Le projet du rapport sectoriel sur l’évaluation de l’efficacité et de l’efficience de l’enseignement supérieur, publié mercredi dernier par le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, a de nouveau confirmé le constat que l’on connaît déjà. Le secteur de l’enseignement supérieur souffre de plusieurs maux qui impactent la qualité de la formation et la production de profils disposant de qualifications et de compétences à même de faciliter leur accès au marché.
Selon le même rapport, plusieurs raisons peuvent expliquer cet état des lieux, notamment le problème de la hausse continue du nombre d'étudiants ainsi que les faibles ressources allouées aux universités, particulièrement durant l’année 2010-2011. En effet, un montant de 1,111 milliard de dirhams a été mobilisé pour financer le cursus des étudiants ayant obtenu leurs diplômes dans les délais légaux, ce qui représente un montant de 10.000 DH dépensé pour chaque étudiant inscrit dans les universités à accès ouvert, contre un montant de 40.000 DH mobilisé pour chaque étudiant inscrit dans un établissement à accès limité.
Cette situation s’explique selon le rapport par le fait que 60% des ressources financières se destinent aux salaires des professeurs et fonctionnaires de l’enseignement supérieur, sachant que le nombre des enseignants reste limité par rapport aux élèves inscrits. Chaque enseignant encadre 173 étudiants au niveau des filières littéraires. Cette moyenne baisse toutefois lorsqu’on s’oriente vers les filières scientifiques où chaque enseignant encadre 35 élèves. Cette massification n’est pas sans conséquence, car elle provoque la réduction du taux d’encadrement des étudiants, et la suppression de certaines «unités de formation», comme les travaux pratiques au cours des premiers semestres de formation.
Pour remédier à cette situation, les auteurs de ce rapport identifient un certain nombre de défis que le secteur est appelé à relever pour améliorer l’efficacité et l’efficience de la formation. Parmi ces défis figure donc l’amélioration de la gouvernance en procédant à l’application du principe de la corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes. Ils préconisent également d’harmoniser le système de formation à travers la création de passerelles et la révision du système du LMD (licence-master-doctorat). Les sages du Conseil appellent enfin à adopter le critère de l’excellence comme critère de distinction des étudiants doués, quelle que soit la spécialité.