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Le préscolaire pour une éducation réussie

Finie l’anarchie dans l’éducation des enfants de quatre à cinq ans. En tout cas, c’est l'ambition du Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) qui plaide pour un préscolaire généralisé, obligatoire, gratuit et surtout uniforme.

Le préscolaire pour une éducation réussie
L’enseignement préscolaire accueille près de 658.789 enfants. La catégorie d’âge de quatre à cinq ans révolus compte 588.040 enfants, sur un total national de 1.342.385 enfants.

L’enseignement préscolaire est-il important dans l’éducation des enfants ? Il semble que la question ne se pose plus. Les études et expériences vécues dans le monde prouvent que cet enseignement dédié aux enfants âgés de moins de six ans est essentiel pour leur croissance cognitive et leur apprentissage.
Or, au Maroc il est encore compliqué d’inscrire ses enfants dans le préscolaire, notamment dans les établissements publics. En effet, les parents sont obligés de s’orienter vers les établissements privés. Encore faut-il trouver chaussure à son pied. «Je préfère inscrire mes enfants à l’école à partir de trois ans et demi ou quatre ans, tout en assurant leur éveil à la maison. S’agissant du choix de l’école, je ne me fie jamais au discours marketing et commercial des directeurs. Mes principaux critères sont l’hygiène, le grand espace et le respect mutuel entre cadre pédagogique, enfant et parents. Bien sûr que le niveau des éducateurs est très important. Je suis aussi contre les tests compliqués pour un enfant de trois ou quatre ans», se plaint Nadia, maman de deux enfants de 3 et 6 ans. Et d’ajouter : «En faisant le tour de plusieurs écoles, j’ai compris que ce n’est pas parce qu’une école est chère ou difficile d’accès qu’elle est meilleure. J’étais souvent choquée par des responsables pédagogiques qui vous parlent de frais avant leur pédagogie ou qui vous font payer une demi-journée d’intégration (test) à 200 DH. Certes, le préscolaire est la base, mais à mon avis on ne doit pas se laisser perdre dans l’engrenage du marketing scolaire pour autant».  
Face à ce genre de désagréments, un grand nombre de parents hésitent à inscrire leurs enfants, faute de moyens, et préfèrent attendre l’âge légal de scolarité (six ans). Alors que d'autres choisissent les écoles coraniques ou des structures qui proposent de «garder» les enfants en bas âge, à des prix attractifs.
Tout cela fait que les établissements, accueillant les enfants de moins de six ans, travaillent sans aucune uniformité et surtout ne garantissent pas une égalité des chances d’accès à l’enseignement préscolaire. En effet, selon le Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS), l’enseignement préscolaire accueille près de 658.789 enfants. «La catégorie d’âge de quatre à cinq ans révolus compte 588.040 enfants, sur un total national de 1.342.385 enfants, soit 43,8% seulement qui fréquentent ces établissements», précise le Conseil. Ce dernier note également une inégalité des chances d’accéder à la scolarité et de poursuivre les études, la pénurie des établissements capables d’accueillir les enfants durant la petite enfance, l’absence d’encadrement et de réglementation, le manque de contrôle, la faiblesse de la formation des ressources humaines, un financement non structuré… 
Partant de ces constats, le CSEFRS a émis un Avis dédié au préscolaire, dans lequel généralisation, obligation, gratuité et qualité sont les mots d’ordre. Cet Avis présenté, mercredi à Rabat, comprend 39 recommandations dont les principales sont une dénomination unique, la mise en place de l’obligation de cet enseignement, la révision globale de l’ordonnancement juridique, le rattachement du préscolaire à l’enseignement primaire, l’adoption d’une vision éducative rénovée et intégrée, la mise en place d’une échelle standard de qualité, une tutelle unique et un cadre institutionnel basé sur la bonne gouvernance et enfin l’octroi des ressources financières suffisantes.
«Suite aux discussions qui ont suivi la présentation de l’Avis, on déduit que la communauté éducative est largement préoccupée par la question de la discrimination éducative. En effet, les situations des élèves ne sont pas les mêmes. En somme, les enfants qui 
devront bénéficier d’enseignement supérieur ne font pas partie d’une catégorie uniforme socio-économique uniforme et c’est la raison pour laquelle la Vision stratégique a imaginé au moins trois leviers de discrimination positive. Le but est de faire en sorte que les enfants défavorisés soient mieux lotis. L’État et les collectivités locales doivent ainsi faire un ciblage précis pour que l’État puisse adopter une justice sociale plus pertinente», précise Nadia Bernoussi, présidente de la Commission permanente de l'accessibilité et de l'éducation pour tous. 
S’agissant de la gouvernance, Bernoussi souligne que l’État, à lui seul, ne peut pas réussir la marche de l’éducation. «La collaboration des collectivités locales, du secteur privé, des ONG et des associations des parents d’élèves est essentielle pour réussir cette Vision 
stratégique», insiste-t-elle.

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