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Quelle place pour les femmes dans le cinéma marocain ?

Comme chaque 8 mars, nous célébrerons la Journée Internationale des Droits des Femmes. Et parce que la réalité se répercute sur le cinéma et le 7e Art inspire la vie réelle, on ne peut pas laisser passer cette occasion sans mettre en lumière l’image de la femme dans les créations cinématographiques nationales.

Quelle place pour les femmes dans le cinéma marocain ?

Il ne s’agit plus de parité hommes-femmes dans les rôles, mais de l’impact des clichés désavantageux pour la gent féminine. Victimisation, ignorance, débauche, résignation… tant de malheurs lui sont attribués. Plusieurs chercheurs, sociologues et psychologues pointent du doigt la redondance des stéréotypes féminins sur les petits et grands écrans. La dernière édition du Festival du cinéma de la femme à Salé était l’une des occasions pour aborder ce sujet. Selon l’universitaire et sociologue Aïcha Belarbi, le corps de la femme, qu’il soit voilé ou dénudé, ne se réduit pas à une simple chose. Le mariage, l’accouchement, le célibat… plusieurs scènes et choix de la vie quotidienne sont présentés dans notre cinéma comme des supplices. Il faut aussi noter que les films clichés ne sont pas forcément signés par des hommes.

Néanmoins, il y a des opus qui ont su traiter avec objectivité, réalisme et profondeur les questions de la femme. On cite à titre d’exemple «Femmes et femmes», «Jawhara, fille de prison» et «Femmes en miroirs» de Saâd Chraïbi. «Youm ou Lila» de Nawfal Berraoui attire l’attention sur les souffrances de la femme rurale désemparée une fois confrontée à la complexité de la ville, mais attachée à sa dignité en dépit des difficultés. Le film «Les yeux secs» de Narjiss Nejjar a marqué le cinéma militant marocain en abordant à la fois l’identité berbère et la condition des femmes sans perspective économique. On retrouve également les figures rebelles de la réalisatrice dans «L’amante du Rif». On n’oublie surtout pas les films féministes de Leïla Kilani. La crise de l’image de la femme dans le cinéma marocain est également celle de l’écriture scénaristique. Lorsqu’on écrit un personnage féminin, on doit surtout penser à un personnage conventionnel et dynamique qui participe au changement des mentalités. 


Propositions de films

La Journée internationale de la femme est l’occasion de dresser une brève liste de films marocains qui ont traité différemment quelques problématiques féminines.
• «Petits bonheurs» de Mohamed Chrif Tribak nous plonge dans le Maroc des années 1950, précisément à Tétouan. Le long métrage raconte l’histoire d’une belle amitié tissée entre Noufissa (Anissa Lanaya) et Fetouma (Farah El Fassi), deux jeunes femmes qui sortent à peine de l’adolescence. En filigrane, il nous fait découvrir les restrictions et les dépendances dont souffraient les femmes marocaines en cette période.
• «Chaïbia, la paysanne des arts» de Youssef Britel propose un message d'espoir à toutes les femmes, à travers l'histoire de Chaïbia, qui a su vaincre tous les obstacles qui se sont dressés devant elle pour arriver à la gloire.
• «Les oubliés de l’histoire» de Hassan Benjelloun raconte la vie de filles qui se retrouvent projetées dans une cruelle réalité à laquelle elles ne s’attendaient pas en étant plongées dans la mafia de la prostitution.

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