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Les pays d’Afrique vulnérables à un nouveau choc

En 2017, la hausse des prix des matières premières a freiné la pression sur les taux de change en Afrique. Toutefois, les déséquilibres hérités entre 2014 et 2016 maintiennent la pression sur certaines devises en 2018 avec des conséquences directes sur les opérations des entreprises. Au Maroc, la situation reste stable selon une nouvelle étude de Coface.

Les pays d’Afrique vulnérables  à un nouveau choc
Alors qu’en 2014 le niveau médian de couverture des importations dans les pays d’Afrique était de 3,9 mois, il se situe à 3,2 mois en 2017.

Pour Coface, le risque de change reste toujours d’actualité sur le continent africain. Si le mouvement de dépréciation s’atténue, les déséquilibres hérités de la période 2014-2016 entretiennent la pression sur certaines devises avec des conséquences directes sur les opérations des entreprises. Dans une nouvelle étude, intitulée «Afrique : L’érosion des réserves accroît la vulnérabilité à un nouveau choc», l’assureur crédit explique que sous le choc de la baisse des cours des matières premières, la plupart des devises africaines ont perdu plus de 20% de leur valeur entre 2013 et 2016. Cette dépréciation a impacté directement les entreprises qui devaient faire face à une accélération de la hausse des prix des produits importés, une augmentation de la dette libellée en devise et des coûts plus élevés pour les transactions internationales. «Outre les mouvements des devises, les pressions sur les changes ont aussi eu pour conséquence des crises de liquidités, la mise en place de contrôles de capitaux ou de licences d’importation qui ont perturbé les opérations des entreprises.», soulignent les experts de Coface. Selon eux, en 2017, la hausse des prix des matières premières a freiné la pression sur les taux de change. Le mouvement de dépréciation s’est ainsi atténué, en particulier en Afrique australe grâce notamment au régime de change flottant et à l’amélioration des balances commerciales.

L’évolution de l’indice de pression des changes EMPI montre également qu’entre 2016 et 2017 les tensions ont diminué dans les pays disposant d’un régime de change moins flexible, par exemple, dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Au Nigéria, première économie du continent, la baisse notable de l’EMPI en 2017 s’explique, selon Coface, par le rebond des cours du pétrole et par l’ouverture d’une fenêtre d’accès aux changes dédiée aux investisseurs et exportateurs en avril 2017 qui a contribué à la remontée progressive des réserves. «En Afrique du Nord, la situation diverge : si l’Algérie et la Tunisie restent sous pression, on observe une amélioration en Libye, soutenue par un rétablissement de la production de pétrole en 2017, et en Égypte, dont l’EMPI – qui culminait à près de 91% fin 2016 – est revenu en territoire négatif en 2017 suite à la stabilisation de la livre et une hausse de 80% des réserves.», est-il indiqué. Au Maroc, Coface estime que la situation reste stable, soit un risque convenable. Les tensions demeurent, en revanche, importantes en Angola, en Éthiopie, dans la CEMAC (Communauté économique et monétaire d’Afrique Centrale) et dans les pays victimes de l’épidémie d’Ebola. Concernant 2018, les économistes de Coface tablent sur une accalmie. «Avec un prix moyen du baril de Brent prévu à 65 dollars par Coface pour 2018 – contre près de 55 dollars en 2017 –, la hausse des cours du brut ne devrait néanmoins pas constituer un choc pour les termes de l’échange des importateurs nets d’or noir qui, dans la plupart des cas, ont réduit leurs volumes d’importations au cours des dernières années», soulignent-ils. Toutefois, les récents changements ayant affecté les économies de la région ont laissé des traces qui les rendent vulnérables à un nouveau choc. Alors qu’en 2014 le niveau médian de couverture des importations dans les pays d’Afrique était de 3,9 mois, il se situe à 3,2 mois en 2017. 

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