La protection de l’environnement sous la loupe des experts

«La qualité de l’environnement au niveau de Kénitra et de l’ensemble de la région du Gharb n’est pas aussi dégradée que l’on pourrait le croire». C’est le constat fait par les intervenants lors de la première rencontre scientifique régionale sur la protection de l’environnement. Études et recherches scientifiques à l’appui, certains chercheurs ont eu le souci d’informer de manière objective l’assistance sur une réalité environnementale qui ne devrait susciter, pour l’instant, aucune inquiétude.  
Dans son allocution introductive, Azzedine El Midaoui, président de l’Université Ibn Tofaïl, a mis en exergue les multiples actions menées par son institution dans le domaine de la protection de l’environnement.  «L’Université Ibn Tofaïl s’inscrit dans une politique visant la réalisation d’un projet global et novateur qui met l’accent sur trois grands axes dans le monde de l’énergétique, à savoir l’autoconsommation, l’électromobilité et l’efficacité énergétique», a-t-il souligné. Et d’ajouter : «A titre indicatif, des ombrières photovoltaïques avec bornes de recharges ont été installées dans les parkings de l’Université pour permettre de répondre aux besoins en consommation énergétique de vélos électriques. Cette station permettra également d’alimenter l’université en énergie électrique à hauteur de 40%». 
Un autre projet d’envergure a été présenté par Fouad Hajji, directeur général de la Régie intercommunale de distribution d’eau et d’électricité. Il s’agit de la station d'épuration des eaux usées (STEP) de Kénitra, l’un des projets phares du plan stratégique de développement intégré et durable de la province. Ce projet contribuera à réduire de manière substantielle la pollution dans le bassin de Sebou. Dotée d’un budget de 518 millions de DH, la STEP vise la réduction de la pollution de 80% à l’horizon de 2030. 
La société civile de la cité des marguerites a été représentée, lors de cette journée, par Mustapha Zeraouli, militant dans le domaine de l’environnement et secrétaire générale de la Fédération des associations de Kénitra (FEDAK). Tout en saluant les mesures prises par les autorités concernées en la matière, il n’a pas manqué d’exprimer les inquiétudes de la société civile face à des pratiques qui nuisent à l’environnement. Il a cité, à cet égard, les fumées toxiques rejetées par les unités industrielles, les diverses activités humaines et leur impact néfaste sur le littoral et la salinisation des eaux douces, la prolifération des décharges anarchiques et l’absence d’une politique de salubrité publique au niveau du monde rural, en regrettant l’absence d’infrastructures d’assainissement liquide et solide dans la campagne.   D’autres experts dans le domaine de l’environnement ont enrichi les débats lors de cette première rencontre régionale. Dr Hamid Marah, directeur scientifique du Centre national de l’énergie, des sciences et des techniques nucléaires, a mis en exergue les apports des techniques nucléaires dans la gestion durable des ressources naturelles et la préservation du littoral. De son côté, Hafid Oualja, directeur régional de l’environnement, a présenté aux participants les multiples actions menées sur le terrain par son département en étroite collaboration avec les autorités concernées en matière environnementale. Souad Ghazi, ingénieure à la Direction régionale des eaux et forêts, a consacré son intervention sur le plan d’action et le programme mis en place pour la sauvegarde des sites RAMSAR, sachant que trois sites écologiques de la province de Kénitra font partie de cette convention internationale relative à la protection des zones humides : les réserves naturelles de Sidi Boughaba et de Moulay Bousselham et la Merja de Fouarat.