Le projet de référentiel comptable et de traitement fiscal en cours de finalisation

Le Takaful, l’assurance conforme à la Charia, est en bonne voie. D’intenses échanges sont en cours entre l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) et les professionnels sur les projets de textes d’application de cette assurance. 
«La FMSAR est en cours de finalisation du projet de référentiel comptable et de traitement fiscal des opérations Takaful», déclare Taoufik Benjelloun Touimy directeur général délégué en charge des finances de Wafa Assurance, lors de la présentation des résultats semestriels de la compagnie, hier à Casablanca. De nouvelles perspectives donc pour les filiales Takaful des assureurs. En attendant, Wafa Assurance affiche un bon premier semestre 2018 malgré une plus grande sinistralité. 
À fin juin, son chiffre d’affaires marque une hausse de 4,7% à 4,519 milliards de DH. Cette croissance est portée par l'activité Vie qui en représente plus de la moitié avec 2,406 milliards de DH, en augmentation de 8,3% grâce à la bancassurance. Malgré cette évolution, la compagnie réalise un résultat net en baisse de 26,1% sur un an, à 416 millions de DH. 
En tout cas, l’épargne assure une grande partie du dynamisme de la branche Vie avec 1,9 milliard de dirhams, en progression de 155 millions. «De nouveaux produits sont en préparation dont un contrat épargne Symphonie libellé en unités de compte et destiné à l’offre banque privée du groupe», annonce Benjelloun Touimi. Cette progression des produits d’épargne est d'autant importante que les marchés financiers sont en berne. 
Le MASI perdait 4,12% sur le premier semestre et était à -8,17% hier. Il en est de même pour le marché obligataire ou les taux longs se sont inscrits en baisse de 7 à 9 points de base selon la maturité.  «C’est donc bien le dynamisme de la collecte qui amène ces bons résultats», insiste Benjelloun Touimi.  
La branche non-vie ne progresse que très légèrement (0,8% ou 18 millions de DH). L'automobile pèse 35 millions de DH de chiffre d’affaires, en hausse de 3,3% sur un an, contrairement aux autres segments de ce marché. Le groupe affirme tabler sur le développement des assurances Tous Risques Chantier et Responsabilité Civile Décennale, mais les discussions avec les promoteurs et les autres parties prenantes sont toujours en cours. 
Côté sinistralité, la filiale du groupe Attijariwafa bank en a encore fait les frais au 1er semestre après une année 2017 où le coût du risque avait augmenté pour tout le secteur. En effet, ce dernier a augmenté de 13,3% à 1,4 milliard de DH pour Wafa Assurance. 
Cela est principalement dû à 3 sinistres exceptionnels en incendie et risques techniques, ainsi qu’à la hausse des accidents automobiles.  Pourquoi la compagnie n'a-t-elle pas eu recours au partage des risques ? «Comme les capitaux sont importants pour les sinistres de pointe, les réassureurs imposent certaines conditions, puisqu’eux-mêmes sont soumis aux bailleurs de fonds internationaux. Nous ne sommes pas toujours en mesure d’instaurer une coassurance», explique au Matin Mohamed Ramsès Arroub, PDG de Wafa Assurance. 
Quid des filiales africaines ?
La stratégie africaine du groupe, avec des filiales au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et en Tunisie est confortée avec un chiffre d’affaires de 320 millions de dirhams et un résultat de 20 millions sur les 6 premiers mois de l’année.