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Des moments de grande émotion à l'ouverture de la 21e édition

À l'ouverture de la 21e édition du Festival Gnaoua musiques du monde, un spectacle haut en couleur, mené par les mâalems gnaouis, a déambulé dans les rues d’Essaouira pour annoncer le début des festivités.

Des moments de grande émotion à l'ouverture de la 21e édition

Les organisateurs de la 21e édition du Festival Gnaoua musiques du monde d’Essaouira ont offert des moments de grande émotion. «Depuis la naissance du festival, son caractère inédit lui confère une place de choix dans les événements culturels ayant confirmé au monde que l’Afrique est plus que jamais une terre de dialogue et de création», souligne Neila Tazi, productrice du Festival Gnaoua et musiques du monde. Comme chaque année, un spectacle haut en couleur, mené par les mâalems gnaouis, a déambulé dans les rues d’Essaouira pour annoncer le début des festivités. «Les artistes sont partis de Bab Doukala à la rencontre des Souiris et des festivaliers afin de célébrer ensemble le lancement de la 21e édition», précisent les organisateurs.

Pour donner le coup d’envoi de cette édition, le festival a présenté, jeudi à 20 h 30 à la scène Moulay El Hassan, un «concert de haute facture» avec les Snarky Puppy, groupe de jazz fusion instrumentale, et le plus international des mâalems : Hamid El Kasri. «Ce concert est le fruit d’une résidence de plus d’une semaine, où les musiciens découvrent et échangent pour présenter une création musicale inédite», apprend-on dans le communiqué de presse du festival. Le collectif Snarky Puppy, qui arrive pour la première fois en Afrique, regroupe des musiciens talentueux basés à Brooklyn et issus de différentes cultures. Menés par le bassiste Michael League et en présence du pianiste, membre du groupe et habitué du festival, Bill Laurence, les Snarky Puppy comptent apporter des sonorités pleines de fraîcheur et d’énergie. La résidence artistique du mâalem Hamid El Kasri et les Snarky Puppy était magique. La rigueur et l’expérience du mâalem ont apporté une belle dimension à cette rencontre musicale avec un groupe qui aime le partage.

Habitués aux featurings avec des artistes de tous les genres, les Snarky Puppy sont riches d’un répertoire coloré qui fait voyager le jazz grâce au background des musiciens du collectif, venus de différents horizons. Le concert d’ouverture a été suivi du spectacle : la relève de Casablanca avec les mâalems Ismael Rahil, Brahim Hamam et Khalid Sansi. Le rendez-vous est donné à 21 h 30 sur la scène Moulay El Hassan. «Cette année, la 21e édition fait le pari de miser sur cette relève de mâalems. En provenance notamment d’Essaouira, Marrakech et Casablanca, de jeunes mâalems reprennent le flambeau de leurs aînés pour perpétuer cet art majeur dans notre pays dont la notoriété et l’influence ont depuis longtemps dépassé nos frontières», affirme Neila Tazi. La scène Moulay El Hassan a été enflammée à 23 h par le groupe Hoba Hoba Spirit.

À Dar Loubane, ce sont les mâalems Haddada et Ahmed Baqbou qui ont animé des concerts intimistes exceptionnels à partir de 23 h. Pour sa part, la Zaouia Issaoua a programmé des moments de création inédits avec le mâalem gadiri Hassan (23 h) et le mâalem Omar Hayat  (0 h 15). Dans le décor de la Zaouia Sidna Bilal, un concert Hommage «Alwan Souira» a été donné à 22 h. Sept couleurs et sept mâalems, telle est la thématique de ce nouvel hommage aux mâalems défunts de la confrérie d’Essaouira : maâlem Si Mohamed Daradar, mâalem Saïd Boukri, mâalem Abdellah Akharaz, mâalem Abdelaziz Soudani, maâlem Seddik Laarache,  mâalem Mokhtar Gania et mâalem Allal Soudani. Outre la programmation artistique, le festival poursuit son partenariat avec le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH). «Nous organisons comme chaque année depuis 7 ans, le Forum des droits de l’Homme dont le thème sera “L’impératif d’égalité”. Un sujet qui nous tient particulièrement à cœur, à plusieurs titres», explique Neila Tazi. Le Forum des droits de l’Homme se déroulera durant les matinées du 22 et 23 juin. Depuis 2012, ce forum est un espace de débat et d’échanges entre des intervenants nationaux et internationaux sur des problématiques actuelles de nos sociétés. 


Questions à Driss El Yazami, président du CNDH

«Le Forum de cette année porte le titre de “L’impératif d’égalité”»​

Le Matin : Le forum du Festival Gnaoua et musiques du monde d’Essaouira en est cette année à sa septième édition, quel bilan en faites-vous ? 
Driss El Yazami
: Avec les responsables du festival, Neila Tazi, son équipe et André Azoulay, nous avons établi, je crois, une belle tradition. Deux matinées d’échanges entre intervenants nationaux et internationaux, chercheurs et acteurs sociaux sur des problématiques importantes. Des discussions sereines, pluralistes et informées. Une sorte de conférence citoyenne ouverte sur le monde et notamment sur l’Afrique. Ce forum original est, je pense, le résultat de la rencontre entre la longue histoire plurielle d’Essaouira, l’ambition du festival de métisser une tradition musicale millénaire avec les musiques du monde et le dynamisme de notre pays en matière de droits 
de l’Homme.  

Quelle sera la particularité de l’édition 2018 du Forum ?
Le Forum de cette année porte le titre de «l’impératif d’égalité», car dans notre pays comme dans toutes les sociétés semblables, la question de l’égalité hommes-femmes est stratégique et suscite toujours des débats passionnés. Rappelez-vous les débats lors de l’élaboration de la Moudawana ou, plus récemment, nos débats sur l’avortement, l’héritage, la censure de films… La Constitution de 2011 a tracé un horizon ambitieux, en inscrivant le principe de non-discrimination dans le préambule et en faisant de l’égalité et de la parité des objectifs à caractère constitutionnel. Qu’en est-il aujourd’hui ? Quid des inégalités et des discriminations à l’égard des femmes ? De la violence qui ne semble pas reculer ? Quelles sont les dynamiques sociales à l’œuvre et quelles sont les voies de la réforme ? Autant de questions qui seront débattues dans cette édition. 

 

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