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Les participants plaident pour une nouvelle approche de la gestion migratoire basée sur le dialogue et la concertation

Les participants au séminaire international sur «Le rôle des Parlements et des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires d’Afrique face aux nouveaux défis de la migration» ont exhorté la communauté internationale à faire face aux racines et aux causes de la migration, à la lumière des engagements convenus à la COP 21 à Paris et à la COP 22 à Marrakech. Selon le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, la gestion des flux migratoires ne se fera pas par la construction des murs, ni par la fermeture des frontières, mais par le dialogue et la coopération. Pour sa part, Nizar Baraka, président du CESE, a indiqué que l'image stéréotypée des médias et de certains partis politiques en Europe alimente le rejet et conduit à des phénomènes discriminatoires et à la xénophobie, affirmant que les vagues d'immigration devraient s'intensifier sous l'effet du changement climatique et des catastrophes naturelles.

Les participants plaident pour une nouvelle approche de la gestion  migratoire basée sur le dialogue et la concertation

Le rôle des Conseils économiques et sociaux, des institutions similaires et des Parlements africains face aux nouveaux défis de la migration ont été au centre des débats hier au siège du Parlement marocain à Rabat. Organisant un séminaire international, les 30 et 31 octobre, autour de la question, la Chambre des représentants a accueilli plusieurs responsables gouvernementaux, des parlementaires, des représentants de Conseils économiques et sociaux africains et européens, ainsi que des organisations parlementaires régionales africaines. Prenant la parole lors des travaux d’ouverture de ce séminaire, co-organisé avec le Conseil économique, social et environnemental (CESE) et l'Union des Conseils économiques et sociaux d’Afrique (UCESA), le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, a rappelé que les années 2017 et 2018 peuvent être considérées comme deux années de migration par excellence au Maroc. Dans ce sens, le responsable a souligné que ces années «se sont distinguées par le choix de Sa Majesté le Roi Mohammed VI par l'Union africaine comme Leader dans le domaine des migrations en Afrique, preuve de la pertinence de la politique du Maroc et de la Vision Royale en matière de migration, d’asile et d’intégration».

Par ailleurs, M. El Malki a insisté sur le fait que la communauté internationale est appelée à mettre en place un plan d’urgence pour le développement de l'Afrique, de sorte à contribuer au lancement de dynamiques économiques et sociales intégrant la jeunesse africaine qui aspire à une vie meilleure. Il a ainsi exhorté la communauté internationale à faire face aux racines et aux causes de la migration, et ce à la lumière des engagements convenus à la COP 21 à Paris et à la COP 22 à Marrakech, notant que la gestion des flux migratoires ne se fera pas par la construction des murs, ni par la fermeture des frontières, mais par le dialogue et la coopération.
«Il incombe aux Parlements, aux organisations parlementaires multilatérales et aux Conseils économiques et sociaux, la responsabilité majeure de plaider en faveur de la paix, la stabilité, la sécurité et le règlement pacifique des différends, ainsi que pour une justice climatique pour tous, en particulier pour l’Afrique, qui paie le prix des déséquilibres climatiques» a-t-il expliqué. Il a aussi précisé que la migration est placée au cœur du débat politique, tant dans les pays d’origine que dans ceux d’accueil, ajoutant qu’il demeure regrettable de voir la migration devenir le point de croisement des multiples problèmes et défis auxquels font face les pays d’accueil, alors que ce phénomène a «été longtemps considéré comme une dynamique d’interaction, de fécondation et d’enrichissement humain et culturel».

De son côté, le président de l'Union des Conseils économiques et sociaux d'Afrique (UCESA), Boulkassoum Haidara, a fait savoir que Maroc reste un pays pionnier en matière de gestion positive et solidaire de la migration. «Le Maroc n’est nullement novice dans l’appréciation ni de l’ampleur, ni de la gravité de la tragédie engendrée par le phénomène migratoire, notamment pour les migrants subsahariens, comme en témoigne le discours de S.M. le Roi Mohammed VI lors du 30e Sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba», a-t-il souligné. Rappelant les actions menées par le Royaume en faveur de la mise en place d’une migration humanisée ainsi que les différentes campagnes de régularisation ayant bénéficié à plus de 50.000 immigrés illégaux, M. Haidara a mis en avant l'intérêt porté par S.M. le Roi à la recherche de nouvelles solutions idoines à la résolution des crises migratoires comme fait planétaire préoccupant pour lequel le continent africain paye un lourd tribut. Pour sa part, le président du Conseil économique, social et environnemental, Nizar Baraka, a indiqué que les vagues de migration internationale ont connu une augmentation significative ces dernières années et ont subi des transformations profondes en termes de nature et d’ampleur, ajoutant que la migration sur le continent africain est connue pour sa dynamique particulière (le total des migrants s'établit à plus de 24 millions en 2017, soit 14% des migrants dans le monde). M. Baraka a noté que l'image stéréotypée des médias et de certains partis politiques en Europe alimente le rejet et conduit à des phénomènes discriminatoires et à la xénophobie, affirmant que les vagues d'immigration devraient s'intensifier sous l'effet du changement climatique et des catastrophes naturelles, de la diminution des réserves en eau et de la dégradation des terres agricoles, combinés à l'insécurité alimentaire.

En l’absence de mesures concrètes pour faire face au changement climatique et accélérer le développement, l’Afrique subsaharienne pourrait enregistrer jusqu’à 86 millions de migrants internes en raison du changement climatique d'ici 2050, a-t-il fait savoir, notant l’impératif de promouvoir une action conjointe, bilatérale et multilatérale sur la question.
Pour rappel, cette rencontre, placée sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, se présente comme une contribution au débat international actuel sur la migration et une plateforme de discussion pour les institutions de démocratie représentative et participative. Elle est organisée dans la perspective de la tenue à Marrakech, en décembre prochain, du Forum global pour la migration et le développement, sous l’égide des Nations unies et de la Conférence intergouvernementale chargée d’adopter le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. 

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