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Questions à Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes «Le festival est un lieu de rencontre et d’échange à un moment où la distribution est difficile»

Questions à Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes «Le festival est un lieu de rencontre et d’échange  à un moment où la distribution est difficile»
Thierry Frémaux.

Votre impression sur le FIFM ?
Je suis très content que le festival de Marrakech reprenne. Depuis Daniel Toscan du Plantier, Bruno Barde et Milita, c’était déjà formidable. Puis maintenant, ça recommence. C’est important parce que le festival met le cinéma au cœur d’une ville et au cœur d’un pays. Pendant toute une semaine, on parle de cinéma au Maroc, on voit des films et on accueille des artistes. C’est à cela que sert un festival. Surtout en ce moment où la distribution est difficile. C’est rassurant qu’il y ait des festivals partout. Cela prouve que le cinéma est vivant.

C’est un espace où on peut se rassembler...
En effet, parce qu’il n’y a pas que le problème de distribution, il y a aussi le problème d’Internet. Donc, se voir, se rencontrer, parler, voir le grand écran, partager est très important.

Pensez-vous que cette pause d’une année a constitué un danger pour le festival ?
Non, ce n’est pas grave, puisque ça reprend de nouveau.

Vous avez participé à «Conversation With». Qu’en pensez-vous ?
Tous les festivals font des rencontres et des discussions. C’est bien que cela se passe ici à Marrakech, afin de faire rencontrer des personnalités et le public. C’était intéressant, car cette rencontre a permis de parler des films et de la machine du cinéma 
à travers le monde.

Quelle idée avez-vous sur le cinéma marocain ?
Le cinéma marocain, comme tous les autres, est un cinéma essentiel. D’abord parce qu’il y a une grande histoire derrière qui continue avec un groupe de cinéastes très important qui se distinguent aussi dans les festivals internationaux.

Connaissez-vous un peu les films marocains ?
Oui, car à Lyon, nous avons une manifestation qui s’appelle Regard Sud où le cinéma du Maghreb est montré.

Comment les trouvez-vous ?
Il y a Faouzi Bensaïdi, Nabil Ayouch, Laïla Marrakchi sur lesquels on peut compter pour le futur.

Êtes-vous d’accord pour qu’il y ait un cinéma de femmes ?
Il est évident qu’il y a quelque chose de féminin dans le cinéma des hommes et de masculin dans le cinéma de femmes. Mais la seule chose dont on peut parler, c’est l’égalité, la parité. C’est formidable d’avoir des films d’un peu partout dans le monde.

Un mot sur votre carrière ?
Je ne réfléchis pas à cela. Je laisse les choses aller d’elles-mêmes. 


«Capharnaüm» de Nadine Labaki projeté à la 17e édition

Il y a des films qui nous marquent et nous transportent dans la vérité crue de la société. C'est le cas de «Capharnaüm» de la réalisatrice Nadine Labaki. Ce long métrage libanais a déjà créé la sensation au Festival de Cannes et a eu le Prix du jury. Dans ce film, on retrouve au tribunal Zaïn, 12 ans, qui poursuit ses parents en justice pour négligence. Cet enfant vivant dans des conditions abjectes dans les bidonvilles de Beyrouth est à la fois particulièrement sage et averti des sinistres machinations de son environnement. Luttant pour survivre dans un monde hostile, sans considération pour l’enfance, il est pris au piège d’un labyrinthe d’options limitées et d’horribles choix. Ancré par une performance éblouissante du jeune Zaïn Al-Fareea, «Capharnaüm» est au cœur de la justice sociale. Il plonge dans le monde sans précédent de la traite des êtres humains, de l’esclavage moderne et de l’indifférence envers les pauvres à Beyrouth. Mettant sous les projecteurs les sombres réalités des rues de Beyrouth, le film met en valeur le côté dramatique et n'hésite pas à attiser les émotions du public. Au lieu de nous faire vivre le drame de Zaïn au tribunal, Nadine Labaki nous plonge au cœur d'un long flash-back (qui durera l'intégralité du film) pour divulguer les raisons qui ont mené l'enfant de 12 ans à poursuivre ses parents en justice. On peut ainsi apprécier le courage du bambin qui ne renonce jamais, même quand le temps consacré à la recherche de nourriture empiète sur celui consacré à la rêverie.

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