Menu
Search
Jeudi 28 Mars 2024
S'abonner
close
Accueil next Économie

Les pilotes de Royal Air Maroc rebrandissent la carte des salaires

Les pilotes de Royal Air Maroc rebrandissent la carte des salaires
RAM s’est engagée dans un développement soutenu, visant une véritable croissance organique à travers notamment le doublement de sa flotte qui devrait atteindre 120 appareils à horizon 2020.

La tension monte d’un cran entre Royal Air Maroc et ses pilotes, représentés par l’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL). Motif : des revendications jugées «farfelues et illogiques», selon nos sources. En effet, les pilotes de ligne auraient formulé une demande officielle à la direction du transporteur aérien, pour une revalorisation salariale devant être opérée incessamment. Les commandants déjà «bien lotis», estiment nos sources, avec 150.000 DH nets mensuels, revendiquent une hausse de 30.000 DH par mois et les pilotes 15.000 DH. Ces derniers touchent actuellement 105.000 DH nets.
«Après avoir terminé sa formation, un pilote âgé en principe de 22 ans entame sa carrière chez RAM avec un salaire de 55.000 dirhams nets par mois. Il atteint 180.000 dirhams nets mensuels en fin de carrière. Ces salaires sont beaucoup plus élevés que ceux de certaines compagnies internationales qui réalisent des milliards de dollars de bénéfices annuellement. Si on prend le cas d’Air France-KLM, malgré un niveau de vie plus élevé en France, ses pilotes touchent en moyenne moins que ceux de RAM», nous expliquent nos sources.

Pour faire pression sur la compagnie nationale, l’AMPL a écarté (pour le moment) l'option de la grève. Son arme : des certificats de maladie de dernière minute, pour des vols connectés, prenant en otage des voyageurs en escale et impliquant des surcoûts pour Royal Air Maroc. Ce que nous n'avons pu confirmer ni infirmer auprès de l'association des pilotes. Une méthode «irresponsable», d'après nos sources, et dont l’objectif «est de faire pression sur RAM tout en paralysant le trafic et en impactant sérieusement les finances de la compagnie». Une situation, dont Royal Air Maroc aurait pu se passer, elle qui vient de sortir la tête de l'eau, grâce au contrat-programme signé avec l’État, permettant sa restructuration financière. Mieux, le transporteur national s’est engagé dans un développement plus soutenu, visant une véritable croissance organique à travers notamment le doublement de sa flotte qui devrait atteindre 120 appareils à horizon 2020. Une stratégie ambitieuse qui renforcera la position d’une compagnie de premier plan au niveau continentale et contribuera à faire du hub de Casablanca une plateforme tournante entre l’Afrique et le reste du monde grâce notamment aux prochaines livraisons de Dreamliner. «Un tel chantage de la part des pilotes entravera sérieusement le plan de développement de RAM et fragilisera ses ressources. Ce n’est pas la première fois que des mouvements contestataires font irruption au sein de la compagnie, entachant la bonne conduite de ses plans de développement. Ces deux dernières années, plusieurs mouvements notamment de grève ont pu être observés que ce soit par les pilotes de ligne ou le personnel navigant commercial (PNC), demandant dans la plupart des cas des hausses de salaires, ceci alors que leurs rémunérations sont dans la majorité intéressantes», regrettent nos sources. À l’heure où nous mettions sous presse, l’AMPL n’avait pas encore répondu à notre demande d'informations. Joint par nos soins, son président, Amine Mkinsi, s'est contenté de dire que des discussions étaient en cours entre la profession et la direction de RAM, sans nous en révéler la teneur. 

Lisez nos e-Papers