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«Notre part du capital de la SA sera comprise entre 30 et 40%, le reste sera ouvert à des partenaires qui sont déjà sponsors du club»

Pour la première fois depuis la saison 2002-2003, le Hassania d’Agadir mène le bal en tête du classement de la Botola Maroc Telecom D1 à l’issue de la phase aller. La «consécration d’un travail collégial de longue haleine», selon le président du club Habib Sidinou qui a retracé pour «Le Matin» l’ensemble des actions engagées lors des trois dernières saisons pour hisser le club à sa position actuelle. De la création d’un nouveau centre de formation aux partenariats et la création de la société anonyme en passant par le travail accompli par l’Argentin Miguel Gamondi, retour sur les ingrédients du succès du HUSA pendant la première partie du Championnat.

Le Matin : En 2014-2015, le Hassania a vécu une saison chaotique en tous points (suspension de Sektioui, montants versés sans votre consentement, la grogne du public…). En 2017, le club démarre en trombe et les supporters commencent à regagner les gradins. Quel a été le changement qui a mené à ce déclic ?
Habib Sidinou :
Nous sommes passés par une période assez délicate. L'équipe a éprouvé des problèmes d'ordre financier et sur le plan sportif aussi, c'était une grosse équation à résoudre sur plusieurs années. Aujourd'hui, j'estime que nous avons définitivement dépassé ce passage à vide. Nous avons une équipe compétitive avec un coach professionnel, ce qui nous a permis d'être en tête du championnat. Malgré les nombreuses rencontres reportées, je pense que nous avons trouvé le bon rythme. Après le départ de Abdelhadi Sektioui, qui a préféré mettre un terme à notre collaboration, nous avons recruté Miguel Gamondi, qui était notre directeur technique et qui connaît parfaitement les joueurs de l'équipe, mais aussi les espoirs, les juniors, les cadets et les autres catégories du HUSA. Je crois que le travail fourni ces trois dernières saisons a finalement payé.

Donc finalement, est-ce que vous regrettez le fait d’avoir gardé Abdelhadi Sektioui pendant les deux dernières saisons ou pensez-vous plutôt que c’était un passage obligé pour atteindre ce niveau ?
Je crois que sur le plan sportif, nous n'avons pas été très mauvais lors du passage de Sektioui. C'est vrai que, lors de la saison dernière, nous avons parfois eu peur de la relégation, mais nous avons sauvé l'équipe à 6 matchs de la fin. Dans le football, il est question de cycle, et nous estimons que celui-là est révolu. Dans le rang des joueurs aussi, il y a eu des départs et nous avons reconstitué une équipe avec des joueurs formés ici et d'autres recrutés et qui se sont rapidement intégrés. C'est un groupe homogène qui peut tenir la route et qui compte des joueurs de qualité. Dans l'équipe espoirs aussi, nous avons repéré 5 ou 6 éléments qui, j'en suis sûr, se feront une place dans l'équipe première la saison prochaine.

Justement en parlant des espoirs, vos jeunes équipes signent une saison aussi aboutie que leurs aînés…
Tout à fait. Quand Miguel Gamondi est arrivé il y a trois ans, il a complètement modifié la structure de formation. Il a choisi lui-même les entraîneurs des différentes catégories, retenant essentiellement d'anciens joueurs du club. Le HUSA a conservé son style de jeu depuis la double consécration avec M’hamed Fakhir. Nous misons beaucoup sur le physique, le technique et la rapidité, un peu comme dans le football d’Amérique latine. Gamondi a pris ce modèle et l’a développé, en accentuant le travail sur le volet physique. Vous pouvez donc remarquer que le club joue beaucoup sur les couloirs et exploite la rapidité de ses éléments, mais arrive surtout à maintenir le même rythme jusqu’au terme de la rencontre. Toutes les catégories du club évoluent selon ces règles et le jeu des différentes équipes paraît clairement synchronisé.

La présence de plusieurs joueurs formés aux HUSA dans l’équipe première est la preuve qu’un travail de fond est accompli chez les jeunes catégories. Des détails sur le projet de centre de formation ?
Avec le nouveau wali de la région, Ahmed Hajji, que je remercie d’ailleurs énormément pour son implication et la rapidité de ses actions, nous avons parlé du projet du centre de formation. Les plans sont déjà fin prêts. Ce centre sera l’un des meilleurs du Maroc et d’Afrique. Nous étions confrontés à un problème de foncier lorsque nous avions formulé la demande pour obtenir un terrain de six hectares. Pour des raisons purement administratives, ce terrain n’était toujours pas inscrit au nom du HUSA. Cependant, après avoir exposé cette problématique au wali, ce dernier a donné ses instructions pour régler ce problème, et ce dès le lendemain. La surface devrait comprendre le nouveau siège du club, car celui de l’Inbiaâte est temporaire, une école de football et un centre de formation avec plusieurs terrains. Le véritable championnat que je souhaite gagner est ce centre de formation, où toutes les équipes du Hassania peuvent s’entraîner comme bon leur semble, sans contraintes ni concurrence.

Au niveau du bureau dirigeant et du comité directeur que vous présidez, comment se présentent les choses actuellement, 3 saisons après la fameuse affaire des montants versés sans votre accord ?
C’est un problème qui a été définitivement réglé. Ce n’était pas des malversations, mais des paiements effectués sans mon accord par le vice-président et le trésorier qui avaient le pouvoir de signer. Maintenant, ce pouvoir est réservé au président et au trésorier. Nous avons tourné la page et il n’y a aucun problème avec ces personnes.

Depuis votre arrivée au club, vous avez multiplié les partenariats avec les acteurs étrangers : Craiova en Roumanie (Oblemenko), le FC Séville, Aston Villa, Crystal Palace, la Fédération de Mauritanie… Au-delà de la visibilité, qu’est-ce que le club a réellement gagné de ces partenariats ?
Agadir jouit de conditions météorologiques exceptionnelles. Les conditions d’accueil sont aussi irréprochables. Le projet de la ville est d’en faire un pôle du tourisme sportif, afin de recevoir des clubs français, espagnols et britanniques qui pourront programmer leurs concentrations ici. Des clubs comme Newcastle et le Celtic Glasgow se sont manifestés dans ce sens. Nous aspirons à devenir une destination sportive de premier plan, et ce non seulement pour le football, mais aussi le tennis, le golf et d’autres disciplines dont l’infrastructure existe à Agadir.

La FRMF vient de fixer l’entame de la prochaine saison comme dernier délai pour la création d’une société anonyme. Où en êtes-vous sur ce plan ?
Nous avons commencé à travailler depuis plusieurs mois sur ce projet, sur le plan technique, comptable et financier. L’association doit détenir au moins 30% du capital, mais peut toutefois détenir l’ensemble du capital si elle en a les moyens. Dans notre cas, nous allons démarrer avec des associés. Notre part du capital devrait être comprise entre 30 et 40%, le reste sera ouvert à des partenaires qui sont déjà sponsors du club. À présent, nous avons confié le travail à des experts comptables pour faire un inventaire et définir la contribution de l’association dans le capital de la SA : en nature, à travers les contrats des joueurs, avec ses équipements ou des biens immobiliers. Après, on abordera des étapes plus avancées. Je crois que nous serons dans les dates. 

Même si le club signe des prestations jusque-là irréprochables, les supporters n’ont regagné les gradins que lors des deux dernières rencontres. Un mot pour vos fidèles ?
Avant, au stade Al Inbiaâte, les supporters faisaient le déplacement à pied. À présent, la situation est plus compliquée puisque le stade Adrar est un peu loin du centre-ville. Nous essayons de nous concerter avec plusieurs acteurs de la ville pour faciliter le transport des fans vers l’enceinte. Notre public aime le beau jeu, nos résultats sont excellents, j’espère vraiment qu’ils viendront nous pousser vers l’avant et nous motiver. 
Avec leur soutien, on pourra aller jusqu’au bout. Les clubs de Casablanca bénéficient de ce genre de soutien et réussissent des résultats en partie grâce à leurs fans. J’appelle donc nos supporters à faire l’effort de se présenter au stade et de renforcer la détermination des joueurs.

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