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Les quatre raisons derrière le basculement de l’Istiqlal dans l’opposition

Très attendu, le conseil national du Parti de l’Istiqlal, tenu samedi dernier à Rabat, a marqué un nouveau départ pour la formation politique fondée par Allal El Fassi. Le parti aux destinées desquelles préside Nizar Baraka a choisi de se ranger désormais dans les rangs de l’opposition après quelques années passées dans «le soutien critique» au gouvernement. Il a également élu un nouveau président pour son conseil national et lancé une stratégie visant la réorganisation de ses structures.

Les quatre raisons derrière le basculement  de l’Istiqlal dans l’opposition

Le Parti de l’Istiqlal (PI) revient sur les bancs de l’opposition qu’il avait quittés au lendemain des élections régionales de 2015. Cette décision a été prise à l’unanimité des membres du conseil national (par acclamation) à l’issue de la réunion de ce conseil tenue samedi à Rabat. Considérée comme un des moments forts de cette session, la décision du passage à l’opposition a été annoncée lors de la présentation du rapport politique lu par le secrétaire général, Nizar Baraka, comme un choix qui trouve son fondement dans quatre principales raisons, lesquelles ont été explicitées pendant le point de presse qu’il a tenu au milieu des travaux du conseil national.
La première raison de ce repositionnement du parti est liée à l’expansion et l’enracinement d’orientations libérales déséquilibrées dans les structures de l’économie nationale. La deuxième raison tient au fait que le gouvernement actuel perd beaucoup de temps en manquant de nombreuses opportunités pour mener des réformes afin de faire face aux défis auxquels est confronté le pays. La troisième raison se base sur la volonté du parti de dénoncer la lenteur qui caractérise le rendement de l’équipe gouvernementale, l’empêchant d’honorer les promesses faites et de répondre aux attentes légitimes des populations. La dernière raison mise en avant par le parti pour justifier son basculement dans l’opposition tient au fait que le gouvernement se contente de gérer les contraintes du quotidien, sans aucune anticipation ou stratégie.
À présent qu’il a changé son fusil d’épaule, l’Istiqlal va-t-il nouer des alliances avec les forces de l’opposition ? En réponse à cette question, Nizar Baraka, préfère parler plutôt de coordination au cas par cas. Selon lui, l’alliance entre les formations politiques se fait plutôt sur la base d’un programme politique proche ou sur la base d’un programme gouvernemental. Toutefois, il affirme qu’il y aura certainement une coordination avec le Parti authenticité et modernité (PAM) et aussi avec les partis de la gauche représentés au Parlement. Le nouveau dirigeant istiqlalien soutient que son parti pourrait même coordonner avec des formations appartenant à la coalition gouvernementale au sujet de certaines questions sur lesquelles ils auront les mêmes positions et qui sont dans l’intérêt du pays.

Par ailleurs, outre cette décision qui annonce un repositionnement sur la scène politique, les travaux du conseil national ont connu un autre moment fort. Il s’agit du choix du président. Prenant au dépourvu tous les pronostics, le choix du nouveau président a porté sur un nom qui ne figurait même pas parmi les candidats qui étaient en lice pour le poste : l’ancien inspecteur général du parti, Chiba Maa El Aynayne, qui a été coopté par consensus en tant que nouveau président.


Pour rappel, les autres candidats qui étaient dans cette course sont Yasmina Badou, Noureddine Medyane, Rahal Mekkaoui, Karim Ghellab et Abdelilah Bouzidi. Ainsi, l’Istiqlal a fait deux autres annonces à l’issue des travaux de cette session. Il s’agit tout d’abord de l’élaboration de la vision du parti en ce qui concerne le nouveau modèle de développement économique. Le parti de la balance annonce qu’il a désormais une vision complète de ce que devrait être ce nouveau modèle. Une vision qu’il entend enrichir en organisant de nombreux débats sur le sujet au cours du mois du Ramadan. Ensuite, le parti a fait savoir qu’il allait travailler sur sa stratégie 2017-2021 visant à améliorer son rendement structurel. Cette stratégie s’articule notamment autour du renforcement de la démocratie interne, la cohésion et l’unité, et la consolidation des valeurs et de l’idéologie du parti. Dans ce cadre, il a été décidé de faire de 2018 l'année de la restructuration organisationnelle par excellence. 

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