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Jeudi 28 Mars 2024
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«Je pense que la victoire ne sera pas facile»

C’est demain le verdict pour l’élection du nouveau duo qui dirigera la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) pour les trois prochaines années. Hakim Marrakchi, qui est en compétition, avec sa colistière Assia Benhida, face au binôme Salaheddine Mezouar-Fayçal Mekouar, nous livre ses dernières déclarations sur cette bataille. Il fait aussi le point sur les derniers enrichissements apportés à son programme et s'exprime sur ses chances de remporter la compétition.

«Je pense que la victoire ne sera pas facile»
Hakim Marrakchi et sa colistière Assia Benhida sont sûrs de gagner si leurs pairs se mobilisent comme il se doit. Ph. Saouri

Le Matin-Éco : Vous avez procédé à une sorte de recentrage de votre programme électoral, en réaction aux feedbacks des rencontres que vous avez eues avec des opérateurs lors de votre campagne. En quoi consiste-t-il au juste ? 
Hakim Marrakchi :
Nous avons, en fait, enrichi notre programme, suite aux rencontres que nous avons eues avec les différentes fédérations et avec les régions. Nous avons des idées que nous avons affinées notamment, par exemple, par rapport au coût du travail et à la lutte contre l’informel. Ainsi, une de nos propositions qui est de réduire le coût du travail s’est transformée comme mesure rapide qu’est une baisse des charges sur les bas salaires. En fait, contrairement à ce que les gens pensent, le coût du travail ce n’est pas le salaire. De ce fait, au lieu de la baisse des salaires, nous voulons baisser les taxes sur les salaires. Ce qui, au contraire, permettra de mieux rémunérer nos employés.
Le deuxième type de mesure est lié à la gouvernance de la CGEM. Ainsi, au lieu de travailler fédération par fédération et avoir la CGEM qui n’intervienne qu’épisodiquement à travers éventuellement un conseil des métiers, nous avons pensé à affiner ces éléments en organisant les rencontres par grappes de métiers, puisqu’il y a beaucoup de similitudes et d’interactions entre des métiers différents. Exemples : entre le textile et la logistique&transport ; entre l’agriculture, l’agro-industrie, la cosmétique, les minoteries, les importateurs des céréales, la pêche, la Fédération des métiers de la transformation de produits de la pêche. Il y a donc des grappes, car il y a des éléments communs entre ces métiers, des synergies à trouver et la CGEM jouerait un rôle plus efficace à développer ces similitudes. Le troisième exemple est l’utilisation de la demande publique comme un levier pour l’industrialisation du pays et non pas simplement pour sa seule régionalisation. Oui à l’industrialisation du pays, mais dans les régions.

Finalement, c’est quoi le plus de votre programme par rapport à celui des concurrents, ce qui l’en distingue ?
Le programme des concurrents est apparu très tardivement. De ce fait, je n’ai pas pu en prendre note dans les détails. Toutefois, j’ai vu que ses grandes lignes sont les mêmes que les nôtres en réalité. J’ai vu que notre concurrent propose de créer une fédération de l’industrie, alors que nous, nous proposons plutôt de travailler par grappes. Je pense que ce sera plus efficace, car le problème n’est pas la fédération de l’industrie, mais toutes les relations entre l’industrie et les autres secteurs. C’est une différence fondamentale entre les deux programmes.
Nous sommes également plus clairs dans la définition du choc de compétitivité, puisque nous proposons de baisser directement les charges sur les bas salaires, car ce sont ces salaires-là qui sont les plus précaires. Donc, créer de l’emploi, c’est d’abord inciter les gens qui travaillent dans l’informel à rentrer dans l’économie formelle. Baisser les charges sur les bas salaires aiderait dans ce sens. Et la vérité, je ne peux pas franchement critiquer le programme de mon concurrent pour la simple raison qu’il est sorti très tardivement.

 Vous avez évoqué une ressemblance entre les deux programmes. Voulez-vous dire que votre concurrent s’est inspiré de votre programme ?
Je ne sais pas s’il s’est inspiré de mon programme. En tout cas, je pense que le fait qu’il a longtemps tardé avant de sortir un programme qui, dans ses grandes lignes, ressemble au nôtre (je ne sais pas du tout dans le détail ce qu’il en est), prouve tout simplement que notre démarche initiale était bonne et que s’il avait les mêmes convictions que nous au départ, on aurait pu effectivement installer un autre type de débat et parler de choses plus concrètes et sur notre façon de déclinaison du programme par rapport à la sienne. 
Par contre, le fait de tarder dans la publication de ce programme fait qu’il y a plus évoqué des postures, pour la bonne raison qu’il savait peut-être dès le départ qu’il allait faire quelque chose d’assez ressemblant probablement.
Est-ce qu’on peut dire que la politique s’est immiscée dans cette campagne ?
De par la nature de notre adversaire qui est un homme politique et qui, à ce jour, appartient toujours aux instances dirigeantes d’un parti politique, cet élément de fait montre que la politique s’est introduite dans notre débat. C’est une chose qu’on ne peut occulter, sachant que même s'il n'en a pas fait référence, certains partis ont voulu peut-être à un certain moment s’introduire. Et donc le moment où nous avons dénoncé la chose, c’était précisément pour ne pas être récupéré politiquement par les adversaires politiques de notre concurrent.

Alors quelles sont vos chances mardi ?
Au départ, je pensais que nous aurions une victoire facile. Je pense que la victoire ne sera pas facile. Mais, c’est uniquement une question de mobilisation. Si nos pairs se mobilisent, nous ne pouvons pas perdre. Si nos pairs ne se mobilisent pas assez, il est possible effectivement qu’on ne gagne pas. 


Propos recueillis par Lahcen Oudoud

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