L’adhésion potentielle du Maroc à la Cédéao offre des opportunités en or pour doper les exportations du pays. C’est l’une des conclusions de l’étude réalisée par la Direction des études et des prévisions économiques (DEPF), en partenariat avec la Douane, sur «Les échanges commerciaux Maroc-Cédéao : opportunités par pays et par produit».
Le Royaume pourrait également renforcer son positionnement sur les engrais. En effet, ces derniers ont représenté 0,7% des importations de la Cédéao en 2016. Le pays tient la corde de premier fournisseur de la région avec une part de 32% devant la Russie (11,6%). Les tarifs douaniers appliqués sur ce produit, composé de 21 lignes tarifaires, se situent entre 0 et 5%, avec une moyenne de 1,2%. «Les droits d’importation ne constituent, ainsi, pas une barrière au commerce. La part du Maroc pourrait être, néanmoins, renforcée moyennant une meilleure adaptation à la demande de la Cédéao en engrais», développe le rapport.
Dans l’activité des équipements pour la distribution de l’électricité, le Maroc est présent sur le marché de la Cédéao avec une part de 6,2%. Les principaux fournisseurs de ce produit sont la Chine avec 40% du marché, suivie de loin de l’Inde (7%). La part du Maroc pourrait être améliorée, notamment dans un contexte de spécialisation accrue et de suppression de droits de douane prévue à l’issue d’une éventuelle adhésion à la Cédéao. En effet, les tarifs douaniers appliqués sur ces produits composés de 15 lignes tarifaires se situent entre 5 et 20% avec une moyenne de 12,3%.Agroalimentaire : le Maroc peut mieux faire
Les légumes, frais, réfrigérés, conservés ou séchés représentent un potentiel inestimable à l’export pour le Maroc. Le pays dispose d’une forte spécialisation sur le segment de l’agroalimentaire. Sa part sur le marché de la Cédéao pour ces produits demeure encore faible (3,6%). La zone importe, notamment, pommes de terre, oignons, carottes, navets, tomates et betteraves. Elle s'approvisionne principalement des Pays-Bas (55% des importations de la région) et de la Chine (13%). Selon les analystes de la DEPF, la suppression des droits de douane, prévue en cas d’adhésion du Maroc à la Cédéao, contribuerait à l’amélioration de la présence marocaine sur ce marché. Les tarifs douaniers appliqués actuellement se situent entre 5 et 35% avec une moyenne de 17,2%. Ces produits sont composés de 79 lignes tarifaires. Un taux supérieur à 20% est appliqué à 50% de ces lignes. De même, la suppression des tarifs douaniers appliqués sur les préparations et conserves de légumes (entre 10 et 35%) serait de nature à améliorer l’accès de ces produits sur marché de la Cédéao, sachant que le Maroc en détient une faible part (0,3%). Les premiers fournisseurs de la région sont la Chine (64%) et le Royaume-Uni (8%). Le Maroc gagnerait, également, à valoriser sa production agricole à travers notamment la stratégie de développement de l’industrie agroalimentaire, tout en s’adaptant à la demande des pays de la Cédéao. Le marché des fromages est dynamique, avec un taux de croissance annuel moyen de 2% des importations de la zone. La France est le premier fournisseur de la région avec une part de 46%, suivie du Maroc (18%), qui pourrait se renforcer dans un contexte de levée des barrières tarifaires fixées actuellement à 20%, et d’amélioration de l’offre exportable dans le cadre du Plan Maroc vert.Les poissons frais, vivants ou morts, réfrigérés ou congelés représentent 1,1% des importations totales de la Cédéao. Le Maroc détient seulement 4% de ce marché. Les principaux fournisseurs de la région en poissons sont les Pays-Bas et la Mauritanie avec des parts respectives de 19 et 14%. Les taux des droits de douane appliqués sur les produits en provenance du Maroc varient entre 5 et 20%, avec une moyenne de 12,8%. Ce produit étant composé de 138 lignes tarifaires. Le Maroc est fortement présent sur le marché de la Cédéao de préparations ou conserves de poisson. C’est le second fournisseur de la région avec une part de 38%, juste derrière la Chine (39%). La suppression des tarifs douaniers, fixés actuellement en moyenne à 19,7%, contribuerait à l’amélioration de la part de marché du Maroc, compte tenu de sa forte spécialisation (94%) et de la dynamique des importations de la région.
L’analyse de la DEPF et de la Douane s’est également intéressée au marché de l’automobile qui recèle, d’ailleurs, des gisements d’opportunités pour le Maroc. Les importations automobiles de la Cédéao représentent 2% des achats totaux de la zone. Elles proviennent notamment des États-Unis (33%) et de Belgique (15%). Le Maroc ne pèse guère que 0,2%. Néanmoins, la levée des tarifs douaniers, établis actuellement à 10,2% en moyenne, permettrait de renforcer la part du Maroc sur ce marché.