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Nizar Baraka : «Les citoyens n’ont plus confiance dans les partis car les engagements électoraux ne sont pas respectés»

Le secrétaire général de l’Istiqlal a décliné mercredi sa feuille de route pour repositionner son parti sur l’échiquier politique. Nizar Baraka, qui s’exprimait dans le cadre du «Forum de la MAP», s’est livré également à un exercice d’évaluation des réalisations de l’actuel gouvernement que son parti continue de soutenir au Parlement.

Nizar Baraka : «Les citoyens n’ont plus confiance dans les partis car les engagements électoraux ne sont pas respectés»
Nizar Baraka.

En homme politique pondéré et sûr de lui, Nizar Baraka s’est présenté mercredi devant les journalistes lors du Forum de la MAP. Avec son calme habituel et son style policé, le secrétaire général du Parti de l’Istiqlal a exposé le positionnement de son parti sur l’échiquier politique. «Nous reconnaissons l’existence d’un boycott de la politique. Les partis sont en recul constant et le citoyen leur fait très peu confiance. Pire, il considère que les hommes politiques ne peuvent pas contribuer à trouver des solutions aux problèmes posés au sein de la société», a-t-il lancé de prime abord, sans ambages. Pour surmonter cette situation, le nouveau chef du parti de la balance livre une recette simple et évidente. Il estime que pour regagner la confiance des citoyens, il faudra d’abord tenir les engagements faits à la veille des élections. «Nous devons reconnaître qu’il existe aujourd’hui un problème de crédibilité. Les hommes politiques ne tiennent pas leurs engagements, ce qui est à l’origine d’un manque de confiance chez les citoyens». M. Baraka insiste également sur l’importance pour les formations politiques d’être une force de proposition qui peut contribuer à résoudre les problématiques auxquelles la société se trouve actuellement confrontée. Autre urgence selon lui et non des moindres, l’amélioration du discours politique en intégrant de nouveaux instruments de communications afin d’attirer les jeunes. Sur ce volet, M. Baraka a cité en exemple le programme élaboré par l’Istiqlal (2017-2021) et qui traduit, selon lui, un plan d’urgence visant à repositionner le parti sur l’échiquier politique et redorer son image dans la perspective d’améliorer son classement lors des futures élections législatives. «Nous avons restructuré le parti de sorte à le rendre plus harmonieux et plus démocratique au niveau interne. Nous avons également renouvelé les élites», explique-t-il.

Sur le plan externe, le parti s’est penché sur l’examen des solutions aux différents défis conjoncturels, notamment l’essoufflement du modèle économique du pays. Sur ce point, M. Baraka a annoncé l’intention de son parti de dévoiler au cours des semaines prochaines sa feuille de route pour dynamiser l’économie. Par ailleurs, questionné sur l’avis du parti sur les réalisations du gouvernement à quelques semaines de l’anniversaire de son investiture, M. Baraka n’a pas caché son mécontentement de la lenteur des actions et de la réticence du gouvernement à mener des réformes structurelles. «Nous n’avons pas encore vu de grandes réformes se concrétiser. C’est le cas pour l’enseignement où la loi-cadre n’a pas encore vu le jour. Idem pour la charte des services publics censée définir les règles de bonne gouvernance relatives à la gestion des administrations publiques qui tarde à être adoptée. Même le chantier de la régionalisation tarde à se concrétiser à cause de l’absence d’une vision en matière de déconcentration administrative qui permet aux régions de remplir les missions qui lui ont été dévolues par la loi», souligne le haut responsable partisan qui ne cache pas son inquiétude de voir les projets d’investissement élaborés par les régions tomber à l’eau en l’absence de ressources financières suffisantes. «Huit régions ont élaboré à elles seules des programmes de développement d’un coût global de 450 millions de dirhams. Or il n’existe pas de ressources nécessaires pour financer ces projets. Cela peut entraver la réalisation de ces projets et remettre en question de nouveau la crédibilité des régions», prévient M. Baraka.
Pour surmonter ces difficultés, le nouveau chef du doyen des partis politiques marocains juge ainsi nécessaire de mettre en place des programmes horizontaux et intégrés qui impliquent différents départements afin de garantir une meilleure rationalisation des dépenses publiques et un meilleur impact de ces programmes sur la vie des citoyens. 

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