Menu
Search
Samedi 04 Mai 2024
S'abonner
close
Accueil next Monde

Le plan de crise à l'épreuve des députés

L'Exécutif défend mercredi son plan de sortie de crise devant l'Assemblée nationale, au lendemain d'annonces visant à apaiser les «gilets jaunes» et à réduire le risque d'un nouveau week-end de violences.

Le plan de crise à l'épreuve des députés
Après avoir fait une concession au «gilets jaunes», le Premier ministre Edouard Philippe doit défendre son plan de crise devant les députés. Ph : DR

Le Premier ministre Edouard Philippe doit faire à 15h00 une déclaration «sur la fiscalité écologique et ses conséquences sur le pouvoir d'achat» devant les députés. Elle sera suivie de 3h30 au total d'interventions d'orateurs des groupes politiques, la moitié du temps étant dévolu aux oppositions.

La procédure est prévue par la Constitution, mais elle est assez rare, et n'a jamais été mise en oeuvre sur un sujet brûlant d'actualité.

Pour le gouvernement -qui répètera l'opération jeudi au Sénat, cette fois sans vote-, il s'agit d'enfoncer le clou après l'annonce d'un moratoire de six mois sur la hausse de la taxe carbone, d'un gel des tarifs du gaz et de l'électricité cet hiver, et du renoncement à durcir le contrôle technique automobile avant l'été.

Ces mesures, parmi les plus demandées par les «gilets jaunes», et que presque toute la classe politique -à l'exception des écologistes- préconisait, constituent un recul pour l'Exécutif, qui insistait jusqu'à ces derniers jours sur sa détermination à «garder le cap» fiscal de la transition écologique.

Emmanuel Macron et son Premier ministre ont fini par considérer qu'elles s'imposaient après trois semaines de blocages dans toute la France, ponctuées par deux samedis émaillés par des scènes d'émeutes, en particulier à Paris.

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a invité «les gilets jaunes raisonnables» à ne pas se rassembler à Paris samedi, et a promis d'accroître la mobilisation des forces de l'ordre en France. Les Républicains demandent le retour de l'état d'urgence, «seule mesure» qui permettrait selon eux de prévenir le retour des violences.

Le gouvernement craint aussi une extension de la colère à d'autres secteurs. Mardi, de nouveaux incidents ont éclaté devant des lycées de la région parisienne, et Marseille reste particulièrement touchée.

La suspension de taxes annoncée mardi rebat les cartes budgétaires pour 2019, alimentant les doutes sur la capacité de la France à maintenir son déficit sous la limite européenne des 3% du PIB.

De Washington, le président américain Donald Trump a ironisé mardi sur les concessions faites par son homologue français Emmanuel Macron aux «gilets jaunes» sur les taxes sur les carburants, estimant qu'elles démontraient que l'accord de Paris sur le climat était voué à l'échec.

Lisez nos e-Papers