L'Accord sur le climat de Paris en 2015 «n'est pas suffisant», a estimé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à la clôture à New York du Forum politique de haut niveau 2018 sur le développement durable. Ce retard semble à ce point important que le chef des Nations unies a évoqué un prochain Sommet mondial sur le climat en septembre 2019. Qu'il s'agisse de garantir l'accès à l'eau potable, à l'énergie propre ou d'éradiquer la faim et les inégalités, la réalisation des 17 Objectifs du développement durable tels que définis par les Nations unies fin 2015 passe par la lutte contre les impacts du réchauffement climatique.
En dépit des efforts consentis pour la limitation du réchauffement planétaire entre 1,5 et 2 °C, les deux dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées. Avec les conséquences que l'on sait sur la disponibilité des ressources hydriques dans de nombreuses régions du monde.
«Pour la première fois en une décennie, le nombre de personnes sous-alimentées a augmenté, principalement en raison des conflits, de la sécheresse et des catastrophes liées au changement climatique», a encore dit le patron de l'ONU.
«Au total, 844 millions de personnes n'ont toujours pas d'accès à l'eau près de chez elles et 2,3 milliards vivent sans facilités sanitaires», a conclu, en marge du Forum de New York, l'ONG l'ONG WaterAid qui s'est appuyée pour ses prédictions sur des données de l'ONU.
Antonio Guterres a aussi souligné la nécessité d'un effort financier accru pour aider notamment les «pays vulnérables» à progresser vers les Objectifs 2030. Pourtant, la réalisation de ces Objectifs générerait 12 milliards de dollars de valeur marchande et créerait jusqu'à 380 millions d'emplois d'ici 2030 atteste la Commission des entreprises et du développement durable. Cette Commission est une initiative lancée en 2016 pour convaincre les entreprises de s'aligner sur les objectifs mondiaux.
Cependant, même les investissements accordés au secteur de l'eau ne semblent pas à la hauteur des défis. «La majorité des plans climatiques nationaux élaborés dans le cadre de l'Accord de Paris sur les changements climatiques donne la priorité aux actions sur l'eau. Cependant, les besoins de financement devraient tripler à 255 milliards d'euros par an», avait indiqué l'Alliance mondiale de l'eau réunie en novembre 2017 à Bonn.