Les projets pilotes dans les starting-blocks

Cap sur des zones industrielles plus compétitives et attractives pour l’investissement. L’Agence MCA-Morocco s’apprête à lancer les projets pilotes qui permettront de tester un nouveau modèle de développement et de revitalisation des zones industrielles au Maroc tiré par la demande du marché et privilégiant le partenariat public-privé (PPP), afin de garantir la viabilité économique et financière ainsi que la durabilité sociale et environnementale de ces ZI. À cet effet, MCA-Morocco, qui est chargée de mettre en œuvre le Compact II (deuxième programme de coopération conclu entre le Maroc et l’initiative américaine Millennium Challenge Corporation – MCC), vient de retenir la société CID (Conseil, Ingénierie et Développement) en tant que maîtrise d’œuvre des projets pilotes qui consistent en la revitalisation des zones industrielles de Bouznika et Had Soualem et leurs extensions ainsi que le développement d’une nouvelle zone industrielle à Sahel Lakhyayta. Ce marché, attribué suite à un appel d’offres, a été signé pour un montant pouvant atteindre près de 35 millions de DH HT. Ces zones pilotes feront l’objet d’une transaction PPP (qui sera conduite par un autre cabinet, conseiller en transactions). La zone industrielle de Had Soualem (à 30 km de Casablanca) comprend une partie opérationnelle sur 68,5 hectares avec une zone d’extension de 51 hectares appartenant actuellement à un groupement de quatre communes locales. Pour cette ZI, le projet porte, d’une part, sur la revitalisation de la zone industrielle afin d’améliorer les infrastructures existantes et des incitations à l’utilisation de parcelles actuellement non valorisées, et d’autre part, son extension de 51 hectares pour se raccorder à la petite zone industrielle d’Al Omrane de 10 hectares située au sud-est.

Pour la ZI de Bouznika, la zone opérationnelle existante est située sur 31 hectares avec une superficie d’extension d’environ 30 hectares appartenant à Al Omrane. Le développement du site vise la réhabilitation de la zone existante et son extension de la zone. Concernant le projet Sahel Lakhyayta, il se situe très près du site Had Soualem. «L’analyse de la demande initiale dans cette zone industrielle majeure implique qu’il y aura suffisamment de demandes sur le foncier pour que le développement des deux sites soit viable», estime l’Agence MCA Maroc. Le site est globalement constitué de 250 hectares de foncier brut pour dont 163 sont prévus pour l’utilisation industrielle et 87 pour la logistique. Uniquement une partie de cette zone industrielle, approximativement 50 hectares, serait prise en compte pour un investissement par le Compact. 

À travers ces projets pilotes, l’Agence a pour objectif d’instaurer au Maroc une approche de développement et de gestion des zones industrielles conforme aux meilleures pratiques internationales, en phase avec les exigences imposées par la demande et les besoins des entreprises 

Selon une étude réalisée par le gouvernement, la Banque africaine de développement (BAD) et MCC, plus de 40% des entreprises nationales considèrent l’accès au foncier comme étant un obstacle majeur. Malgré le développement de plus de 100 zones industrielles à travers le pays, depuis les années 1970, ces plateformes n’ont pas réussi à subvenir aux besoins des entreprises privées en termes de foncier industriel. Le taux de valorisation des zones existantes ne dépasse guère 50% en raison de la non-commercialisation des lots industriels ou de la non-réalisation de l’investissement y afférent. Le développement de ces zones industrielles a été plutôt guidé par les opportunités foncières publiques que par des études de marché et de la demande. De plus, les entreprises qui sont installées dans ces zones souffrent de la non-conformité des infrastructures de base.