Les sociétés de leasing se montrent déterminées à se positionner sur le juteux marché du développement durable. Elles ont, en effet, dans le viseur deux programmes gouvernementaux relatifs à la protection de l’environnement. Il s’agit du renouvellement du parc des véhicules de transport routier de personnes et de marchandises, ainsi que la promotion des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.
Et pour cause. Le secteur, dont les financements totalisent près de 50 milliards de DH, voit dans ce créneau un marché prometteur qui lui servira de nouveau relai de croissance. En fait, le budget alloué à ce dispositif, qui s’articule autour de deux composantes (une subvention pour l’achat d’un véhicule neuf et une prime à la casse), est de 150 millions de DH par an, soit 450 millions de DH sur la période 2018-2020 que couvre le programme actuel. Ce qui représente autour de 500.000 véhicules, selon Mostafa Melsa. Le délégué général de l’APSF relève que les sociétés de leasing financent, bon an mal an, quelque 6.000 véhicules par an. Pour accompagner ces deux programmes, les leaseurs ont proposé au ministère du Transport de nouvelles solutions. Il s’agit notamment, nous explique Mostafa Melsa, de jouer le rôle d’intermédiaire et, de ce fait, procéder au contrôle et assumer le risque. Concrètement, nous précise-t-il, la profession propose au ministère de lui confier totalement ou partiellement l’étude des dossiers concernant le programme de renouvellement du parc des véhicules de transport routier ; la décision d’accepter ou refuser ces dossiers devant toujours revenir au ministère. De même, la profession propose au même département de lui confier la prime prévue par le programme au lieu de la donner au concessionnaire. Cette prime vient en déduction du financement, explique le délégué général de l’APSF, notant que même si cette prime n’est pas donnée immédiatement, les sociétés de leasing peuvent attendre trois, voire quatre mois. Grâce à cette proposition, la profession promet de raccourcir la procédure, en la réduisant à quelques jours seulement au lieu de quelques mois à un an qu’elle peut prendre actuellement, indique-t-il.
Par ailleurs, cette journée a donné lieu à la présentation des résultats préliminaires d’une étude de perception du leasing par les opérateurs qui est toujours en cours. Réalisée par le cabinet LMS-CSA sur un échantillon de 500 entreprises, cette étude fait ressortir que le leasing est la deuxième solution de financement la plus connue par le marché, derrière le crédit bancaire, présentant notamment l’avantage de la rapidité de financement, contrebalancé par l’inconvénient du coût, selon les sondés.Le leasing présente une offre claire, mais mal connue, selon l’étude. Ce financement est jugé en progression pour la majorité des PME. En revanche, pour la majorité des grandes entreprises et professionnels, il évolue lentement, voire stagne. Près de la moitié des sondés disent y avoir déjà recouru et près d’un cinquième le considère comme leur mode privilégié de financement. 80% en sont satisfaits, dont 30% très satisfaits. Les freins au recours au leasing sont notamment le manque d’information, les arbitrages et le coût. Côté perspectives, près des 2/3 des sondés envisagent d’y faire appel au cours des cinq prochaines années.