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Le nombre de sages-femmes qualifiées au Maroc est toujours insuffisant

La célébration de la journée internationale des sages-femmes est l’occasion de rappeler l’importance de cette noble profession, et les défis qui restent à relever.

Le nombre de sages-femmes qualifiées au Maroc  est toujours insuffisant
Chaque année 340.000 femmes décèdent dans le monde suite à des complications liées à la grossesse et à l’accouchement et 3 millions de bébés ne survivent pas au-delà du premier mois de vie. Des décès qui pouvaient être évités s’il y avait un nombre suffisant de sages-femmes qualifiées

À l’occasion de la journée internationale de la sage-femme, célébrée le 5 mai de chaque année, l’Association marocaine des sages-femmes (AMSF) a organisé, vendredi dernier à Rabat, une rencontre sur le thème «Sages-femmes, ouvrons la voie avec la qualité des soins». 
Organisée en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) au Maroc, cette manifestation vise à promouvoir l’accès universel des femmes et des jeunes filles à des services de santé reproductive de qualité, en rappelant le rôle de la sage-femme en tant qu’acteur incontournable dans la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) en éliminant la mortalité maternelle et infantile évitable et en améliorant la qualité des services de santé reproductive. «Cette journée de célébration est un moment de reconnaissance de ces multiples fonctions qu’assume la sage-femme et de son rôle de sauveuse de vie de la mère et de l’enfant. C’est aussi pour nous un moment de plaidoyer auprès des décideurs et d’engagement aux côtés des associations de sages-femmes et à leur tête l’Association marocaine des sages-femmes pour œuvrer ensemble dans le sens de l’amélioration de la formation, la réglementation et le statut de sage-femme au Maroc», a déclaré Abdel-Ilah Yaakoubd, représentant assistant du Fonds des Nations unies pour la population au Maroc (UNFPA), lors de cette rencontre qui a réuni plus de 300 personnes œuvrant dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive. Le représentant de l’UNFPA a également rappelé les résultats des dernières statistiques diffusés à l’échelle mondiale qui ne manquent pas de faire état de la persistance de nombreux défis. Ainsi, si le taux de mortalité maternelle au niveau mondial a été réduit presque de moitié entre 1990 et 2015 passant de 380 à 210 décès pour 100.000 naissances vivantes, il n’en demeure pas moins qu’aujourd’hui on estime encore que chaque année 340.000 femmes décèdent dans le monde suite à des complications liées à la grossesse et à l’accouchement et qu’annuellement pas moins de 3 millions de bébés ne survivent pas au-delà du premier mois de vie.  «Ce qu’il faut savoir et ce qui est important à retenir c’est que ces pertes de vie considérables sont pour la plupart évitables s’il y avait un nombre suffisant de sages-femmes qualifiées. 
On estime en effet que les 2/3 de décès maternels et infantiles à travers le monde peuvent être évités s’il y a suffisamment de sages-femmes qualifiées et bénéficiant des ressources nécessaires. Le rôle de ces sages-femmes ne se limite pas seulement à l’assistance qu’elles sont censées apporter au moment de l’accouchement, mais va au-delà pour englober d’autres tâches et fonctions de nature à protéger la vie des femmes, préserver celle des enfants et promouvoir un mode de vie sain. Les sages-femmes interviennent ainsi dans la planification familiale à travers leurs actions visant à promouvoir l’espacement des naissances et à limiter les grossesses non désirées et les avortements à risque. 

Les sages-femmes ont aussi un grand rôle à jouer dans le suivi des grossesses, les soins pré et post-natals, la détection précoce des cancers du sein et de l’utérus, le dépistage et le traitement du VIH/SIDA et le conseil conjugal et familial, de manière générale si l’on peut dire», explique Abdel-Ilah Yaakoubd. Et d’ajouter : «Nous appelons à davantage d’investissement dans les sages-femmes et réaffirmons l’engagement de l’UNFPA à œuvrer aux côtés de l’Association marocaine des sages-femmes pour valoriser davantage cette noble fonction à travers tous les moyens et voies nécessaires».
De leur côté, les représentants de l’Association marocaine des sages-femmes ont réitéré à cette occasion leur engagement de soutenir les sages-femmes dans leur recherche de renforcement de la réglementation de la profession, de les aider à faire le plaidoyer pour qu’elles puissent pratiquer l’ensemble de leurs compétences dans la légalité et la sécurité aussi bien pour elles-mêmes que pour la population cible et dans le cadre des orientations stratégiques du ministère de la Santé en matière de la santé reproductive.


Vers la création de de l’Ordre des sages-femmes au Maroc 

Le Fonds des nations unies pour la population UNFPA Maroc, en partenariat avec les associations des sages-femmes au Maroc ont lancé, en avril dernier, un appel à consultation pour l’élaboration des textes d’application de la loi 44.13 relative à l’exercice de la profession de sage-femme. Cette loi qui a été publié au Bulletin officiel du 7 juillet 2016 définit les prérogatives, les lieux de pratique et les conditions d’exercice des sages-femmes. À travers cette consultation, il est aussi question d’élaborer un projet de création de l’Ordre des sages-femmes au Maroc. La préparation de ces deux projets s’impose si on tient compte des évaluations précédentes des stratégies menées par le ministère de la Santé en matière de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale qui ont montré que les deux principales circonstances de décès sont liées à la qualité des soins 
et l’iniquité dans l’accès aux services. 

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