Menu
Search
Vendredi 29 Mars 2024
S'abonner
close
Vendredi 29 Mars 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

«Le prix de location de l’immobilier logistique prêt à l’emploi a baissé de près de 35% durant ces dernières années»

«Le prix de location de l’immobilier logistique prêt à l’emploi a baissé de près de 35% durant ces dernières années»

Le Matin-Eco : Quel état des lieux en faites-vous aujourd’hui du secteur logistique ?
Mohamed Youssfi : Pour encadrer la dynamique de développement du secteur de la logistique, il est nécessaire de mettre en place un cadre réglementaire et normatif de telle sorte à encourager les best-practices et pénaliser la logistique non compétitive. Dans ce cadre, l’AMDL a initié, en concertation avec les professionnels du secteur, le recensement des besoins et attentes en matière d’encadrement juridique et réglementaire dans ce domaine. En termes de normalisation, les efforts déployés par l’AMDL en collaboration avec les parties prenantes des secteurs public et privé ont permis la création en 2015 de la commission nationale de normalisation du secteur logistique. Cette commission s’attèle à identifier et prioriser les besoins de tous les acteurs du secteur logistique en termes de normes, de référentiels et de guides de bonnes pratiques. La commission a démarré ses travaux avec l’adoption de plus d’une vingtaine de nouvelles normes marocaines en logistique et dispose aujourd’hui d’un plan triennal 2018-2020 de normalisation.

Où en est le chantier relatif à l’immobilier logistique ?
L’offre en immobilier logistique a connu ces dernières années une évolution notable grâce des investissements réalisés par des acteurs publics et privés. Aujourd’hui, il s’avère nécessaire d’encadrer cette dynamique d’investissement de telle sorte à offrir sur le marché logistique national un immobilier logistique de qualité répondant aux standards internationaux. À cet effet, l’AMDL envisage de lancer des prestations pour la définition d’un cadre de référence technique et règlementaire relatif au développement de l'immobilier logistique. Ce chantier devrait permettre d’arrêter des règles techniques et des dispositifs réglementaires régissant l’aménagement, le développement, la gestion et l’exploitation des zones et des différentes composantes immobilières logistiques au Maroc.

Quels sont les principaux chantiers sur lesquels vous avez décidé de vous engager en tant que nouveau DG de l’Agence ?
Étant fraichement nommé à la tête l’AMDL, l’idée est de capitaliser sur les acquis déjà réalisés pour le secteur logistique et de rester à l’écoute et soutenir les initiatives de la communauté des acteurs logistiques marocains. À ce titre, j’ai pu constater dans les quelques jours durant lesquels j’ai entamé mes nouvelles missions au sein de cette agence, l’effort acharné qui a été entrepris pour la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique. Un ensemble de chantiers ont été ainsi amorcés traduisant l’engagement de l’AMDL à faire du secteur logistique un secteur d’avenir porteur de croissance et de valeur ajoutée. Aujourd’hui, nous nous inscrivons dans le même esprit et nous allons essayer d’apporter des réponses adéquates à des enjeux importants qui constituent des facteurs clés pour libérer pleinement le potentiel logistique du Maroc tout au long des chaines de valeur. Ces enjeux touchent notamment les deux domaines d’actions clés déterminant la performance logistique du pays à savoir la généralisation de bonnes pratiques logistiques au niveau des territoires et des entreprises et le développement volontariste et harmonieux d’un immobilier logistique adapté aux besoins actuels et futurs de l’économie.

De quelle manière, selon vous, la logistique influence-t-elle la compétitivité et la croissance des entreprises et du pays ?
La logistique est un ingrédient essentiel pour l’atteinte des niveaux de compétitivité souhaités par les entreprises qu’elles soient petites, moyennes ou grandes. Une logistique inefficiente a un impact sur leur performance financière et leur rentabilité. Un gain financier certain se cache dans chaque maillon de la chaine logistique si elle est convenablement améliorée. D’abord par l’utilisation efficiente des actifs de stockage et de transport, on réduit les surcouts cachés issus des capacités non exploitées pleinement. Ensuite, un stock non optimisé et donc excessif mobilise les ressources financières de l’entreprise ; autrement dit, c’est de l’argent qui dort dans les entrepôts sans générer de recettes. Enfin, une logistique performante permet des niveaux de service élevés au client et une quasi-élimination des ruptures de produits ce qui impacte significativement le chiffre d’affaires de l’entreprise.

Comment le Maroc pourrait-il devenir plus compétitif, côté logistique, par rapport aux autres pays du pourtour méditerranéen ?
Il faut savoir que la multiplication des opérateurs sur le marché, la diversification de l’offre de prestations de services logistiques et le développement d’une offre d’immobilier de qualité a eu un impact direct sur les coûts logistiques au Maroc. En effet, le prix de location de l’immobilier logistique prêt à l’emploi a nettement baissé de près de 35% durant ces dernières années et le coût d’entreposage a également baissé. Malgré cette baisse en termes de coûts logistiques, les efforts doivent se poursuivre pour développer la compétitivité logistique du Royaume sur plan régional et international afin de le positionner comme hub logistique dans la région.

Quels sont les futurs hubs et corridors logistiques du pays ?
Le Maroc a accordé une grande attention au développement de ses infrastructures de transport ces dernières années avec d’importants investissements qui ont porté sur les autoroutes, les chemins de fer, les aéroports et les ports. Ces investissements ont permis une amélioration notable de la connectivité du pays et un meilleur ancrage du Maroc dans l’économie mondiale. Cette intégration du Maroc dans les réseaux de transports mondiaux se poursuit à travers d’autres projets à l’image du port de Nador West Med et la deuxième phase du port de Tanger Med qui renforce davantage la compétitivité du marché marocain. Ce développement qu’ont connu les infrastructures qualifie le Maroc pour se positionner comme hub logistique vis-à-vis de l’Afrique. En effet, le Maroc pourrait se placer comme hub logistique de transit de marchandises, à travers le renforcement des hubs existants à Casablanca et Tanger Med mais également à travers le développement de hubs spécialisés. Ce positionnement permettrait de capter des flux de transbordement supplémentaires et d’apporter une valeur ajoutée logistique.

 

Lisez nos e-Papers