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Le projet d'observatoire africain de la sécurité routière voit le jour en Allemagne

L'idée du Maroc a fait son chemin. Hier à Leipzig en Allemagne, la Banque mondiale et la Fédération internationale de l’automobile ont signé un mémorandum d’entente pour la création d’un observatoire africain de la sécurité routière que le Royaume se propose d'abriter. La signature est intervenue lors du Forum international des transports pour lequel le pays vient de déposer une demande pour le présider.

Le projet d'observatoire africain de la sécurité routière voit le jour en Allemagne
De gauche à droite : Young Tae Kim (FIT), Jean Todt (FIA), Mohamed Najib Boulif, ministre délégué du Transport, et Jose Louis Irigoyen (Banque mondiale).

L'Afrique se dotera prochainement d’un observatoire de la sécurité routière. Ce nouvel outil a pour principale mission d’aider les pays du continent à combattre les accidents mortels de la circulation. «Et c’est une idée marocaine qui a séduit la Banque mondiale et la Fédération internationale de l’automobile», a déclaré au «Matin-Éco», Mohamed Najib Boulif, ministre délégué auprès du ministre de l'Équipement, du transport et de la logistique, chargé du Transport. Boulif représentait le Maroc, hier à Leipzig en Allemagne, lors de la cérémonie de signature du mémorandum d’entente en vue de la création de cet observatoire que le Royaume propose d’ailleurs d’héberger. La cérémonie de signature a été organisée lors de l’édition 2018 du Sommet annuel du Forum international des transports (FIT). Ce rassemblement international des professionnels et décideurs du transport de 4 jours, dont 3 sont ouverts au public, a démarré le 22 mai. Un évènement auquel une délégation marocaine participe chaque année.

Le document de l’accord a été paraphé par Young Tae Kim , secrétaire général du FIT, Jose Louis Irigoyen, directeur en chef du transport à la Banque mondiale, et Jean Todt, président de la Fédération internationale automobile (FIA) et envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour la sécurité routière. 
En octobre prochain, une réunion se tiendra à Marrakech afin de définir les modalités de fonctionnement de cet observatoire.
Si la création d'un tel observatoire a été décidée, c’est pour permettre aux pays d’Afrique d’améliorer leurs stratégies de sécurité routière. Car sur un million de décès causés chaque année par les accidents de la circulation à travers le monde, le continent en concentre 20% à lui seul. Pourtant, l’Afrique ne compte que 2% des voitures dans le monde. Au Maroc, l’année dernière s’est soldée par 3.499 décès, selon les statistiques provisoires de la tutelle (www.lematin.ma), contre 3.593 en 2016. 
En plus de l’observatoire, le Royaume a initié un projet de Forum africain de la Sécurité routière.
Par ailleurs, le Maroc pourrait devenir un des pays hors OCDE à présider le FIT. Sa candidature a été déposée, il y a quelques jours seulement pour le mandat de 2020. Actuellement, le FIT est présidé par la Lettonie. 
L’édition en cours enregistre 1.300 participants de 74 pays, selon le secrétaire général du FIT. Décarbonisation des transports, politiques de sécurité routière intelligente, les drones dans le transport, les femmes dans les transports ou encore le financement des stratégies de transport sont les principaux axes de l’événement.


Questions à Mohamed Najib Boulif, ministre délégué du Transport

«Notre candidature pour la présidence du FIT a obtenu un premier feu vert»

Pourquoi un observatoire africain de la sécurité routière ?
D’abord, le Maroc à travers sa délégation est présent au salon qui se tient à Leipzig. Nous avons coutume d’y assister depuis quelques années déjà. Car nous sommes membres du FIT et donc attachés à ses objectifs. La Banque mondiale, la FIA et le FIT ont signé ce mémorandum pour la création de l’observatoire africain, en présence du Maroc comme témoin. La banque mondiale finance des observatoires régionaux dans le cadre des efforts fournis pour la réalisation des objectifs mondiaux de la sécurité routière. Nous n’avons pas d’observatoire régional en Afrique. L’idée est donc venue du Maroc lorsque nous avons organisé, en octobre 2017 la sixième Conférence de l’IRTAD (Institut gérant la base de données mondiale des statistiques sur les accidents de la route, ndlr). Je leur ai donc proposé cette idée d’observatoire dans le but de faire converger l’ensemble des données concernant la sécurité routière. C’est une idée qui a fait sa route.

Qu’en est-il du Forum africain de la sécurité routière ?
Dans cette même logique du lead marocain dans la sécurité routière, nous entendons organiser, en novembre prochain, le 1er Forum de la sécurité routière en Afrique. L’idée est d’en faire une plateforme annuelle, qui sera suivie par d’autres, d’échange autour de la sécurité. C’est d’abord une manière de dire que le Maroc est engagé. C’est également une façon de rappeler que les pays africains font malheureusement partie des derniers de la classe dans la mortalité routière. Mais c’est aussi un moyen pour réfléchir africain et de permettre à l’Afrique, à travers le Maroc, d’avancer sur la stratégie de la sécurité routière.

Le Maroc a déposé une demande pour présider le FIT...
Le Maroc est un acteur et interlocuteur privilégié de l’OCDE, de l’Europe et du reste du monde. C’est dans cet esprit que lorsque Young Tae Kim a déposé sa candidature l’année dernière, je lui ai signifié que le Maroc était très intéressé par la présidence du FIT. Ainsi, notre pays pourrait faire partie des pays hors OCDE à diriger, pour une année, le FIT dans les 3 prochaines années. L’idée a là aussi fait son chemin et nous avons obtenu un premier feu vert pour déposer une demande officielle. Ce que nous avons fait cette semaine. Nous comptons sur le support du secrétaire général et de certains pays amis.

 

 

 

 

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