Le Grand Prix 2018 décerné au Président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré

Les travaux du Forum Medays organisé par l’Institut Amadeus, qui ont démarré mercredi, ont été marqués, lors de la séance matinale du vendredi, par la présence du Président de la République du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré. En effet, lors de cette onzième édition, les organisateurs ont planifié une cérémonie spéciale au cours de laquelle le président fondateur d’Amadeus a remis le grand Prix MeDays 2018 au Président burkinabé.
Lors d’un point de presse, tenu à l’issue de cette cérémonie, le Président de la République du Burkina Faso est revenu sur le discours de S.M. le Roi prononcé à l’occasion du 43e anniversaire de la Marche verte. En termes clairs, il a salué la main tendue par le Souverain en direction de l’Algérie pour ouvrir un dialogue direct et franc afin de dépasser les différends conjoncturels et objectifs qui entravent le développement des relations entre les deux pays.
«J’apprécie toute la considération et l’estime qui existent entre le peuple marocain et le peuple burkinabé et surtout l’engagement de S.M. le Roi Mohammed VI de faire en sorte que l’Afrique reste unie et forte. C’est dans ce sens que nous avons apprécié positivement le dernier discours de S.M. qui œuvre pour que nous puissions éliminer entre les pays africains les faux procès et les discussions qui nous retardent afin de travailler à apaiser les relations entre les pays frères et de rechercher les vraies solutions aux problèmes de l’Afrique, l’unité, le développement économique partagé et l’amélioration des conditions de vie de nos populations», a déclaré le Président de la République du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Et d’ajouter : «C’est dans ce sens que nous avons apprécié fortement la main tendue à nos frères de la République populaire d’Algérie pour que, ensemble, les frontières qui sont fermées depuis fort longtemps, nous puissions les rouvrir et que nous puissions travailler la cause commune de l’Afrique, main dans la main», a-t-il insisté. Il a précisé que c’est un aspect qu'il tenait à évoquer.
Par ailleurs, il faut le souligner, la réaction par rapport au contenu du Discours Royal s’est imposée par la force des choses lors des travaux des MeDays. En effet, les discussions des responsables africains ont tourné autour de ce sujet. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères, des Communautés et de la Défense du Cap-Vert, Luis Filipe Lopes Tavares, a souligné que c’est un pas dans la bonne direction. Il a salué la mise sur pied d’un mécanisme pour essayer de régler le problème avec l’Algérie. «Je crois que c’est un pas dans la bonne direction, fait avec beaucoup de cœur. J’ai senti dans la voix de S.M. le Roi beaucoup d’humilité, de sincérité et d’honnêteté. Je crois que la main tendue vers l’Algérie doit être saisie par le côté algérien et faire en sorte que cette commission puisse avoir lieu, soit constituée et puisse travailler afin de surmonter tous les problèmes qui existent», a-t-il appelé.
Un autre responsable africain, invité des MeDays, l’ancien ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye, a également salué la proposition de S.M. le Roi de mettre en place un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation entre l’Algérie et le Maroc. «Je pense que c’est important que S.M. le Roi ait souligné que toutes les questions seront sur la table et que les discussions vont se dérouler sans préconditions. Cela montre une volonté politique très ferme pour normaliser les relations entre le Maroc et l’Algérie et aller ensemble pour faire face aux grands défis de la région et aux grands défis du monde», a-t-il déclaré. Il estime aussi que les deux pays voisins pourront, ensemble, apporter beaucoup de choses à l’Afrique, étant donné que ce sont deux pays qui jouent un rôle très important dans le continent et sont des pays moteurs dans l’Union du Maghreb arabe et pouvant contribuer au développement économique et social du continent africain, à la paix et la sécurité.
Un autre Sénégalais, le conseiller spécial et économiste en chef du Premier ministre du Sénégal, Moubarack Lô, a considéré qu’il n’y a pas de raison pour que l’Algérie ne réponde pas favorablement à la main tendue par le Maroc. «Car le Maroc et l’Algérie sont deux pays frères et voisins. Je ne peux imaginer un seul instant que l’Algérie ne réponde pas favorablement. Il reste les modalités de mise en œuvre des négociations. Les meilleures négociations, ce sont celles qui sont directes où chaque partie vient avec ses arguments pour trouver une solution qui arrange tout le monde. Cela sera bénéfique pour les deux pays parce que chacun paie en termes de potentiel de croissance. Si les deux pays étaient intégrés, ce serait des points de croissance en plus à gagner et cela contribuerait au développement de l’Afrique. C’est le moment d’enterrer la hache de guerre», insiste-t-il.