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Les projets présentés à Abuja ne font pas l'unanimité

Le Maroc a pris part à Abuija au Nigeria à une réunion organisée par l'Unesco pour éviter la disparition du Lac Tchad qui a perdu 90% de sa superficie en 40 ans en raison des changements climatiques et de la surexploitation des ressources. Des experts ont exhumé Transaqua, un mégaprojet imaginé dans les années 1980 qui consiste à remplir l'oasis asséchée. Un autre projet de transfert d'eau provoque également des réticences.

Les projets présentés à Abuja  ne font pas l'unanimité

Le bassin du Lac Tchad, bordé par le Tchad, le Niger, le Nigeria et le Cameroun, représente 8% de la superficie du continent. Sa taille a été réduite de 25.000 km² dans les années 1960 à 2.500 km² aujourd’hui, en raison des effets conjugués des changements climatiques et de la surexploitation des eaux. Pour venir au secours du bassin, les Nations unies se sont engagées à financer des programmes de recherche et de conservation pour 6,5 millions de dollars. 
À Abuja, l'Unesco a réuni experts et diplomates dont certains ont exhumé «Transaqua», un projet controversé qui a vu le jour dans les années 1980 et qui consiste à remplir l'immense oasis asséchée qui a perdu 90% de sa superficie en 40 ans. Les quelque 40 millions de personnes vivant autour et sur le lac sont parmi les plus pauvres au monde, l'ONU estimant qu'un quart d'entre elles ont besoin d'aide alimentaire pour survivre. Le projet «Transaqua», imaginé dès 1982 par le cabinet d'ingénierie et de conseil italien Bonifica, implique d'immenses défis techniques et financiers, et n'a jamais vu le jour. 

Pour ses partisans, «Transaqua» est le seul moyen de faire face à l'actuelle crise humanitaire et environnementale. «Le transfert d'eau entre les différents bassins (hydrographiques) n'est pas une option mais une nécessité», a déclaré Sanusi Abdullahi, secrétaire exécutif de la Commission du bassin du Lac Tchad. À l'opposé, Modeste Mutinga, auteur du livre «La guerre de l'eau à la porte de la RDC», estime que le transfert des eaux congolaises vers le lac Tchad est «inacceptable». Cela reviendrait à «perturber le débit du fleuve Congo avec des conséquences sur les écosystèmes en RDC», a-t-il expliqué à l'AFP. «On ne doit pas chercher à résoudre un problème dans un coin et en créer ici en République démocratique de Congo (RDC)». 
Un autre projet, évalué à 10 milliards de dollars, consiste au transfert d'eau du fleuve Congo vers le Lac Tchad. C'est une étude signée par la société chinoise PowerChina. Ce projet soulève également quelques réticences. L’hydraulicien français Guillaume Favreau, cité par Radio France Internationale, indique qu'«il y a un manque de données sur ces conséquences écologiques. On navigue un peu à vue sur la question du changement climatique dans le bassin, donc on ne sait pas très bien, à l'heure actuelle, quelle sera la répercussion d'une éventuelle augmentation de la pluviométrie sur les apports des principaux affluents des lacs».

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