaucoup d’employés qui sont aujourd’hui sans couverture. n
Propos recueillis par Saïd Naoumi 

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