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«On espère avoir de plus en plus de Gazelles marocaines»

Depuis 1990, le Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc va de succès en succès et attire de plus en plus de femmes du monde entier, attirées par la splendeur du désert marocain et le défi de s'orienter au milieu des dunes et des vastes espaces ensablés. Derrière cette aventure hors du commun, une femme : Dominique Serra, DG de Maienga et fondatrice du Rallye Aïcha des Gazelles.

«On espère avoir de plus en plus de Gazelles marocaines»

Le Matin : La 28e édition du Rallye touche à sa fin. Comment évaluez-vous cette édition 2018 ?
Dominique Serra :
C'est une très bonne édition. On a eu des participantes très disciplinées, très calmes et très investies. Elles étaient attentives à tout ce qu'on leur a donné comme indications. Elles ont été très studieuses, parce que la navigation ce n'est pas facile ! Mais elles s'en sont bien sorties.

Quelles sont les conditions exigées pour devenir une Gazelle ?
Pour être une Gazelle, il faut être bien déterminée, avoir envie de vivre une aventure différente entre filles, être courageuse et accepter de tout apprendre.

Que remporte l'équipage gagnant ?
En fait, il n'y a rien à gagner, mais juste un bijou qui représente une plaque de dessablage et puis des cadeaux tout simples. Elles obtiendront des trophées aussi, mais il n'y a pas d'argent à gagner ou un prix de grande valeur, sauf la fierté de soi.

Le Rallye Aïcha des Gazelles, c'est 28 ans de succès. Quel est votre secret ?
Je crois que le secret du Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc c'est de savoir rester authentique depuis toujours. Un univers accessible et familial où l'état d'esprit qui règne c'est le partage et le respect.

Vous entretenez une relation assez amicale avec les Gazelles. Est-ce que cela est important pour vous ?
C'est une question d'humanité, pas juste une organisatrice qui va ramasser de l'argent. L'esprit d'aventure, c'est aussi l'esprit d'entraide. C'est aussi un chemin initiatique vers la liberté et l'expression de soi. C'est une expérience qui leur servira dans leur vie future. En fait, je suis comme une maman qui apprend à marcher à ses enfants. Et quand elles réussissent, qu'elles sont fières et elles relèvent la tête, c'est ça mon petit bonheur à moi. Et c'est toutes ces femmes, leurs histoires, leur réussite, leurs échecs... qui font le Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc.

Vous accordez aussi une grande importance à la sécurité des participantes ?
On a une grosse structure et on est 262 organisateurs. On a mis en place une logistique en termes de sécurité et d’entourage. On ne lésine pas sur les moyens. La sécurité, c'est l'une des premières contraintes, la première obligation d'un organisateur d'événement. On y est particulièrement attaché. C'est aussi l'une des raisons du succès du Rallye. Par ailleurs, tout cet encadrement met en exergue tout ce que nous avons apporté.

Un événement d'une telle envergure combien nécessite-t-il de temps de préparation ?
On prépare déjà l'édition 2019. En effet, c'est un an de travail en amont. C'est la commercialisation du Rallye, recevoir les participantes et leur expliquer l'expérience qu'elles vont vivre, les aider à trouver les partenaires… Par ailleurs, il y a aussi l'étape de reconnaissance du terrain, les autorisations, les sponsors. C'est beaucoup de travail, mais c'est un grand bonheur.

Que prévoyez-vous pour l'année 2019 ?
Pour l'année 2019, je prévois «d'être toujours en amour avec le Maroc». Je prévois également autant de nationalités parmi les Gazelles, mais aussi l'élargissement de la catégorie E-gazelles (les véhicules électriques) et on prépare aussi la 30e édition dans deux ans.

Un dernier mot ?
Au Maroc, on a besoin de plus en plus de Gazelles marocaines. Que les femmes marocaines comprennent que ce n'est pas ouvert juste aux femmes qui en ont les moyens, mais qu'elles aussi ont le droit de rêver et d'imaginer qu’elles peuvent vivre autre chose que leur vie quotidienne. 


Propos recueillis par Hafsa Sakhi

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