Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ? Les boulangers-pâtissiers devront signer leur contrat-programme avec l’État au plus tard fin février prochain. La dernière phase de l’étude stratégique devant servir de base à l’élaboration du cadre contractuel du secteur est pratiquement bouclée. La toute dernière réunion, le 8 janvier, de la Fédération nationale de la boulangerie et de la pâtisserie (FNBP) avec les départements ministériels concernés, dont l’Agriculture, les Finances et l’Intérieur, a été consacrée à la discussion des recommandations de l’étude stratégique lancée en 2015.
Selon des sources proches de la FNBP, l’État promet de mobiliser 800 millions de dirhams pour le contrat-programme en projet. Une enveloppe qui servira à moderniser le secteur à travers une mise à niveau des boulangeries-pâtisseries et la lutte contre l’informel. Aux yeux de la profession, ce montant ne fera pas l’affaire. Son argument : les équipements destinés aux secteurs sont chers et engloutissent des investissements jugés «importants». Alors ? La corporation demande à l’État de porter son engagement financier à 1 milliard de dirhams. «Nous sommes prêts à honorer les engagements qui nous seront assignés dans le futur contrat-programme et l’État doit faire de même», souligne El Houssine Azzaz, président de la FNBP. Les premières indiscrétions autour de l’étude stratégique font état de plusieurs mesures devant permettre une réorganisation de l’activité.
Concrètement, l’étude recommande la mise en place d’un guide référentiel pour le secteur et un guide de bonnes pratiques pour encadrer le métier de boulanger-pâtissier. En plus, tout investissement dans le secteur devra remplir les conditions consignées dans un cahier des charges spécifique au métier. Une manière, selon la profession, de maîtriser le développement de l'activité et de rationaliser son fonctionnement. Rappelons que le département de l’Agriculture avait lancé en 2015 l’étude stratégique sur le secteur. Celle-ci doit donc déterminer les interférences et les liens avec les autres secteurs à travers l’analyse du circuit d’approvisionnement en intrants et de commercialisation des produits. Elle renferme tout un diagnostic sur la problématique liée au système de subvention des farines de blé tendre. Selon les boulangers-pâtissiers, le prix de vente du pain fixé à 1,20 DH/unité ne leur permet pas de dégager de marge bénéficiaire, bien que la farine utilisée pour sa fabrication soit subventionnée. L'analyse économique du secteur contenue dans l’étude apporte une estimation sur la rentabilité et la part du pain dans cette dernière. Il s’agit, en effet, d’apprécier les distributions des coûts de fabrication du pain et des autres produits de boulangerie et estimer la rentabilité des différents types de boulangeries. L’objectif étant de proposer des solutions d’amélioration du système.