Le plan qui va transformer le visage du Souss-Massa

Souss-Massa est promis à de belles perspectives de développement industriel. La région a connu, le 24 janvier dernier, le lancement par le Souverain de la déclinaison régionale du Plan d’accélération industrielle. Un projet qui traduit l’adoption d’une approche régionalisée dans le développement industriel du pays. Concrètement, il prévoit l’émergence dans la région d’un pôle économique compétitif au moyen de leviers spécifiques et adaptés avec l’ambition de créer 24.000 nouveaux emplois à terme, en partenariat avec les fédérations professionnelles. La démarche industrielle conçue pour Souss-Massa entend conforter les secteurs industriels existants tout en développant de manière proactive et agissante de nouveaux créneaux. Et ce en respect total des normes environnementales et de la vocation touristique de la région. Dans la production agro-industrielle, Souss-Massa sera érigé en plateforme de transformation de produits agricoles destinés au marché national et à l’export, notamment en Afrique. Un partenariat renforcé entre les ministères de l’Agriculture et de l’Industrie a été mis en place au profit des opérateurs, à travers un programme conjoint d'accompagnement impliquant le Fonds de développement industriel et le Fonds de développement agricole, ainsi que la mise à disposition d'une agropole. Le décollage industriel de la région viendra aussi de la construction navale. Près de 5 milliards de dirhams d’investissement sont programmés à l'échelle nationale et la composante Chantier Naval Souss-Massa y est déjà intégrée.
Le secteur de la chimie connaîtra, pour sa part, un accompagnement spécifique, favorisant le développement des filières de la chimie organique et de la chimie verte. Par ailleurs, le projet industriel de Souss-Massa prévoit l’installation de nouveaux écosystèmes, notamment dans des secteurs émergents : la sous-traitance automobile, l’offshoring, le cuir, les matériaux de construction et la plasturgie.
Pour appuyer cette ambition régionale et en plus de l'accompagnement du secteur bancaire, cinq leviers complémentaires sont programmés. D’abord, l’aménagement d’une zone franche industrielle intégrée dans une zone urbaine. Elle donnera accès à un foncier industriel aux standards internationaux et à des prix compétitifs. Cette zone franche permettra de renforcer l’attractivité de la région et d’y drainer des activités exportatrices et créatrices d’emplois. Pour mémoire, le décret portant création de cette plateforme a été adopté le 22 novembre dernier en Conseil de gouvernement. De même, les études techniques de la zone franche ont été achevées et les travaux d’aménagement de la première tranche doivent démarrer incessamment, avait affirmé, le 14 novembre à Agadir, le ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy.
La future zone franche couvrira une superficie de 300 hectares, dont 50 pour la première tranche. Elle sera aménagée dans la commune de Drarga et regroupera 11 secteurs : agroalimentaire, chimie-parachimie, automobile, aéronautique, énergies renouvelables, textile-cuir, matériaux de construction, plasturgie, industrie navale, IMME (industries métallurgiques, mécanique et électromécanique) et les services afférents à ces activités. 
Autre levier prévu : l’implication de l’OFPPT pour la formation des ressources humaines afin d'accompagner les industriels dans la formation et la qualification de leurs salariés. À cela s’ajoute la réalisation d’un Technopark et d’une Cité de l’innovation. Le Technopark sera destiné aux PME et aux start-up du secteur des TIC et mettra à leur disposition des locaux prêts à l’emploi avec des services d’accompagnement. La Cité de l’innovation, quant à elle, permettra de doter la région d’une infrastructure d’accueil technologique, facilitant l’accompagnement des jeunes porteurs de projets innovants. Précisons que 500 millions de dirhams seront affectés à travers les Fonds de développement industriel et agricole aux projets industriels de Souss-Massa.
Le secteur privé de la région consacrera, pour sa part, 500 millions de dirhams pour investir dans ces projets industriels. Grâce à l'implication de toutes les parties prenantes, les projets industriels qui seront développés pourront être réalisés par les opérateurs avec un apport limité à 20% du montant global. La même proportion sera apportée par des investisseurs privés de la région, et 20% supplémentaires proviendront de subventions des Fonds de développement industriel et agricoles. Le reliquat sera financé à des conditions avantageuses par le secteur bancaire.